GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Féminisme

Tour du monde

Cet article de notre camarade Virginie Houadec est paru dans la revue Démocratie&Socialisme n°215 de mai.

Un type qui se gratte le cul en rigolant pour revendiquer l’enlèvement de plus de 200 jeunes filles, leur vente pour 10 dollars et leur mariage forcé, voilà une scène qui nous serait apparue inimaginable il y a 10 ans. Le retour de la religion, de toutes les religions, met en danger les femmes du monde entier.

Dans un article paru le 2 mai dans Le Monde, Anne Soupa constate le recul de la cause des femmes sous le pontificat de Jean-Paul II. Un pape aveugle devant les crimes pédophiles d’une part et se prononçant contre l’un des principes de Vatican 2 qui refusait « toute forme de discrimination fondée sur le sexe ». Jean-Paul II prône la différence de rôle entre l’homme et la femme, « comme le différentialisme prôné par les Blancs américains envers leurs concitoyens Noirs, le différentialisme catholique initié par Jean-Paul II se révèle être d'abord un combat pour ne pas reconnaître aux différents le statut de sujet. »

L'inaction du gouvernement nigérian suite au rapt, il y a presque un mois, de plus de 200 jeunes nigérianes par le groupe islamiste Boko Haram montre la même négligence pour les femmes qui ne sont pas reconnues en tant que sujet. Ce sont les familles de ces jeunes filles qui se sont tournées vers l'aide internationale. L’action « Bring Back Our Girls » lancée la semaine dernière par des associations féministes a porté ses fruits dans la mesure où elle a mis fin à 15 jours de silence insupportable.

Insupportable aussi l’attente pour les victimes du drame du Rana Plaza. L’effondrement de cet immeuble au Bangladesh a causé la mort de 1 138 personnes et fait plus de 2000 blessé-e-s, essentiellement des femmes fabriquant des vêtements pour des grandes marques européennes et américaines.

Insupportable les publicités du conseil général de Moselle qui pour promouvoir lé réduction des déchets montrent un buste de femme recouvert d’un sac poubelle. Tout est dit ! Maïs non, c’est de l’humour ! Les femmes à la poubelle, c’est ce que fait le maire Jean-Paul Colin (divers droite) d’une commune de la banlieue lyonnaise. Il s'est arrangé pour contourner la loi sur la parité : il a organisé deux scrutins distincts pour élire ses adjoints. Deux hommes et une femme d'abord, puis un homme : à chaque étape, pas d'écart supérieur à un, ce qui permet de rester dans les clous. Mais le déséquilibre est bien là au final : trois hommes et uns seule femme !

De l’« humour » toujours ! Un collectif américain lance le «Stop street harassment». Ça ne vous dit rien ? Mais, si «Psst psst mademoiselle ! Ton 06, ton 06 ! Hé mademoiselle ? Hé salope !» Comme l’écrit le collectif #stopharcelementderue (1) : « La question à poser à une femme n’est pas : est-ce que ça vous est déjà arrivé?? Mais combien de fois ça vous arrive ? Le harcèlement de rue, c’est tous les jours, pour toutes les femmes. De la simple interjection à l’agression physique, ce sont tous les comportements non sollicités, irrespectueux, menaçants et/ou agressifs, qui s’expriment dans l’espace public à l’égard de certaines catégories de personnes, du fait de leur genre ou de leur apparence physique ou vestimentaire. Ce sont leurs répétitions qui en font un harcèlement, inévitable par le simple fait d’être dans l’espace public. »

De l’humour, enfin ! Pour ces sévillanes plagiant une procession de la semaine sainte portant un sexe féminin en carton pâte baptisé le Sacré Con Insoumis du 1er mai. Le mot d’ordre : « Nos vies et nos corps ne sont pas des marchandises aux mains du pouvoir politique et économique du patronat, de l’église catholique ou des machistes ».

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