GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Vive la gauche !

Nous reproduisons ici un texte appelant à la constitution d’un collectif « vive la gauche » dans la fédération socialiste de la Somme. Cet appel est signé par notre camarade Jean-Jacques Chavigné et Philippe Casier, membre du Conseil national (motion 1-UMA)

Chers camarades, chers amis,

Nous y sommes, hélas. La cote de popularité du Président de la République, à 13% d’opinions favorables, est à un plus bas historique et, pour la première fois, un sondage accrédite l’idée que Marine Le Pen pourrait remporter l’élection présidentielle.

Nous connaissons la limite des sondages mais il serait faux de ne pas nous en alarmer alors qu’ils ne font que confirmer, après la débâcle des municipales, la victoire des listes d’extrême-droite aux élections européennes de mai dernier.

Après les formidables victoires électorales de 2012, la gauche détenait tous les pouvoirs, des municipalités au plus haut sommet de l’Etat. Nous étions donc comptables de toutes les responsabilités. Engagés depuis de longues années ou plus récemment dans le combat politique, il est donc légitime de poser la question de notre responsabilité individuelle ou collective, par notre complaisance ou notre laisser-faire, dans l’échec de la gauche et dans la possibilité d’une victoire du Front National en 2017. Devrons-nous, pour y échapper, appeler à voter, comme en 2002, pour une droite qui rêve de remettre en cause tous les acquis sociaux, toutes les protections collectives, tous les idéaux qui ont été à l’origine de notre engagement politique ?

En 2002, avec l’élimination de Lionel Jospin au 1er tour de la Présidentielle, nous pouvions encore plaider la surprise. Pour 2017, nous savons.

Il n’y a pourtant pas de fatalité. Si nous assistons, incrédules, à l’écrite quotidienne d’une nouvelle page de ce sombre scénario, d’autres solutions existent. Contrairement à ce que les libéraux voudraient nous faire croire, il n’y a pas qu’une seule politique possible. C’est sans doute à partir de ce constat, que nous pouvons faire un premier pas ensemble.

La politique est par essence la conséquence de l’existence du choix contradictoire. Sans alternative, la politique n’a plus d’objet. Sans alternative, le vote devient inutile sauf à l’assimiler à un casting. C’est d’ailleurs en réintroduisant la différenciation en politique que nous sortirons de la conception vaudevillesque de ces derniers jours. Quand les projets ne s’opposent plus aux projets, il ne reste que la personnalité des acteurs. Quand la mer se retire, il ne reste plus que les galets qui s’entrechoquent.

Le choix de la rigueur est idéologique. L’abandon de l’exigence des contreparties dans les aides aux entreprises est un choix, tout comme le choix (qui ne fonctionne d’ailleurs pas) de réduire le déficit public à marche forcée. L’idéologie libérale que l’on essaie d’imposer en niant toute alternative possible n’est que l’instrument des possédants pour accroître leurs profits par la résignation du plus grand nombre. Il n’y a pas un ordre naturel des choses. Le Parti Socialiste, à Epinay, se construit par la «rupture avec l’ordre établi» selon la célèbre phrase de François Mitterrand. Après 40 ans d’existence, il n’a toujours pas pour mission d’établir l’ordre libéral.

La réussite de la gauche est encore possible. Nous sommes à peine à la moitié du quinquennat. Inutile d’attendre une future victoire électorale car une majorité de gauche existe, celle qui a permis la victoire de 2012. A l’Assemblée Nationale, députés socialistes, écologistes, radicaux, communistes sont majoritaires. Encore faut-il mener une politique qui permette de retrouver leur unité !

La gauche a toujours été diverse mais sa victoire n’a pu voir le jour que lorsqu’elle était rassemblée. Or, avec le virage incarné par la nomination de Manuel Valls et, depuis peu, le rétrécissement du socle électoral représenté par le nouveau gouvernement, François Hollande prend le risque de sa fragmentation. L’homme de la synthèse des congrès quand il était Premier Secrétaire du PS a choisi délibérément de mettre fin au compromis historique qui unifiait le Parti socialiste et en faisait le seul parti de gauche réellement pluraliste. Partout où le choix de la fracture a été fait, les conséquences ont été désastreuses. Blair et Schröder sont souvent cités en exemple par les tenants d’un libéralisme à peine teinté de social. Il est pourtant nécessaire de rappeler que c’est la droite qui gouverne aujourd’hui le Royaume-Uni et l’Allemagne. A l’inefficacité économique et à l’accroissement des inégalités s’ajoute le suicide politique.

Il est urgent de réagir ! Déjà, à l’université d’été de La Rochelle, des centaines de militants socialistes se sont rassemblés pour exiger une autre politique. Déjà, des dizaines de députés socialistes qualifiés de «frondeurs» mais aussi des parlementaires communistes et écologistes se battent au quotidien pour s’opposer au tournant libéral et à l’austérité qui étouffe la croissance. Déjà, au Parlement européen, des députés, européens convaincus, tentent de réorienter la politique du moins disant fiscal et social.

La réussite de la gauche est encore possible. C’est à ce mouvement que nous vous convions de participer. C’est ce chemin qu’il nous faut retrouver. Pour que demain, ensemble, nous soyons fiers de dire «Vive la Gauche !».

Pour en débattre, nous vous invitons à participer à la réunion de lancement du collectif «Vive la Gauche» de la Somme qui se tiendra le vendredi 12 septembre, à 20 H, salle Dewailly à Amiens.

Cordialement,

Philippe Casier et Jean-Jacques Chavigné

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