GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

Rerendum sur la constitution européenne : courrier des lecteurs

C'est un long courrier des lecteurs exceptionnel. Mais si nous choisissons de donner la parole à une partie de nos lecteurs, (consultez en entier les longues lettres parues sur le forum de D&S, nous nous excusons de ne pouvoir tout reproduire) c'est parce qu'ils posent à la fois les questions et les réponses que le Comité de rédaction de la revue a soulevées après le vote du 1er décembre. Nous avons reçu des dizaines et des dizaines de messages de ce type, tous très fins, très avisés, qui reflètent parfaitement les réflexions des "bases" du non (Nps, Nm, Fm) et ses espoirs.

En vérité, la synthèse de toutes ces contributions revient en quatre points :

1°) Nous sommes nombreux à être déçus de la victoire du "oui", c'est une déception forte pour l'Europe, la France, les salariés, la gauche, le Parti socialiste.

2°) Le débat qui a eu lieu, était très vif, politisant, et dans le contexte de l'offensive médiatique externe et du chantage au chaos interne, obtenir 42 % des voix est un succès, un gage pour l'avenir. Encore faut-il que les partisans du "non" sachent s'unir pour combattre ensemble dans le cadre du "projet 2007"

3°) Nul ne peut renoncer à ses convictions et tout en respectant les formes démocratiques indispensables, après ce vote, en tant que militants, citoyens, syndicalistes associatifs, voter et faire voter pour le "non" à la pseudo-Constitution Giscard lors du référendum de Chirac est légitime et nécessaire.

4°) Plus que jamais il faut faire campagne pour l'adhésion la plus massive possible au Parti socialiste. Malgré cet échec, chacun a pu voir que c'était possible, que c'était là, au cœur de la gauche, que ça se passait. À défaut d'avoir un grand et large parti unifié de toute la gauche, (ce qui est le souhait de D&S) c'est là qu'il faut concentrer ses forces pour agir en faveur d'une véritable transformation sociale.

Chers camarades,

Après le 1er décembre, je me réveille de ma gueule de bois comme beaucoup au Ps : 42 %. Le premier enseignement c'est le nombre : 42 %. Ce n'est pas rien !

Il y a désormais un pan entier du Ps qui s'ancre à sa gauche pour rester fidèle à Jaurès.

De l'intérieur, les socialistes veillent et il n'est pas encore venu le temps de se dire qu'un autre parti correspondrait mieux aux idées socialistes.

Au contraire, plus le temps passe et plus ces 42 % PEUVENT DEVENIR LA MAJORITE. (...)

Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre. (...) Ne restons pas paralysés par cette constitution giscardienne, elle ne fait que dire ce qui existe déjà, ce réel que nous voulons changer. En lui disant NON nous étions simplement dans notre rôle, à notre place. Demain est un autre jour...

Amitiés socialistes

O. Y


Salut,

Je suis très largement en accord avec le communiqué de D&S du 2 décembre, (cf. page 4) suite au résultat du referendum interne. Pour autant, je ne peux m'empêcher d'un certain découragement. Ce n'est pas tellement la victoire du "oui" qui pose problème, mais les conditions dans lesquelles elle a été acquise.

Le communiqué en pointe une : ce sont les moins militants, les moins impliqués dans la vie du parti, qui ont voté "oui". Dans ma section, quand on a cherché un camarade qui puisse intervenir dans le débat contradictoire pour défendre le "oui", on n'a trouvé PERSONNE, pas même dans les représentants de la motion A. On a du aller demander à une camarade d'une autre section. Pourtant, notre section compte 83 adhérents (...)

Lors du débat, aucune intervention des camarades en faveur du "oui". Pourtant, hier, lors du vote, c'est 20 % des votants qui ont voté "oui". La "majorité silencieuse", en gros, celle qui a eu "peur", celle qui n'a été touchée que par les simagrées télévisuelles, et pas par le vrai débat, celui qui se mène dans le parti, dans ses instances, dans ses réunions...

La deuxième chose qui me pose problème, c'est l'absence d'arguments des partisans du "oui". Ce que j'ai entendu, dans ma section, ce n'est que des raisons de ne pas voter "non", pas toutes fausses d'ailleurs, mais aucune raison de voter "oui". Ce "oui", c'est un "oui" de résignation, d'abandon, de "on peut pas faire mieux", même pas une vraie adhésion à un projet, juste un moyen de ne pas céder aux minoritaires qu'ils ont raison sur le fond. Et puis, je passe sur les arguments minables liés au candidat à la présidentielle. En gros, voter "oui", c'était voter contre Fabius... bravo pour la qualité du débat !

Maintenant, on va faire quoi ? Oui, on va se battre, ailleurs, pour faire gagner le "non" lors du vrai référendum. Franchement, pour moi, syndicaliste, ça ne va pas être compliqué : dans la gauche qui se bat, il n'y a pas de doute sur le sens de cette constitution et sur ce qu'il faut faire : c'est non et non, et c'est tout ! Et après ? et si le "non" l'emporte ? (...) Franchement, s'il n'y avait pas D&S, s'il n'y avait pas Nouveau Monde, s'il n'y avait pas, dans ma section, des militants sincères en qui j'ai confiance et qui savent ce que c'est que se battre, s'il ne fallait pas, localement, tout faire pour chasser la droite de la mairie, je crois que je rendrais ma carte...

J'attendais avec impatience les résultats de cette consultation interne au Parti socialiste, bien que non-adhérent. Un " non " du parti socialiste français aurait créé une nouvelle dynamique dans la construction européenne. J'aurai alors été heureux de participer à la campagne...

Pierre-Marie D.


Salut

Je souscris sans réserve à votre communiqué de D&S : seul bémol, ce sont des adhérents : non militants souvent, inconnus au bataillon, qui plus est souvent "anciens" (ce sans mépris) que l'ont ressort vite fait du placard (avec covoiturage si besoin) et que l'on bassine sur le risque imminent de la scission de notre PS qui ont fait une bonne partie de la différence.

Ma section en est un bon exemple, ceci malgré des résultats en légère progression ; l'union sur le terrain : Nm+Nps paye !! Nous prenons acte des résultats de cette consultation à la base dans notre Ps (une première à renouveler) mais avec Jean-Luc, Henri, Arnauld, Vincent, Gérard et les autres camarades "de gauche" (des responsables en charge jusqu'aux militants de base), nous continuerons notre combat commun pour avancer vers notre Europe Sociale et notre République Sociale. Amitiés socialistes.

Michel F. (avec le soutien de mes camarades Nps + Nm au moins)


Salut à tous,

Je viens de lire le communique de D&S sur les résultats du référendum d'hier. Il me semble bon et juste quand à son intitulé. On ne peut se taire désormais pendant toute la campagne après avoir expliqué depuis un an que cette constitution était le summum du libéralisme et était contraire à toutes nos exigences de socialistes. Il faut trouver les cadres pour continuer à militer contre ce texte qui rend toute vraie politique de Gauche impossible. Néanmoins la campagne pour un non de Gauche sera beaucoup plus difficile à mener sans l'outil et l'appareil du Parti socialiste qui nous aurait été tellement utile si le non l'avait emporté... J'avoue que j'accuse encore le coup, pas tellement sur le résultat lui-même mais sur son ampleur en faveur du oui. Les " minos " du Ps retrouvent leur score de Dijon, mais les fabiusiens n'apportent en définitive pas grand-chose. Ce résultat est tout de même inquiétant, devra-t- on mener indéfiniment le combat au sein du Parti socialiste ? J'avoue, ce soir, m'interroger sur la stratégie à moyen terme... Le résultat d'hier ne préfigure t-il pas un projet recentré et social-libéral comme en 2002... Ce référendum n'est-il pas un congrès de Metz à l'envers...

En même temps le PS (les régionales l'ont prouvé) demeure un bouclier antilibéral utile aux masses populaires matraquées par un gouvernement thatchérien, le débat y demeure possible, le Mjs est majoritairement contre la constitution, la Gauche du Ps y est aussi forte qu'au temps de Marceau Pivert (si elle arrive à dépasser les clivages artificiels et les problèmes de personne pour enfin s'unir sur un vrai projet de rupture et de transition au socialisme).

La Gauche du PS, TOUTE la Gauche du PS, doit réfléchir collectivement à l'avenir, à son projet, à sa stratégie pour ne pas se faire marginaliser définitivement et durablement. Il est temps de poser, SANS CONDITION, les bases de l'unité au risque de voir les sociaux-libéraux blairiser le Ps définitivement et tenir la plume du projet 2007... notre avenir est à ce prix sinon la question de la pertinence de notre stratégie (ancrer le PS à gauche) se posera NECESSAIREMENT ainsi que notre maintien au sein du Ps. Amitiés socialistes.

Julien G.(43)


Chers camarades,

Le débat se termine au PS sur ce sujet du projet européen. Le PS français a été pionnier. Mais le débat commence partout ailleurs : dans les autres pays, dans les autres structures. Les syndicats, les associations, les autres partis, les comités ou coordinations sont là pour prendre le relais du combat contre la mondialisation et les thèmes ne manqueront pas. Syndiquez-vous si ce n'est pas encore fait, associez-vous. Votre avenir et celui de vos enfants se joue en ce moment. Ne laissez pas les autres décider pour vous. Et surtout n'oubliez pas le NET ! Cliquez "transfert à" tous vos amis et collègues, les textes et appels militants. La solidarité c'est aussi cela. (...) C'est un peu comme en foot : on a perdu le match aller, on garde de l'espoir pour le match retour...

Amitiés Jacques


Bonjour,

Que de réconfort dans ce que vous écrivez ! Merci infiniment. Je vais me servir de vos commentaires pour les faire "bisquer", sur le site du Medef.

"Ernest-Antoine Seillière a présenté le thème de la prochaine Assemblée générale du Medef en expliquant qu'il traduit " l'angoisse et l'exaspération dans lesquelles vivent les entrepreneurs" ajoutant, que " seuls les Intellectuels, les chercheurs et les entrepreneurs sont gages de modernité dans notre pays " et qu'il faut " travailler fort à la modernité de notre pays pour sortir de l'immobilisme "."J'ai répondu sur leur site, et j'ai transmis l'info à J.C. Mailly. Quel mépris sans bornes pour les travailleurs "ordinaires" - et, puisque nous ne comptons pas - et ne sommes pas gages de modernité dans ce pays - pourquoi exiger de nous que nous bossions 48 h par semaine et plus, cinq ans de plus, que nous rendions des jours et bientôt des semaines de congés, et que nous acceptions, bientôt aussi, de perdre Sécu et retraite, tout en nous résignant à gagner beaucoup moins, pour rester compétitifs.

Continuez à dénoncer tout ce qui arrive, le pire est que les socialistes ne nous laissent guère d'espoir...

Bien cordialement, Martine D. ( 53 ans - prête à quitter le monde du travail à 58 ans avant la loi Fillon, et obligée désormais de bosser jusqu'à 63 ans 1/2 sous peine de décote ( encore que... il faut attendre 2008, grand rendez-vous où l'on devrait coller à ceux qui sont restés bloqués là-dedans les 45 annuités, sans pitié, d'autant que pour les stats promises à l'UE, c'est-à-dire faire remonter le taux d'activité des vieux à 50 % - vaste programme, folle ambition - c'est bien mal parti : leur taux d'activité, qui tournait autour de 34 % vient de dégringoler à ... 31,9% - merci,les préretraites distribuées en masse dans le privé, avec la complicité financière de l'Etat. perdu simultanément : - le droit à une forme de préretraite (congé de fin d'activité) - les bonifications pour enfants (car nés "avant") et gagné, par contre : le passage en 4 ans seulement de 37,5 à 40 annuités - les quasi 42 annuités - le ticket pour le prochain round en 2008


Camarades du " non ", nous sommes à l'heure du choix. Nps, Nm, Fm, c'est le moment de nous rassembler pour dire à toutes et à tous qu'il existe un autre socialisme et que des citoyens de la Patrie des Droits de l'Homme y croient encore.

Jean-Marie L. Franvillers (80)


Chers camarades,

Le "non" n'a pas fait le score espéré. Je suis triste mais pas abattu. Votre énorme travail d'explication, témoignant de votre conviction, pour montrer combien le texte proposé pour une constitution européenne est catastrophique et la rampe de lancement d'une infernale explosion d'un libéralisme encore plus féroce, est tout à votre honneur. Je tiens à vous en remercier du fond du cœur. Vous, au moins, vous avez d'abord pensé à préserver les bases d'une espérée Europe sociale. Je n'arrive pas à réaliser que d'autres - à qui les médias ont ouvert toutes grandes les portes - ont, pour le moins, eu d'autres préoccupations que je me permets de juger "peu dignes", quoi qu'ils disent, car il leur est difficile de toujours dire que le "non" est une "imbécillité".

("...Nous sommes tous d'accord pour dire que ce texte est imparfait..." ont-ils tous reconnu. Mais leur incohérence intellectuelle me surprend encore...). Ils ont joué sur les peurs (car de plusieurs sortes) ; vous tous, avec vos amis et collaborateurs, vous avez mené une campagne DIGNE et tout axée sur la défense des intérêts des "Petits" (aucune connotation péjorative à la Raffarin !). Nombreux sont celles et ceux qui vous apprécient pour ce que vous avez entrepris. Ils ne vous lâcheront pas, bien au contraire, malgré les pressions qui ont été, encore une fois, faites de-ci de là. Rien n'est tout à fait perdu ; le combat d'idées continue. L'avenir dira si ceux qui jubilent aujourd'hui ne seront pas les déconfits de demain, car "quand la France s'exprimera..." Et puis le PROJET SOCIALISTE ne pourra se faire sans tenir compte de nos débats et des valeurs que vous avez portées très haut. Nous y veillerons. En tout cas, je suis ravi que ce débat interne (mais dans lequel, selon moi, on a donné trop de place aux médias) se soit déroulé dans la clarté et la dignité. Là, le Parti Socialiste a donné une réelle image de démocratie et ça doit lui faire reconquérir une bonne image dans l'opinion publique).

Très cordialement à vous tous,

Pierre C. (22) Lamballe.


Cher camarade

Je vous remercie de votre message d'encouragement, cela remet du baume au cœur. C'est vrai, j'ai un peu la gueule de bois et les silences radio et les gros titres méprisants de journaux n'arrangent rien...Alors non, je me résous pas, et je félicite les dirigeants politiques pour le courage dont ils ont fait preuve en défendant le Non a la Constitution, les Manuel Vals, Henri Emmanuelli Marie-Noëlle Lienemann, Laurent Fabius, Paul Quilès, Gérard Filoche et tous les autres. Parfois je me demande si en 2001, je ne suis pas trompée de parti. Heureusement qu'il y Fouras. (...)

À bientôt, Amitiés socialistes.

Anny


Salut,

D'accord ... Je dirais plutôt restons au PS, faute de mieux, parce que nous ne saurions pas ou aller. Même si cette façon de voir les choses n'est pas enthousiasmante. Il faut bien dire que, pour des vieux militants, qui ont adhéré dans les années 70, c'est tout de même un crève-cœur de voir ce parti se droitiser de plus en plus et il faut bien reconnaître que nous venons de faire un pas de plus vers le centre et même la droite. Pour les vieux militants, les discours de F.Mitterrand dans les années 70 étaient conformes à ceux de l'Extrême Gauche actuelle. Quand on mesure le chemin qui a été fait vers le libéralisme, on est en droit de se demander jusqu'où il va dériver. Et dans ce sens, les positions de notre premier secrétaire ne sont pas réconfortantes puisqu'à la place de Lienemann, nous avons Strauss-Kahn, etc. Cela dit, nos libéraux seraient trop contents qu'on les laisse privatiser en paix sans rien dire et il ne faut pas, pour cette raison, que les militants du NON s'en aillent. Il faut même qu'ils continuent à militer pour le “non” à Attac, dans les comités, etc. Pendant que notre Premier secrétaire fera campagne pour le " oui " avec Chirac et Cie nous ferons, nous, campagne pour le non avec la vraie gauche en laissant notre casquette Ps au vestiaire pour le moment... en attendant que les Socialistes du oui s'aperçoivent que c'est nous qui avions raison. Et ça viendra, leurs arguments étaient si lamentables !

Amitié

J.C.


Le Parti Socialiste avait là une occasion de se refaire, finalement à bon compte, une virginité contre le libéralisme et de retrouver un lien avec les préoccupations des Français qui souffrent le plus du marasme économique et des inégalités engendrées, précisément, par la mondialisation libérale. Ce sont ces voix qui lui manquent, et qui en partie manquent à la gauche, dans les grandes occasions. Faisons cependant contre mauvaise fortune bon cœur. Plus de 40 % des militants socialistes ont préféré dire non. C'est méritoire, surtout là où les pressions n'ont pas manqué. Et ça fait du monde. Le Pcf, la nébuleuse de la gauche républicaine, les formations d'extrême gauche pour la plupart sont sur cette même position, avec certes des nuances, mais un référendum ne fait pas dans la dentelle. Cela fait du monde aussi. Ce n'est donc pas parce qu'une majorité d'adhérents du Ps a fait un choix regrettable que la campagne pour le non de la gauche doit s'arrêter. Au contraire. Peut-être même cette campagne interne au Ps aura-t-elle permis de clarifier ce que nous savions : il y a en France une gauche sociale-libérale, qui a déjà échoué au niveau national et dont rien ne permet de penser qu'elle puisse faire mieux la prochaine fois (elle peut même faire pire), et une gauche pour laquelle la réduction des inégalités, l'accès à la connaissance et à l'emploi, la solidarité avec les peuples du Sud passent par d'autres moyens que la mondialisation financière. Cette gauche-là est aujourd'hui éparse, les intérêts boutiquiers la taraudent toujours. Le référendum est une occasion de la rassembler. Pour notre part, et dans toute la mesure de nos - modestes - moyens, nous nous efforcerons d'y contribuer dans les semaines qui viennent.

Florence B. Jean-Luc G. et 8 autres camarades


Bonjour, chers camarades,

OK, cette défaite du "NON" au référendum interne n'est vraiment pas si grave que cela. Même si j'aurais aimé comme vous tous voir le score du "NON" à plus de 50 %, j'admets que quand plus de 40 % de militants du Ps osent glisser le "NON" dans l'urne dans le contexte que nous avons affronté, c'est plutôt encourageant. Nous avons commis un acte de conviction politique très fort, réjouissons-nous et disons-nous que notre avenir au Ps est très prometteur. (...)

C'est pourquoi je suis entièrement OK que nous devons continuer notre lutte à l'intérieur du Ps. (...) Même si je me suis posé la question, ma réponse est claire aujourd'hui : il est hors de question de déserter le parti. Les réactions des vraies forces de gauche qui ont suivi notre combat interne (partis, associations et mouvements altermondialistes, etc...), les interventions des leaders nationaux de nos courants (au Cn du Ps du 04/12/04 et à celui de Nouveau Monde le même jour) vont dans ce sens. De plus, les propos, actes et écrits de la Direction ... nous fournissent encore plus de raisons pour ne pas leur faire ce cadeau et leur laisser ce parti qui nous est si cher, au risque d'offrir en 2007 la victoire à la droite sur un plateau... Nous continuerons donc la lutte pour le "NON" au référendum national, à l'extérieur du parti, c'est sûr. Mais n'en déplaise aux jeteurs d'oukases, je suis entièrement d'accord avec JL Mélenchon et beaucoup d'autres pour dire que nous devons trouver les voies et moyens pour poursuivre cette même lutte à l'intérieur du parti. C'est la seule façon de sauver notre parti d'une réédition en pire du 21 avril 2002.

J.V. (77)


En guise de réponse :

Après que le oui a gagné, faut-il quitter le Ps ? NON ! Le fait d'être au parti socialiste nous a permis de bien plus peser dans ce sens-là que tout ce qui a pu être fait à Gauche à l'extérieur du parti.

Même si le “oui' nous gène, rester au PS n'empêche pas ce que nous pouvons faire à travers nos syndicats, associations et collectifs pour un Non de Gauche.

Je pense même que ceux qui à Gauche et en dehors du PS souhaitent sincèrement la victoire du non, se réjouiront d'avoirs avec eux des socialistes, toujours socialistes, pour manifester l'existence d'un non de gauche qui dépasse quelques franges d'extrême Gauche. (Voir par exemple la déclaration d'Yves Salesse de la fondation Copernic, ou celle d'Attac qui ne sont pas des appels à abandonner le PS). Je parle de vrais défenseurs du Non et pas de ces quelques staliniens ou gauchistes qui espéraient secrètement la victoire du oui dans le PS en se disant que cela leur ouvrirait plus d'espace politique

Sur la question d'un nouveau Parti de Gauche antilibéral ? Il n'y a pas à exclure à priori cette possibilité.

Pourtant, aujourd'hui et maintenant, pour moi c'est Non, encore non ! En fait le Ps n'a jamais correspondu à mes attentes. Pourtant mon choix d'y adhérer n'est pas fondé sur un pronostic du type : " on le transformera en vrai parti de gauche antilibéral " pas plus que sur le pronostic inverse : " il est intransformable " ou " l'on ne peut inverser la dérive libérale ". Dans les deux hypothèses : transformer le Ps ou en construire un autre, je considère que c'est aujourd'hui dans le Ps qu'on peut le mieux travailler à ces deux hypothèses.

Même l'engagement timide du congrès de Dijon contre la réforme Fillon des retraites constitue un point d'appui important pour l'avenir. L'échec dans la bataille du non comme celui du congrès est décevant parce que nous entrevoyons une victoire possible. Mais il faut rappeler que ce n'est que très récemment qu'une possible victoire de la gauche du parti est envisageable. Beaucoup de militants de gauche sincères et à plus forte raison d'adhérents ne veulent pas ou hésitent à rentrer dans les débats et combats internes. Ils ont souvent tort mais on peut les comprendre. On n'adhère pas au Parti socialiste pour s'y battre en interne mais d'abord pour s'y battre contre la droite avérée et déclarée et au pouvoir.

La plupart n'ont pas lu la Constitution ou se sont satisfaits vite fait d'argumentaires du oui présentant la constitution sous un jour avantageux. C'est d'abord dans cette masse importante qu'existe la possibilité de progression de nos idées et l'espoir de transformer le Parti. Et nous y avons effectivement progressé.

Simplement, nous découvrons aujourd'hui que la barre est plus haute que nous le croyons jusqu'à maintenant.

C'est en constatant dans les faits que c'est la ligne du parti qui est la principale faiblesse face à la droite qui permet à ses militants de bouger et de déplacer les lignes. Or pour les tenants du " oui " l'épreuve pratique est devant eux !

Benoît Martin (Nps 77)

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