GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Que faisons-nous après le congrès du Mans ?

La synthèse fait ses effets. C'est comme un grand édredon tombé sur le parti. Une nappe de brouillard ne permettant plus de voir les lignes des choix à faire pour gagner en 2006-2007.

Trois semaines après le congrès, les Français ne se sont pas montrés intéressés : les sondages l'indiquent, ils ont perçu que ça continuait comme avant, que les espoirs de voir le Parti changer et intégrer les résultats du 21 avril et du 29 mai, étaient dissipés. Pour ceux qui y regardaient de près, la même direction d'avant le 21 avril se reconstituait.

Encore ne savent-ils pas tout : dans l'état actuel du texte, la retraite à 60 ans a disparu,

les 35 h ne se font plus par la loi, le contrôle pour empêcher les licenciements abusifs est écarté, le plan hôpital 2007 va continuer... On objectera : mais la « commission du projet » ne peut présenter cela sans dommage aux français, ça va être un coup de massue ! S'il doit y avoir des « états généraux » de toute la gauche, forcément, cela viendra du Pcf ou des Verts, mais ces questions-là seront re-débattues... Oui, probablement, mais comment en est-on arrivés là ? D'un projet d'alternative socialiste, on redémarre avec une alternance pas très hardie !

La critique de la synthèse ne sera digérée que peu à peu par des dizaines de milliers de militants, socialistes, syndicaux, d'autres partis et courants de gauche : des millions de gens seront ainsi aidés à déchiffrer le congrès du Mans (comme ils ont su déchiffrer la constitution ultra libérale que François Hollande leur présentait comme « le projet de traité le plus social de toute l'histoire de l'Europe »).

Cette critique de la synthèse, nous la faisons dans ce n° de D&S de façon longue et exhaustive. Que nul ne vienne dire qu'il ignorait...

Continuer le combat !

Mais en même temps, s'il faut dire la vérité, nous voulons empêcher déception et démoralisation. Sur 25 000 électeurs de la motion 5, il y en a 20 000 qui n'ont pas changé d'idées après les dernières heures de la nuit du 19 au 20 novembre ! Et dans la motion 2 également, le coup de massue de l'accord à bas prix a suscité des révoltes. Ces militants-là, nous les sentons, nous les écoutons, nous les lisons, par téléphone, par mels, ils sont des milliers a avoir réagi. C'est avec eux, par eux, que nous repartons, que nous reconstruisons.

Bien sur, tout cela ne va pas renaître du jour au lendemain, encore que les choses vont très vite. Partout il y a eu des Ag, des lendemains « gueule de bois », puis des débats, des décomptes, des votes : dans certains départements, ce sont des équipes entières quasi unanimes qui ont quitté Nps, ou plutôt « pris » Nps avec eux pour continuer le combat. Dans d'autres cas, Nps s'est clivé, et divisé, c'est dommage, mais explicable après un tel tsunami. Dans d'autres cas, des groupes de camarades, disent : « on reste ensemble, on ne se divise pas pour ou contre la synthèse, elle est derrière nous, on n'y peut plus rien, mais on va se battre sur le projet, sur les désignations ».

Un candidat du « non » :

Ceux qui veulent un candidat du « non » capable de répondre aux attentes et au vote des électeurs du 29 mai, savent que le problème va se reposer. Le plus probable, c'est que dés le 1er janvier 2006, on entre dans une campagne interne entre les présidentiables. Ils vont faire de la surenchère, se répondre, et à coups de petites phrases venues d'en haut, nourrir le fond du débat que la synthèse n'a pas tranchée. Dans la gauche, le congrès du Mans a ossifié les choix : chaque groupe d'extrême gauche va présenter son candidat, « identifiant » plutôt « qu'unifiant » (selon les termes du débat du congrès de la Lcr prévu fin janvier). Le Pcf va se tenir en état de prudence jusqu'à son congrès de mars qui risque de préférer aussi un « candidat identifiant ». Ensuite, à quoi bon échanger pour un « programme commun » ?

La « concurrence libre et sûrement faussée » régnera à gauche aux lieux et place de ce qui devrait exister : des états-généraux et des « primaires ».

Rassembler à nouveau !

Voilà notre analyse de la situation qui nous pousse à « remonter sur le cheval » : oui, on peut et on doit battre la droite en 2006-2007, amsi il faut sortir de la nappe de brouillard, il faut rassembler la gauche du parti socialiste et au cœur de toute la gauche construire une unité dynamique. Il faudrait un candidat unique de toute la gauche, dés le premier tour sur une plate forme commune !

Avec tous ceux des motions 5 et 2 qui veulent dissiper le brouillard, avec Arnaud Montebourg et ses amis de « Rénover maintenant », nous allons mobiliser, mettre en avant les axes d'une véritable alternative, reconquérir le soutien des militants socialistes qui vont constater et vouloir dépasser ce qui est arrivé au Mans.

Au-delà de la réunion appelée en urgence le 17 décembre 2005 à l'assemblée nationale, et, en cette occasion de la fusion des amis de D&S et de Forces militantes (nous mettons en commun tout ce que nous avons), nous nous proposons de nous allier, s'ils le veulent, avec Arnaud Montebourg et tous les siens, d'appeler à une grande réunion ensemble début février 2006 à Paris, de déposer des textes et amendements au « projet » du Parti socialiste, de peser dans la désignation d'un candidat du « non », et de l'unité de toute la gauche tirant les leçons du 21 avril et du 29 mai.

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