S'organiser pour durer et gagner
Ce sont plusieurs millions de salariés qui depuis le 1er février sont
engagés sous des formes multiples dans une bataille pour la garantie
véritable de l'avenir de nos régimes de retraite.
La journée de grève et de manifestations du 3 juin traduit l'extension de ce
mouvement à de nouvelles catégories et confirme l'engagement de plus en plus
fort des salariés du secteur privé, des jeunes, des femmes, des cadres :
cette ampleur des mobilisations contredit l'affirmation gouvernementale
relayée par les médias, d'un affaiblissement des actions contre son projet
de réforme des retraites.
Faisant fi de cela, le gouvernement refuse obstinément l'ouverture de
négociations tout comme un véritable débat public et confédéral. Il préfère
passer outre à l'opinion des syndicats qui représentent une majorité de
salariés. Maintenant, il utilise la force, l'intimidation et la provocation
contre ceux qui se sont engagés dans les actions et les grèves. Loin d'être
un signe de force, ces réactions traduisent un déni de démocratie.
Quelles que soient les campagnes médiatiques orchestrées aujourd'hui, plus
de 75 % de la population rejette le projet gouvernemental en l'état.
Il y a de réelles alternatives à ce que veut imposer le gouvernement.
Ce qui est juste, équitable et nécessaire, c'est d'assurer un haut niveau de
retraite par rapport au salaire, de garantir un droit effectif à la retraite
à taux plein à 60 ans, de reconnaître un droit au départ anticipé pour les
salariés exerçant des travaux pénibles ou ayant connu des carrières longues,
d'intégrer les périodes d'études, d'apprentissage et de recherche d'un
premier emploi.
Il faut mettre à bas le dogme de la baisse des prélèvements obligatoires. Il
serait juste de négocier une hausse de la contribution des employeurs
assortie de nouvelles modalités pour qu'elles ne pèsent pas sur les
industries de main-d'ouvre. Cette question du financement est au cour de
l'affrontement sur les retraites.
Les salariés exigent une tout autre réforme des retraites, passant par de
véritables négociations avec les organisations syndicales. Pour cela, ils
placent une confiance accrue dans le syndicalisme. La CGT entend bien être à
l'offensive pour répondre à cette attente.
La Commission exécutive appelle l'ensemble des syndiqués de la CGT à se
réunir très rapidement pour être acteurs déterminants de la poursuite de
l'élargissement de mobilisation générale.
La CGT s'engage pour la journée d'action du MARDI 10 JUIN, décidée en commun
avec FO, FSU, UNSA, jour d'ouverture du débat à l'Assemblée Nationale,
nouveau rendez-vous national de grèves et manifestations, où les salariés du
secteur privé comme du secteur public se retrouveront ensemble.
Pour sa part, la CGT propose que l'on envisage d'autres temps forts de la
mobilisation, par exemple les 12 et 15 juin prochains.
Pour gagner cette bataille, la mobilisation nécessite un élargissement
encore plus significatif. Pour cela, l'engagement des syndiqués et des
salariés est plus que jamais indispensable.
La CGT appelle ses organisations à se réunir pour assurer le succès de ses
initiatives et décider des prolongements immédiats. Initiatives, grèves et
manifestations doivent désormais se développer quotidiennement afin
d'exprimer les exigences sociales en direction du patronat, des pouvoirs
publics et des élus.
Montreuil, le 5 juin 2003