GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Sarkozy et la France invisible

Sarkozy, depuis qu'il fait campagne, a découvert des travailleurs pauvres. Il fait comme s'il leur voulait du bien. Il flatte ceux qui veulent « en sortir » .

Mais n'est-ce pas depuis 2002, en cinq ans de système chiraco-sarkozysme que les inégalités se sont aggravées ?

Ne sait-il pas que « La France invisible », un livre-pavé de 650 pages décrit tous ces «banlieusards», «délocalisés», «démotivés», «intermittents de l'emploi», «pressurés», «sous-traités», «déclassés» « exploités » ? Cette souffrance sociale deviendra plus cruelle avec de plus longues durées du travail, des heures supplémentaires non majorées, avec du travail de nuit et le dimanche, prévues par le programme Sarkoziste.

L'Observatoire des inégalités a publié son premier Etat des inégalités en France. On y redécouvre qu'un couple avec un revenu mensuel après impôt supérieur à 4 077 euros fait partie des 10% des Français les plus aisés lesquels possèdent 46% du patrimoine. Le salaire médian est de 1400 euros. L'écart d'espérance de vie se creuse entre ouvriers et cadres supérieurs.

Précarité, déclassement, inégalité scolaire, inégalité de logement : les «invisibles» sont légion. Un collectif d'associations et de syndicats baptisé "Les Autres Chiffres du chômage" a révélé que la France comptait plus de 4,4 millions de chômeurs, et non 2,172 millions comme l'avait dit le ministère de l'emploi. 2,276 millions de chômeurs ne sont pas comptabilisés, ce sont des chômeurs invisibles". Et ils représentent plus de 50% du nombre total des chômeurs.

Sarkozy flatte les « méritants » : hélas, le poids des salariés ayant vécu un déclassement dans la hiérarchie socioprofessionnelle a "plus que doublé" en 20 ans, passant de 3 % au début des années 1980 à près de 7% dans les années 2000. Le fait de "descendre l'échelle sociale" intervient "souvent à la suite d'un passage par le chômage ou l'inactivité", la mobilité descendante constituant un moyen de survie avec un emploi dégradé.

La plupart des inégalités avaient diminué en France des années 1950 aux années 1970. Presque toutes ont repris leur progression. Dans les années 1980, un grand patron gagnait déjà beaucoup (trop pour ses réels mérites) : environ 20 à 40 fois le salaire ouvrier. Aujourd'hui, les patrons du CAC 40 gagnent en moyenne 400 fois le Smic annuel à temps plein. Voilà la seule catégorie méritante qui a réussi en 20 ans à multiplier par 10 son pouvoir d'achat par rapport à la moyenne ! Quant aux grands propriétaires et détenteurs du capital, les dividendes qu'ils ont perçus en 2005 représentent pour chacun d'eux plusieurs milliers de fois le Smic annuel : jusque 15.700 années de Smic pour la seule Liliane Bettencourt (L'Oréal). (lire Jean Gadrey).

Même en dehors de ces extrémités insensées, les écarts de revenus sont considérables : les 1 % du haut de l'échelle gagnent en moyenne 16 fois le Smic brut à temps plein.

Mais Sarkozy lui, clame qu'il veut baisser les impôts de ces gens-là et qu'il est opposé à augmenter le Smic. Il ne faut pas trop qu'il continue à dire cela à la France invisible, ça va finir par se voir !

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