RMA : de la main d'oeuvre à 4,3 euros TCC de l'heure !
Le patronat l'a voulu, le gouvernement le fait : de la main d'oeuvre à 4,3
euros de l'heure (28,20f), toutes charges comprises, pour les entreprises
privées, ce n'est pas encore un salaire mexicain ou indonésien mais c'est sur
le bon chemin.
Sous couvert de charité et de bons sentiments, le gouvernement entend livrerpieds et poings liés les quelques 2 millions de RMIStes et ayants droit à
l'exploitation patronale la plus sauvage : Ou tu bosses là ou on te dit, ou
tu crèves.
Le projet de loi Fillon prévoit en effet de verser le RMI non au RMIste mais
à l'employeur qui le fera trimer. A charge pour celui-ci de verser le petit
complément pour atteindre le SMIC horaire. Ce petit complément ne s'appellera
pas salaire mais RMA.
Mais pour les RMAste, le boulot sera le même que celui de tou-te-s les
salarié-e-s à temps partiel.
Si l'expérience réussit, gageons qu'elle sera étendue aux autres catégories
de chômeurs.
C'est un singulier retour au temps de Zola que nous promet là le gouvernement
Raffarin. Et pas seulement en termes de salaire.
L'employeur n'est plus un patron dont l'objectif est de tirer le plus de
profit possible de son salarié mais un "tuteur" qui accompagne "l'insertion"
de l'ex-chômeur qu'il a peut-être contribué à créer !
En effet, il aura toute latitude pour signaler au président du conseil
général (promu patron des RMIstes) la mauvaise volonté d'insertion du RMAste
afin que ce dernier lui supprime le RMI.
Si le ministre Fillon menait à bien son projet de RMA, le RMI serait ainsi
sous une épée de Damoclès: Ou tu te soumets, ou on te coupe les vivres à toi
et à ta famille.
L'objectif n'est pas de donner un revenu décent aux RMistes (Vit-on ou
survit-on avec un demi-SMIC ? Combien reste-t-il une fois déduits les frais
de transport, de cantine, de garde d'enfant ?), encore moins un emploi (le
RMA est un CDD de 6 mois renouvelable au maximum deux fois).
Outre la mise à disposition du patronat de salarié-e-s au coût défiant toute
concurrence, l'objectif est idéologique :
handicapé-e-s sociaux ou des fainéant-e-s alors qu'ils sont les rejetons
adultérins du couple patronat-CFDT : les RMistes sont une partie des 60 % des
chômeurs non indemnisé-e-s par l'Assédic.
ne supporte pas que des pauvres soient oisifs, et de donner en pâture des
bouc-émissaires à l'électorat populaire qui s'épuise pour un SMIC sans
comprendre que toutes ces prétendues " aides à l'emploi " inférieures au SMIC
détruisent celui-ci.
Il faut le redire même si c'est l'évidence: c'est le patronat qui créé le
chômage de masse en refusant la diminution du temps de travail de tou-te-s
afin d'en donner à tou-te-s. C'est le patronat qui entretient le chômage de
masse pour s'assurer une main d'oeuvre docile et bon marché.
La dignité ne réside pas dans l'obligation d'effectuer des tâches dont
personne ne veut pour un plat de lentilles.
Le patronat le gouvernement doivent payer les conséquences de leur
politique : Avec ou sans emploi, chaque individu a besoin d'un revenu minimum
au SMIC.
Libre choix de son emploi et de sa formation !
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