GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Répondre au cri des hospitaliers

Voilà près de deux ans que la population mondiale vit au rythme de la pandémie. Et deux ans qu'en France, nous vivons au rythme des décisions unilatérales du Président de la République, de ses atermoiements et de ses revirements.

Si le début de la crise nous obligeait collectivement à la patience et à la compréhension vis-à-vis des instances de décision, force est de constater que le gouvernement apprend peu, préférant toujours le conseil de défense à la démocratie en santé et qu'il s'entête à abuser de l'urgence et de la corvéabilité, notamment des agents des trois fonctions publiques, plutôt que de s'essayer à l'anticipation et la précaution.

Dernier événement en date, la rentrée scolaire de janvier. Alors que les enseignants et les collectivités territoriales attendaient depuis des jours le protocole applicable dans les établissements scolaires, il aura fallu attendre un dimanche soir, veille de rentrée scolaire pour que le Ministre de l’Éducation s'exprime... dans un journal au contenu réservé aux abonnés ! Le mépris a envahi l'espace public. Bien loin d'apaiser la discussion, Macron vient encore de souffler sur les braises d'une France déjà exténuée et morcelée.

De manière générale, beaucoup se sentent laissés pour compte, incompris, jugés ou abandonnés. C'est vrai dans la vie professionnelle comme dans la vie privée. Les incertitudes, l'instabilité, les craintes ont pris la place et la santé mentale d'une large partie de la population en est affectée, peut-être durablement chez les jeunes et chez les femmes, populations les plus touchées par les conséquences de la crise. Pendant ce temps, le gouvernement laisse glisser et a fait du diptyque « liberté et responsabilité » son leitmotiv. C'était vrai pour le vaccin, c'est vrai maintenant pour les tests à l'école. Liberté pour le gouvernement de moraliser la vie de chacun d'entre nous et responsabilité qui repose sur nos épaules, jamais sur les siennes.

Le cri des personnels hospitaliers, à coups de tribunes médiatiques et de tweets en pagaille, est assourdissant. Limiter le rythme des contaminations pour préserver l'hôpital est impératif. Des mesures d’urgence peuvent être prises afin de diminuer le rythme des contaminations :

- généralisation du télétravail afin de faire baisser la circulation du virus et contrôle accru par un renforcement des moyens de l’inspection du travail ;

- réquisition des produits stockés par la GMS (les grandes et moyennes surfaces)  : autotests, FFP2 et délivrance gratuite en pharmacies ;

- gratuité des tests PCR pour toutes et tous ;

- ouverture d’hébergements temporaires pour les personnes dans le besoin afin de respecter les mesures d’isolement et ne pas transmettre le virus aux proches.

Le 11 janvier 2022, les organisations professionnelles de santé appellent à une mobilisation large pour « exiger une bonne santé pour les salariés et la population ». Avec eux, nous réclamerons l'augmentation des budgets consacrés à l'hôpital, la revalorisation des salaires des carrières médicales ou non médicales ainsi que l'équité dans l'application des mesures du Ségur, le recrutement de centaines de milliers de professionnels et l'ouverture de places dans les formations médico-sociales.

De ça et de bien autres mesures, il faudrait débattre. Cela nécessite de le faire dans un cadre ordinaire, celui du fonctionnement normal de nos institutions. Une seule option, sortir de l'état d'urgence sanitaire, sortir d'un régime d'exception qui abîme la démocratie, rend suspect les décisions prises, affaisse la place de la population dans un débat social qui déborde la crise sanitaire.

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