GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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« Relever l’espérance »

Le 14 décembre, dans l’Aube, la gauche a perdu sa cinquième élection d’affilée depuis 2012. Pire, pour la quatrième fois de suite, dans une législative partielle, le candidat PS ne parvient pas à se hisser au second tour, laissant aux électeurs le choix peu ragoutant entre l’UMP et le FN.

Le scrutin de l’Aube confirme deux tendances. À Troyes comme ailleurs, la droite gagne en valeur relative, mais non en voix. Gérard Menuel, l’ancien suppléant, maintient le score obtenu par Baroin en 2012 (plus de 40 %) , mais l’UMP perd près de 10 000 voix. C’est l’abstention, majoritairement de gauche, qui fait mécaniquement monter la droite. Seconde leçon : la débâcle de la gauche profite avant tout à l’UMP. Bruno Subtil a beau augmenter de 10 points le score de la candidate frontiste de 2012 (27,5 %) , il n’est pas moins vrai qu’il perd environ 2 500 voix par rapport à elle. C’est toujours l’UMP qui tire les marrons du feu attisé par le gouvernement socialiste.

Un FN aux portes du pouvoir ?

Le score obtenu par le candidat FN au second tour dans l’Aube (plus de 36 %) , avec une abstention légèrement mois massive qu’au 1er tour (72,8 contre 75,4 %) , prouve toutefois qu’une fraction de l’électorat de gauche est malheureusement prête à voter pour le FN. Sans doute pour montrer son dégoût de la politique menée par le gouvernement Valls. S’il y a un danger extrémiste dans notre pays, il ne vient pas d’une prétendue « droitisation » de la société ou d’une dépolitisation des classes populaires. Il est tout entier dû à la politique de plus en plus néolibérale du gouvernement qui, jour après jour, s’oppose toujours davantage aux belles promesses formulées au Bourget.

Les leçons des élections professionnelles

Dans la Fonction publique, les élections professionnelles du 4 décembre 2015 ont elles aussi un goût amer. Elles ont en effet été marquées par une participation en berne (52,4 %) qui réjouit une presse de droite vouée depuis tant d’années à saper les bases de la « forteresse syndicale » du Public.

Changer de cap, vite !

En raison de l’orientation du gouvernement Valls-Macron, l’abstention sociale et politique reste majoritaire à gauche. Les salariés font massivement le choix de ne pas voter pour les partis de gauche, jugés co-responsables du désastre, tout en refusant, dans leur grande majorité de recréditer une droite largement démonétisée. Combien de défaites faudra-t-il pour qu’en haut, on se soumette à la sanction populaire ? Pour que l’on en revienne aux attentes de nos électeurs ?

Unité contre le projet de loi Macron !

Raviver la haine contre un Sarkozy qui instrumentalise l’identité nationale, comme l’a fait François Hollande au Musée de l’immigration, le 15 décembre, tout en prolongeant sa politique économique, est d’une inconséquence coupable. Tourner définitivement la page Sarkozy imposerait de mettre le rapport Attali à la poubelle et non de donner le plein pouvoir à l’un de ses promoteurs les plus zélés !

Dans la majorité parlementaire, nombre de députés hésitent à voter le projet de loi Macron. Il est possible d’empêcher le passage de cette loi scélérate en se mobilisant et en créant partout où c’est possible des collectifs unitaires « anti-Macron ». Unité dans la rue, dans les meetings, dans les délégations auprès des députés, unité pour gagner ! Et pour transformer la sourde colère populaire en un grand mouvement social, large et unitaire, qui nous permettra de reprendre à la finance ce qu’elle nous vole depuis trop longtemps !

« Relever l’espérance » : Formule utilisée par François Mitterrand, le 7 novembre 1970, au cours d'un discours prononcé chez lui à Château-Chinon.

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