GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Retour de La Rochelle

Je veux vous faire partager quelques impressions suite à de multiples discussions, observations, pour que nous puissions mieux comprendre les mécanismes en cours dans le Parti socialiste. Je ne regrette pas d'y être allé car il me semble mieux comprendre ce qui est en cours et aussi mieux percevoir nos tâches.

1 - La « bulle » Ségolène Royal

La presse a souligné le soutien massif de la totalité des participants à Ségolène Royal lors de son discours inaugural. Or de nombreux participants m'ont affirmé que les deux tiers de la salle ne l'applaudissaient pas. Qui exagère ? les deux côtés ?

Je n'y étais pas, mais par contre j'étais présent au repas du samedi soir. Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn passèrent dans les travées, entourés de quelques partisans. Puis ce fut au tour de Ségolène Royal. Sa garde rapprochée était mieux organisée (quelques VIP dont Julien Dray, le marseillais Menucci, 5 gars de la sécurité, une dizaine de figurants militants). Évidemment, cela agrégeait 20 à 30 personnes qui la saluaient, se faisaient prendre en photo, bras dessus, bras dessous, sourires et flashes. C'était répétitif, toutes les deux travées, mais ce n'était pas le raz-de-marée. D'ailleurs souvent les mêmes militants de base se faisaient photographier à côté de chaque candidat-e.

Cela confirme la sur estimation (volontaire) du phénomène S. Royal, par la presse et le réel décalage entre la « pipolisation » médiatique et le positionnement des militants.

J'ai appris à La Rochelle, qu'une circulaire nationale précisait que seuls auraient droit de vote les militant-e-s qui auraient participé à une réunion de section. Or il semble que plus de la moitié d'entre eux n'ont pas été accueillis formellement par les sections. Le vote militant classique risque bien de prévaloir sur les sondages des médias.

Cela me conduit à modifier mon pronostic sur le rouleau compresseur S. Royal. D'autant qu'il serait stupide de penser que les nouveaux arrivants ne sont que « royalistes ».

Seule Ségolène Royal a refusé de se soumettre au grand oral organisé par le MJS. Cela a eu des effets ravageurs dans le MJS mais aussi auprès des autres socialistes. Il n'est pas question de pointer une incompétence ou de valoriser les autres candidats ou de faire du machisme mais de souligner le flou de la ligne de S. Royal, la crainte que cela éclate au grand jour. En fait nous savons que sa ligne se réduit aux positions de la droite du PS (Strauss Kahn, Rocard, Delors...). Pas de quoi mobiliser l'électorat de gauche. Pire cela conduirait une partie de celui-ci à s'abstenir.

2 - Laurent Fabius, le seul candidat qui...

C'est celui qui a tiré le mieux les leçons de 2002, celui qui a voté NON au Traité Européen, celui qui a mené campagne contre celui-ci et est donc en capacité de fédérer la gauche au second tour. C'est enfin celui qui affirme vouloir ancrer à gauche la PS et est le plus à gauche... Même s'il a accepté la synthèse du congrès de Le Mans et le contenu du projet sans amendements.

Pour avoir participé à la réunion des partisans de Laurent Fabius, il est urgent de structurer les soutiens locaux, d'argumenter sur le fond politique, de faire adhérer aux comités de soutiens.

Pour Laurent Fabius, il y a donc trois candidat-e : Ségolène Royal, DSK et lui. Il conserve effectivement toutes ses chances car, notamment, il est seul candidat du non.

Et dès que le candidat sera désigné, tout l'électorat socialiste se fédérera autour. Le candidat prendra 30 % de plus. On connaît cette mécanique.

3 - Jospin hésite-il ?

Je l'ai pensé. Je ne le pense plus. À la limite, peu importe puisque notre orientation sur le fond ne serait pas modifiée. Néanmoins, il n'est pas inintéressant d'anticiper les évènements.

Tout d'abord, sa prestation devant le MJS signifie qu'il se prépare à être candidat.

Cette prestation avait pour fonction de présenter une « autocritique » de 2002. En assumant (un peu) ses responsabilités, la presse souligne « les larmes de Jospin ». Cela le rend plus humain, moins rigide.

C'est une première étape.

Delanoé et Glavany ne cessent de dire qu'il doit et sera candidat. Ils sont du premier cercle et sont « autorisés » à dire cela pour préparer le terrain.

Sans doute d'ici mi-septembre, il devrait se déclarer sauf s'il change d'avis (comme dirait M. de La Pallice) et qu'il soit impressionné par la résistance de DSK et de F. Hollande

4 - Hollande aussi...

J'ai entendu comme vous que Ségolène Royal avait pour mission originelle de préparer le terrain à François Hollande. Mais la dynamique est trop forte et les « Hollandais » ont sans doute deux fers au feu.

Henri Emmanuelli, Benoît Hamon de NPS, Pierre Mauroy en appelleraient au Premier Secrétaire pour surmonter la cacophonie. Cela viendra t il trop tard par rapport à l'annonce de Jospin ? Les « Hollandais » joueront-ils cette carte ?

Les « Strauss-Kahniens » résistent à la pression des «Hollandais ». Mais si Jospin s'engage alors cela va déterminer de nouvelles alliances ...Et toujours visiblement contre Ségolène Royal. Et comme ces gens-là arrivent toujours à faire des synthèses, nous risquons quelques surprises ...

5 - NPS et RM

V.Peillon soutient S.Royal, H.Emmanuelli et B. Hamon soutiendront F. Hollande (sinon qui ?) et la grande masse des militants de NPS veut soutenir L. Fabius. Après la synthèse, ils ont de nouveau l'estomac noué et le mal de mer.

A. Montebourg soutient S. Royal, mais la majorité du CA de RM est en désaccord. La base RM ne veut pas se rallier à la direction majoritaire et peut soutenir L. Fabius.

Force Militante pour la Démocratie et le Socialisme peut avoir une audience décuplée. Les amis de Gérard Filoche et de Marc Dolez ont le mérite de la cohérence.

Notre université FMDS, fin septembre à Cuincy (59), vient à une date opportune.

Raison de plus pour y être nombreux.

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