Sarkozy explose son « chiffrage » en plein vol
Normalement, si la grande presse ne lui pas éhontément favorable, elle aurait dû l'exploser en plein vol. Les titres du Monde, de Libé, des radios, des télés, auraient du être : « Khrach chez Sarkozy : il a fait erreur sur toute la ligne », « Crise totale dans l'équipe Sarkozy » « Ségolène peut être rassurée : Sarkozy descendu par les siens », « toute la campagne de Sarkozy réduite à néant par les siens ». « Fillon, Méhaignerie poignardent Sarkozy alors qu'il est à la Réunion »... « Sarkozy dit « - la campagne je la sens,... mais il n'a pas senti venir la déroute qui vient de s'abattre sur lui »...
Jugez en : Le Monde du samedi 17 février, complice de la droite, titre tranquillement et gentiment : « l'Ump corrige la copie de Sarkozy ».De quoi s'agit-il ? Frottez vous les yeux, le journal explique qu'il y a eu erreur totale dans le chiffrage des mesures du programme de Sarkozy :
Si vous écoutez bien toutes ces corrections au programme économique et social - déjà catastrophique pour la France - de Sarkozy, il n'en reste plus rien ou presque : sauf la non majoration des heures supplémentaires (baisse du salaire brut) et encore !(ça fera un énorme trou dans les caisses de protection sociale - en plus d'un trou dans le salaire net des travailleurs).
Pierre Méhaignerie, Alain Lambert, François Fillon, ont mis les pieds dans le plat, pendant que Sarkozy était à la Réunion à porter de colliers de fleurs devant ses caméras privées qui revendent leurs images sélectionnées aux chaînes, jeudi 15 février... Ils ont cassé littéralement toutes les déclarations pompeuses et menteuses de Sarkozy depuis des mois en matière de financement de sa politique antisociale pour les 5 ans à venir...
Imaginez : si c'était arrivé, ne serait-ce qu'un dixième de cela, à Ségolène Royal, les « unes » de la presse des Bouygues, Dassault, Rotschild, Lagardére ? A côté de ce scratch violent de Sarkozy, le départ de Eric Besson (pour ses chiffrages comptables étriqués) est de la pacotille...
Mais ça ne fait rien, nos grands rédac' chefs acharnés ferment les yeux sur l'explosion du programme du candidat de la droite et continuent de chercher à s'en prendre au programme de la gauche... à prétendre que Ségolène Royal « peine à relancer » sa campagne, fabriquant ainsi temporairement (car à la fin elle gagnera !) les sondages...
Le problème, s'il y en a un, avec le programme de la gauche, est à l'inverse de celui de Sarkozy : Sarkozy annonçait de façon claironnante comment prendre de l'argent aux pauvres, aux salariés pour en donner énormément aux riches, là, même ses amis viennent de lui dire « - Doucement, tu ne pourras pas le faire aussi vite et aussi fort que tu l'annonces ». C'est dur de prendre aux pauvres pour donner aux riches !
S'il y a un problème avec le programme chiffré de la gauche, c'est au contraire, à l'inverse, qu'il ne part pas assez de l'état réel de la France, du fait qu'elle n'a jamais été aussi riche, et qu'on peut donc mieux redistribuer les richesses qu'elle produit : il faudrait audacieusement, et ça c'est possible, c'est réaliste, prendre davantage aux riches, aux actionnaires, aux multinationales pour redonner aux salariés qui produisent ces richesses...
Gérard Filoche, samedi 17 février,