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Sarkozy flatte aussi les profs !

Chaque jour, il y en a ainsi pour toutes les catégories, les ouvriers un jour, les paysans un autre, les commerçants le troisième...

Le 2 février, à Maison Alfort, Sarkozy a fait un discours qui visait à capter l'électorat enseignant.

A chaque fois des phrases pseudo aguichantes

« Ce sont les éducateurs plus que les conquérants qui ont fait la France et la République » « Les professeurs, les instituteurs ne sont pas responsables de cette faillite...( de l'école) Je veux qu'ils sachent que la révolution de l'école que je souhaite sera d'abord la leur. »

Mais derrière, il y a surtout et d'abord une mise en cause frontale du système éducatif public : « La faillite de l'éducation a mis en faillite notre système d'intégration. Elle a affaibli le sentiment d'appartenance à la nation, fabriqué du chômage et de l'exclusion. Elle a privé toute une partie de la jeunesse des moyens d'exprimer ses sentiments, ses doutes, ses angoisses, de dominer ses pulsions, de canaliser ses émotions, ne lui laissant plus comme exutoires que la violence ou le repli sur soi".

La crise, ce serait la faute a l'école pas à la politique néo-libérale que Sarkozy a mené depuis 5 ans ?

Si tu veux noyer ton chien, dis qu'il a la rage ! C'est l'école qui est donc responsable, pas le libéralisme qui s'insinue en son sein, ni le développement du chômage de masse, des inégalités sociales et spatiales, ni le manque de moyens ...

Cette faillite de l'école trouve son origine, selon Sarkozy, évidemment, dans « l'idéologie 1968 » et une vision tronquée de l'école de la 3ème république "

40 ans après mai 68 obsède encore Sarkozy !

Il était bien rare de rencontrer jadis des enfants sortis de l'école vers le début du XXe siècle à l'âge de 12 ans qui ne savaient pas lire, écrire ou compter correctement, ni exprimer de façon compréhensible leurs pensées et leurs sentiments, et qui ne possédaient pas quelques rudiments d'histoire et de géographie.

Pourquoi ce qu'alors l'école de la République réussissait à faire, la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans aujourd'hui n'y parvient-elle plus ?

" En vérité, près de la moitié des enfants ne décrochaient pas le certificat d'études. Cette école constituée en réseaux quasiment étanches était une école de la reproduction. Un réseau reproduisant l'élite, en réalité assez peu méritocratique ; l'autre avait pour fonction de faire « des ouvriers, des paysans et des soldats » selon les propres termes de Jules Ferry.

Le programme de Sarkozy vise à tromper : liberté pédagogique, autonomie. La réalité se ramène à la politique qu'il mène avec Villepin et de Robien , un désengagement de l'Etat dans les moyens accordés à l'enseignement comme dans le pilotage du système.

C'est l'autoritarisme et le refus du dialogue qui caractérise ce gouvernement.

Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait refus de dialogue, passage en forces (méthodes de lecture, Expérimentation des Etablissements Publics d'Enseignement Primaire)...

Que vaut la liberté pédagogique d'équipes laissées à elles-mêmes pour diagnostiquer leurs difficultés et y faire face ?

Que vaut l'autonomie quand elle se limite à gérer la pénurie mise en place par le gouvernement auquel appartient le candidat Sarkozy.

Les enseignants ne sont pas dupes.

Leur mobilisation actuelle -8 février- sur la question des moyens comme sur leur statut (révision du décret de 50, mise en place contrainte de la bivalence) est un signe très clair de leur demande d'une autre politique.

Ce que le discours de N. Sarkozy confirme vraiment c'est l'alignement de la droite sur les thèses des réactionnaires de l'Ecole :

" Après mai 68, il ne s'est plus agi d'élever le niveau de chacun pour l'approcher le plus possible d'un idéal humain, mais d'abaisser le niveau de l'école pour le mettre à la portée du plus grand nombre. L'école n'a plus mission de tirer tout le monde vers le haut au nom d'une certaine idée de ce que doit être un homme mais de brader les diplômes pour remplir l'objectif d'amener 80 % d'une classe d'âge au baccalauréat... Il s'est effondré d'autant plus que l'idéologie de 68 a imposé partout le relativisme intellectuel et moral... C'est le principe d'autorité qui déserte l'école puisque ce que dit l'enfant devient aussi important que ce que le maître a à dire. C'est aussi le respect qui disparaît puisque la hiérarchie entre le maître et l'élève est abolie".

Ce discours annonce l'abandon des 80 % au bac, de « l'inflation scolaire », nouveau terme à la mode, c'est-à-dire de fin de la démocratisation de l'Ecole, de l'idéal de scolarisation universelle. C'est justement la politique du gouvernement actuel qu'il veut prolonger, et dans la foulée, il valorisera l'école privée bien sûr...

Car en ce moment, Sarkozy pour gagner des voix avance masqué, l'essentiel de ses projets pro Bush, néo conservateurs en matiére d'éucation, comme sur le reste, sont tapis derrière sa démagogie électorale actuelle.

Philippe Verdier


Site : www.democratie-socialisme.org

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