Vite un projet unitaire !
La gauche sort victorieuse du second tour des cantonales : l'UMP s'affaisse parallèlement à la chute de popularité de son chef Sarkozy et, en conséquence, ses divisions s'exacerbent. Cette chute de la droite s'accompagne d'une progression du FN qui se profile ainsi pour être présent au second tour de la présidentielle de 2012. Mais on ne peut pas considérer que ces résultats anticipent les rapports de forces des élections de 2012.
La très faible participation, du moins dans les cantons urbains, laisse beaucoup d'incertitudes : si la gauche a gagné les cantonales, la dynamique est encore insuffisante pour assurer sa victoire en 2012. Pour que la gauche bénéficie de cette chute de la droite, encore faut-il qu'elle soit capable de mobiliser son électorat.
Pour consolider ces résultats électoraux et les amplifier, il faut que les partis de gauche montrent qu'ils sont en train de réunir toutes les facteurs de la victoire espérée : le programme et l'unité.
Un projet de haut niveau et unitaire
La publication du projet du PS pourrait être l'un de ses facteurs. Mais pour peu qu’il comporte des propositions immédiates répondant aux attentes sociales sur le pouvoir d’achat, les retraites, l’emploi, le logement, la santé, les services publics … des propositions qui rompent avec les logiques de profit financier à court terme encouragées, de facto, depuis des décennies.
Pour que l'unité soit aussi au rendez-vous, il faut que ces propositions soient soumises à l’ensemble des forces de gauche pour l’élaboration d’un projet commun de législature, qu’elles soient confrontées aux exigences des luttes sociales, citoyennes, aux propositions syndicales et à celles des associations.
Il faut que la gauche sorte vite des ses approximations, de sa peur d’apparaître démagogique en rompant avec les contraintes fixées par les financiers et leurs thuriféraires bruxellois, en décidant de répartir les richesses autrement.
S’il est important de rassembler des têtes d’affiche sur une péniche, cela ne suffit pas. Ni même que tel ou telle annonce ou non sa candidature !
Un projet porté par toutes les formations de la gauche multiplierait les chances de mobiliser l’électorat. Il serait alors possible que 1 + 1 + 1 + fasse beaucoup plus que 3.
Ce qui est à l’ordre du jour c’est un projet commun, une candidature commune à la présidentielle, un accord sur les législatives … c’est à cela qu’il faut s’atteler. Ce n’est pas seulement une responsabilité des dirigeants, c’est aussi une exigence militante à exprimer.
Et, compte-tenu du scepticisme sur l’action politique dont témoigne de nouveau le taux d’abstention, il faut que soit annoncé que le projet sera mis en place dans un cadre institutionnel nouveau, une VIe République sociale et parlementaire qui prenne le contrepied de l’hyper-présidence. Une nouvelle donne démocratique issue des travaux d'une Constituante, dans les 12 premiers mois de la législature.
Un projet pour répondre aux urgences sociales, redistribuer les richesses, instituer une VIe République… Débattre des projets proposés par les différents partis et rassembler autour d'un projet qui fasse accord… telle est la voie pour chasser Sarkozy, isoler Le Pen et faire gagner le salariat.
Débattre à gauche
Lors du Bureau national du 5 avril, puis du Conseil national du 9 avril, le Parti socialiste va adopter le texte de son projet, qui sera ensuite soumis à la discussion des militants socialistes et à leur vote le 19 mai. Une convention nationale du projet présidée par Martine Aubry en adoptera la version finale. Une période d’intenses débats va donc s’ouvrir à gauche. Les rencontres organisées à St Chamond par Démocratie&Socialisme seront l’occasion de nourrir cette discussion. Une occasion à ne pas manquer. Inscrivez-vous !
