Toulouse, cap à gauche
2008 devrait rompre le cycle infernal toulousain qui dure depuis 37ans.
Toulouse a été perdue à cause d’une politique d’alliance au centre (Pierre Baudis, centriste était élu avec la SFIO) et de la division à gauche (sous la direction de Llabres, le PCF local inaugurait en 71 la fameuse tactique du vote révolutionnaire à droite).
La gauche toulousaine est aujourd’hui rassemblée. Socialistes, Communistes, Républicains, Verts, et Radicaux.
Socialistes dans toutes leurs diversités et partis de gauche se retrouvent au coude à coude dans la fraternité de la campagne.
La liste conduite par Pierre Cohen est créditée de 37% au 1er tour et 52 % au second.
Au premier tour, 4 forces manquent à l’appel de l’unité, elles sont crédités de 12% : 2% pour Lutte Ouvrière, 4% pour la LCR et une partie des Motivé(e)s, 6% pour François Simon et 0,2% pour le PT.
Ces 3 listes ont annoncé leur soutien à Pierre Cohen au second tour. Peu de choses dans le programme distinguent les 4 listes de Gauche. Si ce n’est “feu sur le PS” de la Ligue.
La droite, elle, est en vrac: exit Baudis, exit Douste Blazy. Le maire (Moudenc, vous le connaissiez?) a viré la moitié du Conseil Municipal sortant.
Depuis 37 ans, Toulouse (440000 habitants, 750000 pour l’Agglo, 1200000 pour l’aire urbaine) est gérée comme une ville moyenne, sans ambitions hormis pour les copains et les coquins.
L’aspiration au changement est ici très forte.
En 1888 la Garonne avait débordé de près de 12 mètres.
120 ans après allons-nous connaître un tsunami de gauche jusqu’au Capitole ?
Pierre Cohen: un militant
Un dirigeant respecté
parce que militant, rassembleur
Le futur maire
de Toulouse
Pierre Cohen, 56 ans,
est militant socialiste depuis 1974.
Tripalement attaché aux services publics, à l’éthique jauressienne du respect de la République, de sa laïcité, du rôle du parlement, il a développé comme maire de Ramonville et député de la 3e circonscription, des comptes rendus de mandat réguliers et des conférences citoyennes régulières.
Comme Cathy Lemerton et Martine Martinel, il a voté contre la révision constitutionnelle le 4 février.
A l’écoute des habitants et des militants, Pierre est respecté par toute la gauche toulousaine.
Il a su rassembler le PS toulousain et un grande partie de la gauche (PCF, Verts, MRC et PRG).
Il a l’estime des militants des trois autres listes de gauche (LO, LCR/Motivés, Autre liste/Simon). Tous savent que cet homme, qui s’honore à tenir ses engagements, est un homme de dialogue qui dit toujours ce qu’il pense : un militant, quoi!
Scientifique chercheur au CNRS, il représente bien ce qu’est le salariat toulousain: hautement qualifié, hautement cultivé.
Il a su prendre sur sa liste toutes les sensibilités de la gauche sociale, syndicale, associative et politique.
Il en assure la synthèse avec brio et… bonhomie.
Ceux qui annoncent que le PS est à droite, social-libéral n’en sont que pour leur frais.
Les amis de D&S 31
A Toulouse, la Gauche Socialiste était influente.
Si bien que c’est un des siens, François Simon qui dirigeait la liste de la Gauche en 2001, Jean Paul Fonvielle étant directeur de campagne.
10 mois après la mort de Jean Paul, François décide de quitter le PS. Puis vient l’explosion de la GS à l’été 2002. Un micro groupe rejoint Dray, une partie suit Jean-Luc Mélenchon à PRS. Une autre rejoint la Motion 5 au dernier congrès du PS. Ce sont les amis de D&S 31.
Aujourd’hui 3 d’entre nous se retrouvent sur la liste et seront élus en cas de victoire: Claude Touchefeu, Nicolas Tissot et Sonia Ruiz.
Une autre camarade, Marie Garcia dirige la liste de Gauche à l’Union (15 000 habitants).
Nicolas est secrétaire fédéral aux entreprises, Claude, Marie et Pierre Timsit, secrétaire de la section XII, sont membres du Conseil Fédéral.
Parmi les amis de DS 31 on compte pas mal de dirigeants syndicaux locaux comme Christian (FSU) ou d’autres à la CGT ou FO, sans oublier l’ami Jacques Girma, l’imprimeur de notre revue.
Le programme de la liste de gauche
Axé sur la lutte contre la vie chère, c’est un programme de transformation en profondeur de la vie de la cité.
Le programme se pronnonce pour la remunicipalisation de l’eau, des transports accessibles pour tous (gratuité pour les moins de 25 ans et plus de 65 ans, pour les demandeurs d’emploi et RMIstes, baisse des tarifs actuels, vers les transports gratuits au plus tôt) une politique de logement (construction, maîtrise du foncier, caution solidaire)
“L’héritage c’est aussi Toulouse qui s’étend et se densifie. Ce Toulouse a besoin d’un grand effort de modernisation. Ces quartiers doivent être valorisés, des liaisons inter-quartiers doivent être établies, les équipements et les services publics doivent être installés, es commerces doivent y prospérer. Mon Toulouse sera un Toulouse unifié, une ville ouverte, une ville durable. Toulouse est une ville chère, la municipalité a les moyens de faire baisser certains coûts. Cela, nous le ferons pour qu’à Toulouse la discrimination par l’argent disparaisse.
Ce sera long, car les principaux services publics ont été concédés au privé par la droite : il faudra renégocier le prix de l’eau et son retour dans le domaine public. Il faudra, également, organiser une maîtrise foncière qui peu à peu fera baisser le coût de l’accession à la propriété, comme il faudra construire des logements sociaux, notamment en centre ville, comme il faudra à la fois augmenter et améliorer l’offre de transports et diminuer son coût, et, enfin, envisager la gratuité.
Toulouse sera une métropole européenne, si, et seulement si, nous nous en donnons les moyens.
Condition numéro 1 : la ville, l’agglomération, le département et la région doivent unir leurs efforts, parler d’une même voix. Je peux réaliser cette unité.
Condition numéro 2 : cette nouvelle communauté urbaine, que nous créerons, doit porter de grands projets en matière d’innovation, c’est à dire de mobilisation de toutes les intelligences, en matière urbaine, culturelle, touristique, sociale. Toulouse sera une ville vivante et attractive si nous renforçons la démocratie locale et la vie associative, si la culture est présente partout et pour tous, si la pratique sportive, et l’encadrement nécessaire, est favorisée.
La bataille de l’Union
A l’inverse de Paris, l’Ouest, Nord et Sud de la Toulouse et banlieue Ouest, Sud et Nord sont assez ouvrières où en tout cas populaire. Le Centre et l’Est (ville et banlieues) sont plus cossus.
C’est le cas de l’Union (15 000 habitants) qui n’a jamais eu de municipalité de gauche.
C’est là que notre camarade Marie Garcia mène la liste de gauche à la conquête de la ville.
Reconnue pour son intégrité, sa droiture et ses conviction,s Marie et sa liste ont bien l’intention de permettre le grand chelem pour la gauche toulousaine dans le cadre de l’Agglo.
Son énergie laisse entrevoir une victoire jusqu’ici impensable…
Deux cantons toulousains à observer
Le Conseil Général est à Gauche: 42 socialistes, 1 communiste, 1 radical et 9 conseillers de droite.
La moitié des cantons sont renouvelables.
Sur Toulouse 2 sont gagnables .... par 2 candidats anciens de la Gauche Socialiste:
On se demande bien ce qui va rester à la droite toulousaine après le 15 Mars.
Pierre Timsit est aussi le rédacteur en chef de la Revue du Marxisme Aujourd’hui. Le n°1 (5) sort cette semaine avec un dossier de 24 pages sur les municipales à Toulouse. Commander à P. Timsit, 3, impasse Octave Sage, 31100 Toulouse. ptimsit31@wanadoo.fr.
