Interrogé sur France Info, jeudi 14 octobre, au sujet de la déclaration d’un conseiller municipal LFI expliquant que la police devait être là pour protéger les citoyens et pas pour les tuer, Philippe Poutou (candidat du NPA à la prochaine élection présidentielle) a répondu : «  Évidemment la police tue. Steve à Nantes, à Marseille, une dame qui fermait ses volets [NDLR : Zineb Redouane] pendant une manif des gilets jaunes, Rémi Fraisse il y a quelques années, et je crois que dans les quartiers populaires c’est une quinzaine de jeunes qui sont tués par la police annuellement  ».

« La police tue, oui, mais la police, surtout, mutile. Combien de mains arrachées, combien de visages défigurés, combien de gens en garde à vue alors qu’ils n’ont rien fait ? Il y a une véritable violence policière » a ajouté Philippe Poutou.

Ces propos ont suscité l’ire du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a décidé de porter plainte pour propos « indignes et insultants » envers la police. Il n’a pas osé ajouter « mensongers ». Il est vrai que cela aurait été difficile à deux jours de la commémoration du 60^e anniversaire de la répression policière du 17 octobre 1961 qui vit la police française tuer et blesser des centaines de manifestants algériens, et le jour même où l’ancien préfet de Loire-Atlantique est mis en examen pour homicide involontaire suite à la mort de Steve Caniço.

Mais qui donne les instructions aux préfets et aux policiers ? ... sinon le gouvernement et le ministère de l’intérieur.

Que des policiers tuent est une affirmation factuelle. Vouloir criminaliser un propos hélas aussi banal et évident, donc interdire qu'on puisse le prononcer, ne peut avoir qu'un seul sens : cautionner "les bavures" et violences policières et laisser perdurer celles-ci pour intimider la population et casser les mobilisations sociales.

La Gauche démocratique et sociale (GDS) réaffirme sa dénonciation des violences policières et son souhait d’une police au service des citoyens. Cela passe par la dissolution et le remplacement des « forces de l’ordre » (FDO) par des unités de gardiens de la paix, recrutés, formés et sélectionnés.

Pour toutes ces raisons, GDS apporte son soutien plein et entier à Philippe Poutou contre les velléités de Darmanin de faire taire toute critique.