Vite, une perspective politique !
Une semaine après l’annonce du pacte de responsabilité, on ne peut pas dire que le Medef saute de joie. Certes il est prêt à encaisser la suppression des cotisations familiales mais devient prudent sur les créations d’emplois. Quant à la relance par l’offre, même ceux qui sont idéologiquement pour aimeraient bien que cela se fasse avec des marchés solvables derrière. Autrement dit, pour passer au concret, il faudrait une relance par la demande…
Un climat délétère s’installe, lourd de risques. Plus que jamais il faut dégager une perspective politique et rassembler autour.
Des études d’opinion contradictoires
La montée du chômage, les plans sociaux, les difficultés à boucler les fins de mois… tout cela pèse plus lourd que tous les discours. C’est la racine du décrochage de l’opinion envers les politiques mais aussi les syndicats. L’étude du CEVIPOF est instructive. Elle nous précise qu’à côté de ce décrochage sévère, un français sur deux trouve utile le Front national. C’est un signal majeur.
Dans le même temps, toutes les études montrent un rejet de la réforme des retraites marquant la persistance d’une opinion pérenne depuis les mobilisations puissantes de 2003 ou 2010.
Ce qui se produit c’est une perte de confiance provoquée par la déception sur l’arrivée de la gauche aux affaires. Les attentes qu’elle révélait ne sont pas satisfaites. Le discours contre la finance, contre les aides aux plus riches, pour l’égalité ou la justice ne se sont pas traduits dans les faits. Toute la gauche est percutée par cet état de fait. Le mouvement syndical aussi qui apparaît divisé, incapable de prendre des initiatives contrairement aux années 2009-2010. Si on n’y prend pas garde, c’est l’indépendance même du mouvement syndical vis-à-vis des politiques qui sera mise à mal dans les esprits. Mobilisés contre Sarkozy, accompagnant Hollande ou le Front de gauche… incapables de proposer… tel sera le ressenti ! Injuste certes, mais surtout terriblement destructeur.
Il faut impérativement un sursaut. Car il en va aussi de la démocratie. Cela vaut pour la sphère politique comme pour la sphère syndicale pour que le mouvement social puisse jouer son rôle.
Besoin d’une alternative
Depuis des mois, des voix s’élèvent, dont la nôtre, pour réclamer un changement de cap ou un pacte majoritaire à gauche. C’est juste mais c’est insuffisant pour peser sur la situation. Les questions tactiques, les postures ne suffisent plus pour se préparer à proposer une alternative. C’est pourquoi, nous proposons qu’au cœur de la gauche, se structure une offre politique à partir du rassemblement de toutes les forces de la gauche socialiste.
Cette proposition concerne les courants et sensibilités du PS d’abord (motion 3 Maintenant la gauche , motion 4, Un monde d’avance…) mais plus largement encore les clubs, les revues, et toutes celles et tous ceux – courants ou individus - qui veulent proposer un autre cap économique et social et entendent modifier la donne institutionnelle pour un renouveau démocratique, un nouveau lien entre la majorité des citoyens et leurs représentants.
C’est pourquoi nous proposons à tous un rassemblement national en juin, préparé en commun pour que puisse exister une nouvelle gauche socialiste, une Union de la gauche socialiste…- peu importe le nom - qui au cœur du Parti socialiste et de la gauche pèse pour un nouveau cap et un rassemblement majoritaire de la gauche, sociale, démocratique, écologiste.
Deux propositions centrales
La relance par la demande avec une nouvelle politique salariale, une réforme fiscale et une politique sociale en faveur de la création d’emploi… c’est bien entendu le premier axe d’un changement de cap. Le tournant social et économique part de là !
Une nouvelle démocratie qui permette aux citoyens, aux salariés, aux forces vives de se faire entendre. À l’évidence les institutions de la Ve République ne répondent plus à une réelle représentation des citoyens. La proportionnelle, par exemple, est à introduire pour l’élection d’une Assemblée constituante.
Ces deux propositions nous les mettons dans le débat. Elles sont débattues depuis des années. Elles peuvent être la charpente d’un projet politique porté par une union des gauches socialistes.
