GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Une université de rentrée FMDS qui doit redonner de l'espoir et réhabiliter le Politique

Une rentrée affligeante :

En cette rentrée, que vivons nous ?

  • Des communiqués de victoire de la part du gouvernement concernant l'emploi, la croissance, la rentrée scolaire, la sécurité, qui ne correspondent absolument pas à ce que vivent une majorité de français ; à savoir une précarité renforcée, des atteintes au droit du travail, un pouvoir d'achat qui stagne, des classes qui ferment et des enseignants en colère, une insécurité qui s'accroît... (On en trouve la démonstration dans un autre article de ce n° de D&S pages 4 et 5). La droite essaie d'avancer à marche forcée vers une société à l'anglo-saxonne.
  • Une République bafouée, lorsqu'on se sert des travailleurs migrants et de leurs enfants pour en faire des enjeux électoraux et qu'on remet à l'honneur les techniques des rafles, lorsque le vote populaire sur la constitution européenne est ignoré dans les tractations bruxelloises, lorsqu'une partie de la justice est aux ordres du pouvoir,......A tel enseigne que notre régime est le plus souvent qualifié de " bonapartiste " par les observateurs étrangers.
  • Un monde de désordres que rien ne vient empêcher : des conflits prenant les civils en otages, des inégalités qui s'accroissent au détriment des pays les plus pauvres, des richesses naturelles pillées par les grandes firmes multinationales, des catastrophes écologiques qui se conjuguent au présent, des flux migratoires portés par la misère, le tout dans un contexte où l'hyper-puissance américaine, dirigée par des néo-conservateurs au comportement sectaire (au sens propre), et dans lequel les organismes internationaux semblent dépassés. Sans parler de l'Europe courant après un positionnement et un projet jusqu'ici introuvables. Et l'avenir semble promis à d'autres conflits, et à d'autres menaces de plus en plus dangereuses !
  • La politique dévoyée

    Face à cet état de la France, face à cet état du monde, on pourrait espérer que la politique retrouve sa grandeur et assume sa vocation : C'est bien le rôle de la politique que d'expliquer, de donner du sens, de proposer un chemin, et de privilégier ce qu'on appelait, il y a peu, l'intérêt général. Bien évidemment, il peut y avoir des différences dans les idéologies, dans les choix de priorités, dans les projets et les propositions. C'est même l'apanage de la démocratie que de favoriser ces débats pour permettre aux citoyens autonomes et responsables de se faire une opinion. Puis de s'exprimer par le vote.

    Dans notre pays menacé par une révolution conservatrice bousculant toutes ses valeurs, il est normal que, vis-à-vis des classes populaires et des catégories sociales les plus fragilisées, le principal parti d'opposition, à savoir le parti socialiste, se trouve devant une responsabilité particulière : Celle de barrer, dés que possible, le chemin aux forces conservatrices et surtout de redonner espoir, non seulement par une prochaine alternance, mais en rendant possible une véritable alternative visant à bâtir une société différente autour d'autres valeurs que celles de la société marchande.

    Au lieu de cela, nous assistons à un spectacle général désolant :

  • Des médias à la solde des grands groupes industriels de presse qui mettent en scène l'élection qui leur convient,
  • Une confusion idéologique croissante visant à rapprocher la droite et la gauche et à promouvoir les pires concepts libéraux au nom de la modernité et de la compétitivité,
  • Un projet socialiste qui ne vise qu'à permettre aux futurs présidentiables d'y mettre ce qu'ils voudront,
  • Des partis et des mouvements avant tout préoccupés de bien figurer dans un prochain cirque médiatique accompagnant la présidentielle et de récolter quelques subventions publiques nécessaires à leur survie
  • Des voix convergentes à droite et à gauche qui commencent à s'élever pour tenter d'aligner la vie politique française sur un modèle américain : bipartisme, extinction du militantisme, soutien des groupes industriels et financiers, poids des lobbys et des médias, prédominance de l'image personnelle sur le projet.
  • Au sein du P.S., le spectacle est plus désolant encore :

  • Aucune remise en cause de fond après le double terrible échec : un premier ministre réputé à succès qui ne figure pas au deuxième tour de la présidentielle de 2002 et un parti préconisant un oui à la constitution européenne qui est désavoué largement par ses électeurs !
  • Des manœuvres d'appareil et des négociations en sous mains qui aboutissent à faire éclater au Congrès du Mans le rassemblement de la gauche du Parti qui était devenu par le vote des militants le deuxième courant du Ps.
  • Une grande campagne d'adhésions visant de fait à privilégier l'entrée au sein du Parti des classes moyennes et supérieures et légitimant l'achat pour certains d'un droit de vote à 20 euros
  • Des reniements de leurs positions antérieures par plusieurs dirigeants de la gauche du parti au profit de soutiens à des candidat(e)s fort éloigné(e)s de leurs convictions précédemment affichées. On ne saurait trop insister à ce propos sur la grande imposture politique consistant, à propos de Ségolène Royal, à dire qu'on la soutient parce que sa popularité " sondagière " montre qu'elle est la seule à pouvoir faire gagner la gauche en 2007, alors même qu'elle réunit à peu près toutes les conditions dans la réalité pour ne pas pouvoir rassembler sur son nom les voix de l'électorat populaire dans un éventuel deuxième tour. Sauf si c'est à une stratégie de centre gauche qu'on essaie de nous préparer.
  • Malgré cela, “Forces Militantes pour la Démocratie et le Socialisme” ne veut pas baisser les bras et se veut plein d'espoir pour l'avenir.

    Nos raisons d'espérer :

    D'abord, nous tirons notre optimisme de la force des mouvements sociaux qui se sont manifestés récemment, qui s'amplifient et qui prennent de nouvelles formes :

    Sans même remonter aux collectifs unitaires contre le traité constitutionnel européen, personne n'a oublié la mobilisation contre le Cpe et les formes qu'elle a prises, s'appuyant à la fois sur les organisations syndicales et les partis de gauche, mais aussi sur une mobilisation spontanée de la jeunesse qui a fait preuve à ce moment là d'une belle maturité politique.

    Plus récemment encore, ce qui s'est passé pour lutter contre les agressions de N.Sarkozy contre les sans papiers et leurs enfants, via le réseau " Education Sans Frontières " et les parrainages d'enfants menacés d'expulsion, est tout à fait significatif ; ce mouvement, parti de militants syndicaux et associatifs expérimentés, a connu un fort développement parce que des personnes de toute provenance ont voulu réagir contre des actes indignes.

    La capacité de résistance et de mobilisation citoyennes de ce pays est plus vivace que jamais.

    D'autre part, à côté des manifestations officielles de soutien à tel ou tel candidat à la candidature au sein du Ps, émanant des élus ou des cadres du parti, il est rassurant de constater, par exemple en lisant les blogs et les messages circulant sur le Net, que les militants ne manifestent pas forcément de disposition à suivre aveuglément des consignes, mais que beaucoup d'entre eux, à gauche, entendent privilégier les projets et la cohérence politique.

    Enfin, nous considérons que Laurent Fabius est un bon candidat et qu'il saura défendre des positions qui sont proches des notres.

    Il nous est arrivé dans le passé de critiquer sévèrement l'orientation qu'il suivait au tournant des années 2000. Force est de reconnaître, pourtant, qu'il est au nombre fort restreint des dirigeants socialistes qui ont réfléchi sérieusement sur les causes du désastre de 2002, un des rares à ne pas avoir rejeté la faute sur les autres mais à avoir recherché dans la politique même des socialistes les raisons qui ont amené tant de leurs électeurs à déserter au premier tour de la dernière présidentielle.

    Cette réflexion s'est traduite par un acte fondateur : le vote " NON " au référendum sur le traité constitutionnel européen : à ce moment décisif, sur une question fondamentale, il s'est retrouvé en phase avec la majorité de la gauche et a montré qu'il pourrait la rassembler. Ses premières propositions vont dans le bon sens. Et face aux prochaines échéances européennes, Laurent Fabius serait un président mieux placé que n'importe quel autre des prétendants sérieux pour faire valoir le point de vue de la France, précisément parce qu'il est le seul à pouvoir être le porte-parole de la volonté générale exprimée le 29 mai 2005.

    Notre stratégie :

    Elle a été explicitée dans notre document d'orientation du 12 juillet. En participant à la campagne interne, nous entendons soutenir Laurent Fabius, tout en restant nous-mêmes et en étant fidèles à notre stratégie.

    Le principal axe de cette stratégie s'inscrit dans la continuité de ce qui a été avancé jusqu'ici : c'est le projet et le programme qui doivent faire la différence. C'est sur le contenu avant tout qu'on montrera les différences, sur un positionnement résolument à gauche. L'ensemble [candidat + projet + programme + méthodes] doit donner une image d'un socialisme à la fois fidèle à son histoire et novateur parce qu'adapté aux nouveaux défis à relever. De même il faut engager un combat idéologique frontal contre le matraquage des concepts et des idées reçues que nous impose, par médias interposés, l'idéologie libérale et ses relais objectifs au sein de la gauche.

    Il faut aussi pouvoir affirmer la " réhabilitation de la politique ", comme nécessaire pour donner un sens à la société à construire ensemble ; ce qui revient plus ou moins explicitement à reconnaître que les politiques n'ont pas toujours été à la hauteur des missions qui sont les leurs, et qu'il faut aussi " changer la politique "en changeant de société.

    Les 4 enjeux

    de Cuincy :

    1. Approfondir notre stratégie de rupture avec le modèle libéral et le capitalisme financier

    Notre projet " Pour une VIème République Sociale " est très clair sur l'importance de la question sociale, et les principales mesures d'urgence à prendre concernant l'emploi et le pouvoir d'achat, la sécurité professionnelle et le droit du travail, la santé et la retraite, la réduction des inégalités, ainsi que leur financement. D'autres questions fondamentales comme l'éducation, l'immigration, la fondation d'une nouvelle République, la politique européenne, la prise en compte des enjeux de la globalisation,..., ont été traitées, mais n'ont pas été développées autant que nous l'aurions souhaité. Nous le ferons collectivement à l'occasion des Ateliers et des Tables Rondes.

    2. Affirmer notre soutien à LaurentFabius :

    Prenant toute notre part dans la campagne avec notre propre sensibilité, nous devons nous organiser pour être présents et actifs dans les comités de soutien, développer les argumentaires que nous croyons justes, et surtout réfléchir ensemble aux conditions d'un succès que nous croyons possible. Dans cette perspective, Cuincy sera l'occasion d'un débat de fond, libre, ouvert et franc de tous les militants présents avec L.Fabius, quelques jours avant l'annonce et le dépôt des candidatures.

    3. Rassembler tous ceux qui, se situant à la gauche du parti, entendent consolider pour l'avenir ce qui a fait sa force :

    Que ce soit à “Rénover Maintenant” ou à “N.P.S”., chacun voit bien que de nombreux militants sont désemparés et souvent révoltés devant les manipulations tactiques et les discours de reniement de ce qui a été, un temps, notre socle commun : L'examen critique des actions de la gauche au pouvoir, le refus du traité constitutionnel européen pour promouvoir un autre modèle européen que le modèle libéral et marchand, l'importance d'un changement constitutionnel immédiat et profond, le refus des diktats économiques de certains experts sur le poids de la dette et la faiblesse des marges de manœuvre, la rénovation nécessaire et urgente des pratiques politiques et du fonctionnement du parti,...., et par-dessus tout l'affirmation de l'actualité et de la modernité du socialisme pour changer la société actuel.

    Il faut affirmer avec force qu'il n'est pas possible de jouer avec ses convictions politiques au gré des humeurs et des ambitions personnelles et de vouloir manipuler les militants à cet effet.

    FMDS entend contribuer à maintenir, sous une forme souple à définir, un rassemblement de ceux qui se retrouvent derrière des valeurs de gauche et un projet réellement socialiste.

    4. Se concerter avec les autres forces de gauche sur les conditions d'une victoire durable

    Comme nous l'avons déjà fait à l'occasion de la sortie de notre projet, nous entendons poursuivre le débat avec les autres forces de gauche sur nos convergences, nos différences, la manière de les surmonter et sur la stratégie à adopter, dans les circonstances politiques actuelles, non seulement pour battre la droite, mais pour bâtir dans la durée les fondements de la société nouvelle à laquelle aspire le plus grand nombre de nos concitoyens

    Nous avons bien conscience que FMDS représente un " Ovni " dans la paysage politique du parti socialiste : des convictions socialistes affirmées et sans revirements, pas de candidat à la présidentielle issu de ses rangs, un fonctionnement réellement démocratique respectant ses militants, la production d'un projet alternatif, des ouvertures et des relations permanentes avec les autres forces associatives et syndicales et l'édition d'une revue qui touche un important ensemble de leaders d'opinion, à gauche. Pour autant, nous n'avons aucune vocation à la marginalité.

    Aussi nous constatons, et nous constaterons à Cuincy, que nous représentons une dynamique qui va peser de plus en plus fort sur les échéances politiques futures. Il importe que le plus grand nombre de militants, par leur présence effective à Cuincy, s'inscrivent comme des acteurs à part entière de cette dynamique.

    Marc Dolez

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