"On ne naît pas femme, on le devient" cette phrase souvent citée résume à elle seule le "Deuxième sexe". Il n’y a rien de naturel dans l’oppression des femmes, il y a que du construit et du socialement construit. C’est en utilisant le matériau de sa propre vie, le besoin d’écrire sur soi, qu’est née la nécessité de théoriser la condition des femmes.

De ses journaux intimes, du besoin d’écrire et de tout écrire du quotidien va naître un travail encyclopédique où la politisation du privé mettra à jour les revendications d’égalité et d’épanouissement personnel.

Le premier tome du "Deuxième sexe" sera assez bien accueilli. Il analyse, la biologie, l’histoire et la psychanalyse (Destin, Histoire, Mythe). La seconde partie en revanche, celle qui aborde la sexualité féminine déclenchera une rage unanime de la droite conservatrice, aux trotskystes en passant par les communistes pour qui la révolution socialiste réglera "naturellement " les inégalités entre les hommes et les femmes.

Le Deuxième sexe est un choc, une révélation pour les femmes.

Ce choc vécu en direct quelques années plus tard par les hôtesses de "Maternité heureuse" futur "Mouvement français pour le planning familial" avec les femmes de toutes conditions lors des entretiens sur l’avortement et la contraception est déjà posé dans "Le deuxième sexe" : la communauté de destin des femmes dans la soumission et la nécessité de donner les outils intellectuels pour démystifier le supposé naturel de cette situation.

Féministe, philosophe, écrivaine engagée, Simone de Beauvoir a apporté aux femmes la conscience de leur histoire spécifique et la conscience que c’est à la condition d’un mouvement autonome des femmes qu’une égalité entre les femmes et les hommes verra le jour.

Virginie Houadec

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