GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Votez et votez à gauche le 7 juin !

La gauche est majoritaire dans ce pays, 20 régions sur 22, 2 villes sur 3, 61 % des départements sont à gauche… Le 14 mars 2008, la gauche obtenait plus de 50 % des voix (sans le fameux et inconsistant Modem !)… Dans les sondages, même commandés par ses instituts, Sarkozy et l’UMP se traînent à 25 %.

Dans le pays, manifs et mobilisations sont quasi permanentes du 29 janvier au 19 mars, du 1er mai… au 26 mai et au 13 juin. Alors pourquoi laisserait-on Sarkozy, l’UMP, et ses médias tromper tout le monde et faire que cela ne se voit pas le 7 juin ?

La droite et ses médias jouent la carte de l’abstention :

TF1, France inter, les grandes rédactions payées et nommées par Sarkozy organisent, développent, stimulent l’abstention chaque jour. Ils ne parlent que de ça : le « désintérêt » de l’électorat pour les élections européennes. En ne parlant que de ça, ils nourrissent le phénomène. Ils l’ont provoqué en ne tenant jamais compte du vote du 29 mai 2005 disant « non » à l’Europe libérale ! Ce fut le principal moment où des dizaines de millions de salariés se passionnèrent pour le débat européen et s’exprimèrent en connaissance de cause contre l’Europe de droite. Depuis, tout a été fait pour les déposséder, Sarkozy a dit que s’il y avait un nouveau vote sur le traité de Lisbonne, il y aurait un nouveau « non »… alors ils évitent le débat de fond. Et ils résument tout à la question : « est-ce que le PS sera devant ou derrière l’UMP ? » c’est-à-dire : « Est ce que, à mi-mandat, Sarkozy pourra se prévaloir du fait que son parti arrive en tête ? ». Voilà la première raison pour laquelle il faut voter : ne pas laisser faire, ne pas se laisser piéger par leur manœuvre, profiter de l’occasion pour cogner Sarkozy et l’UMP, donner la plus forte majorité possible à la gauche. À la fois, faire que le total des voix de gauche dépasse 50 % et faire que le principal parti de gauche arrive devant l’UMP. C’est possible !

La droite et ses médias jouent la carte de l’absence de débat :

Il n’y a pas, en effet de thème qui perce. Une écrasante majorité de notre peuple est favorable à l’Europe, mais a le sentiment de ne pas pouvoir peser sur son devenir. Tout est fait pour éloigner les décisions : est-ce que oui, ou non, on peut battre démocratiquement Barroso, ou est ce que celui-ci est « re »-désigné d’avance ? Est-ce que le score de la droite est acquis partout ou bien est ce qu’on peut la battre, et la minoriser au maximum au Parlement ? Le Parlement européen sortant a réussi in extremis par 471 voix contre 253 sur 785 députés à bloquer la scélérate directive « temps de travail » de Sarkozy-Bertrand-Barroso qui voulait faire passer la durée maxima de 48 h hebdo à 65 h hebdo : est-ce que le prochain Parlement pourra conforter cette majorité, oui ou non ?

C’est du concret qu’il faut mettre en avant pour expliquer aux électeurs l’intérêt de leur vote pour eux-mêmes ! Il y a une Europe de droite et une Europe de gauche, il faut que l’Europe de gauche l’emporte contre les banquiers et banqueroutiers. Nous l’affirmons, il y a des enjeux concrets, pratiques, sur la durée du travail, sur les codes du travail, sur le SMIC européen, sur le dumping social. Il faut faire le barrage le plus important possible contre la droite, voter pour « sortir » Barroso et les siens !

Votez pour l’Europe des 48 h contre l’Europe des 65 h !

La droite et ses médias jouent les contradictions de la gauche :

Oui, le PSE est traversé de contradictions, oui il est divisé, oui, son programme relève du moins disant. Le « Manifesto » signé par les 27 partis socialistes a le mérite d’exister, il tient un discours un peu plus à gauche que par le passé, mais il est loin d’être convaincant, c’est vrai. C’est vrai que les travaillistes britanniques sont pour l’opt out et les 65 h, et que les Espagnols avec les Français bataillent contre ! C’est vrai que le PS français appelle à chasser Barroso et que les Espagnols et Anglais disent se résigner à ce qu’il reste… si la droite reste majoritaire.

C’est vrai que le fameux Traité de Lisbonne est perçu différemment : socialistes allemands et espagnols sont pour, et les socialistes français se sont mis en retrait en écrivant que « le traite de Lisbonne est une donnée qui ne saurait satisfaire les socialistes » (difficile de faire moins enthousiaste, cette phrase est une forme de désaveu en guise de compromis, sous la pression de la gauche du parti, motion C). Mais l’Europe est ainsi, sa gauche n’est pas souvent à la hauteur des espérances des peuples : selon, nous, il faut pourtant « faire avec », impossible de passer par-dessus, il faut pousser, pousser…

Votez pour la gauche en position d’avoir des élus et de battre Barroso !

Votez pour que la gauche au Parlement européen ait le plus de députés possible pour rendre les compromis moins nécessaires et donc plus difficiles !

La droite et ses médias affirment que la campagne du PS n’est pas audible :

Là, il y a un concert stupide venu… de la gauche de la gauche qui vient en renfort du discours de l’UMP. Est-ce que c’est le PS qui est aux affaires ? Non. Est-ce que c’est le PS qu’il faut sanctionner ? Non. Est-ce que cela « donnera une leçon » au PS s’il est battu par l’UMP ? Non, cela aidera l’UMP contre TOUTE la gauche. Si le score du PS est faible, le score de la gauche le sera ! Si le score total est faible à gauche, qu’en sera t il, une semaine après, lors de la manifestation nationale du 13 juin appelée par les huit syndicats ?

Si le score du PS est faible qui y gagnera ? Ce sera la droite du Ps, ce seront les sociaux libéraux qui s’en réjouiront et qui essaieront de mettre en difficulté la majorité sortie du congrès de Reims. Le PS est audible si on veut l’entendre : il défend une plate-forme en dix points qui vaut bien celle qu’il a défendue en 2004 et qui lui a valu 30 % des voix !

Certains disent et démontrent que cette plate-forme est contradictoire avec le Traité de Lisbonne : oui, c’est vrai ! La bataille pour cette plate-forme est opposée au vote « oui » aux traité TCE et Lisbonne : oui. Tant mieux. Réjouissons nous que le PS de facto aille dans ce sens.

D’autres nous disent que c’est donc un « mensonge », on ne peut défendre à la fois une Europe sociale et le traite de Lisbonne : oui, oui encore ! Le PS va donc dans le bon sens, car il ne « défend » plus le traité de Lisbonne, il le laisse de côté et il défend une politique en pratique qui s’y oppose. Pareil pour le Manifesto, à la fin, personne ne saura ce qu’il contient (de flou) ce sera comme un vague Nespresso dans la conscience de la majorité des électeurs. Il y a dix points sociaux, dix points d’Europe de gauche ! C’est aussi le fruit du combat de la gauche du parti. On aimerait que ce soit plus clair, plus puissant, comme rupture, mais c’est déjà cela et cela montre qu’il y d’énormes combats, gagnants tôt ou tard à mener dans le PS. Dans cette campagne, nous les menons.

« Sanctionner le PS » au lieu de sanctionner l’UMP est une menace stupide. Cela reviendrait à sanctionner les pas que fait le PS sous l’impact de sa gauche pour sortir de Lisbonne !

Plus le PS aura de voix face à l’UMP mieux l’ensemble de la gauche se portera. Pour l’unité de la gauche, réservons nos coups à la droite UMP-Modem. Préparons pour le soir du 7 juin un total des voix de gauche supérieur à celui de la droite.

La gauche de la gauche mène plus campagne contre le PS que contre la droite :

Le NPA qui a refusé toute unité pour le 7 juin 2009 au nom d’une unité pour mars 2010 (qu’il n’aura forcément pas davantage !) est en difficulté : il a connu une scission(expulsion) qui a rejoint le « front de gauche », il connaît la naissance en son sein d’un « courant » unitaire très critique et au contenu d’ailleurs intéressant, il s’interroge sur sa stratégie de fond, et risque de n’avoir pas d’élu. L’un de ses dirigeants, P-F Grond, dit : « Si nous avons un seul élu, nous serons contents ». Quelle perspective réjouissante ! Ils n’ont même pas mis Besancenot en premier mais en troisième, preuve qu’ils ne cherchent pas les voix. Ils disent même que ça ne sert à rien d’aller au Parlement européen.

Le Front de gauche se concentre contre le TCE et Lisbonne : ils ont raison sur le fond, mais par la force des choses et du temps, ce n’est plus, qu’on le veuille ou non, l’enjeu central de cette élection. La crise violente du capitalisme est passée par là : il faut y répondre en positif pour intéresser les électeurs au vote. Quid du contrôle des licenciements ? Quid de la hausse des salaires ? Quid du contrôle des banques ? C’est à cela qu’il faut répondre ! Car la simple et répétitive dénonciation de l’impuissance du reste de la gauche à s’opposer au traité de Lisbonne, interpelle ou laisse coi mais in fine pousse plutôt à l’abstention.

Le 7 juin, on ne vote pas « pour ou contre le TCE », mais pour ou contre Barroso-Sarkozy. Dans ce cas-là, mener davantage bataille pour marquer des points contre le PS que contre la droite, c’est délicat et ça a du mal à prendre, contribuant à une curieuse atmosphère sur le « but » réel de l’élection.

Avec Lutte ouvrière, estimé à 3 %, ce reste de la gauche risque de gâcher ses chances : car il peut y avoir trois fois entre 4 et 6 % des voix et, vu l’éclatement (absurde, grotesque) en huit régions artificielles, il se pourrait qu’ils passent à côté de tout élu… Ils gèleraient ainsi entre 12 et 16 % des voix sans députés… qui ne serviraient à rien.

Raison de plus pour voter « utile » ou « efficace ». Dans ce scrutin à un tour, les voix qui permettent le plus sûrement des députés sont celles du PS. Il faut le dire et l’entendre !

Les « Verts », qui sont-ils ? Entre José Bové et l’archi droitier libéral Cohn-Bendit, il y a de l’espace. Tellement d’espace qu’on ne les entend pas… Entre défense de l’Europe du TCE et l’opposition à celle-ci, ce sont ceux qui font le plus grand écart. Ils ont même pris position pour ne pas participer aux manifestations comme celle du 19 mars sous prétexte que cela les décentrerait des préoccupations écologiques et européennes. Visiblement la gauche des Verts a été laminée dans l’opération de l’alliance avec Waechter. Comme si la crise capitaliste ne démontrait pas qu’il faut d’abord lutter contre les banquiers pour sauver la banquise. Paradoxalement, les Verts sont moins attaqués pour les contradictions où ils s’enfoncent que le PS à cause de celles dont il tente de sortir.

Les efforts des grands médias pour, à côté de l’UMP, « faire du Modem » :

Le Modem est de droite. Bayrou est un aventurier solitaire orléaniste qui joue au bonapartisme : il défend le Medef au cas où Sarkozy partirait en vrille, ce qui peut très bien arriver. Le « centre » c’est comme le triangle des Bermudes, plus on le cherche plus on s’y perd. Entre actionnariat et salariat, surtout en ce moment, il faut choisir le cap ! Pareil entre droite et gauche, entre PS et UMP. Il y a deux camps et ceux qui veulent en effacer les frontières, confortent les rêves « d’ouverture » de Sarkozy, et nuisent à toute la gauche.

La gauche est majoritaire sans et contre le Modem, il faut le dire et le redire, comme cela a été vérifié en mars 2008. Ce qu’il faut donc, c’est l’unité de toute la gauche, et non pas la division de celle-ci pour faire l’unité avec une partie de la droite. Le Modem n’est rien :, mais ils veulent nous le faire avaler à tout prix comme un instrument de division de la gauche.

Résistons à cela, y compris aux sirènes mal intentionnées, dans le PS, qui aimeraient imposer cette rupture. Les alliances avec la « troisième force » ont toujours conduit a la faillite.

En vérité, il y a un « gap » entre les mobilisations et les élections :

On est resté, à quelques jours de cette élection, dans un « entre deux » : le temps est suspendu entre les luttes sociales qui couvent de partout, et ces élections qui « ne prennent pas » du fait de toutes ces contradictions.

L’immense majorité des Français est sous le coup des 1500 chômeurs de plus par jour produits par la crise et la politique de Sarkozy.

Banquiers assistés contre salariés bafoués, bande du Fouquet’s aidée contre emplois détruits, riches protégés contre répression antisyndicale généralisée, actuellement l’opinion est sous le choc.

Comment osent-ils nous faire payer leur crise ? Comment supporter ce scandale qui les a fait donner des dizaines de milliards aux banqueroutiers alors qu’ils parlent d’abaisser les salaires de millions de salariés ?

C’est pourquoi le scrutin européen ne « prend pas ». Il y aurait des élections anticipées, Sarkozy serait poussé dehors massivement ! Mais là, ces élections du 7 juin ne portent pas sur l’essentiel : comment imposer une autre politique. Elles semblent une diversion d’un certain point de vue.

Alors l’explosion sociale est suspendue, et le vote aussi…

C’est à nous de combler ce « gap » dans les jours qui restent : votez Europe sociale et luttez, luttez dans l’unité et votez à gauche contre l’UMP et le Modem ! Battez Sarkozy le 7 juin dans l’urne et le 13 juin dans la rue ! Unité de toutes les voix de gauche le 7 juin et des huit syndicats le 13 juin. Luttes en France comme en Grèce !

Nous disons : « il faut tout lier » : le contrôle des licenciements et l’interdiction des paradis fiscaux en Europe et dans le monde, le Smic européen et les 200 euros de hausse de salaires pour tous, le refus des 65 h contre les 48 h maxima, la bataille contre l’UMP et contre Barroso.

Gérard Filoche, D&S n°165, 25 mai 2009

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