GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Pour une motion commune de la gauche du PS

Gérard,

Signataire de ta contribution, j’aimerais savoir où en sont les "discussions" qui pourraient permettre d’unifier la gauche du PS par le dépôt d’une motion commune ? Y a t il eu des rencontres avec HAMON, MELENCHON, DOLEZ, LIENNEMAN, afin d’avancer sur ce point ? Merci de nous tenir informé.

Amicalement, Michel

Réponse de Gérard Filoche

Cher Michel,

Merci de ta question, beaucoup se la posent.

En effet nous sommes persuadés que s'il y avait un "signe" que la gauche de ce parti se regroupe, cela créerait un événement, car le "vrai besoin de gauche" est là... On verrait les débats du PS autrement si la gauche socialiste se rassemblait, cela ferait un grand appel d’air sur le fond politique.

Énormément de militants socialistes espèrent cela... Nous atteindrions un pourcentage de voix, sans doute pas majoritaire, mais incontournable pour toute majorité ultérieure...

Voilà pourquoi nous militons le mieux que nous pouvons depuis des années et des mois en ce sens : pour regrouper cette gauche dont le périmètre va, selon nous, de Benoit Hamon, Henri Emmanuelli, à Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez, en passant par Marie-Noëlle Lienemann, (Paul Quilés...),Emmanuel Maurel, Michaël Moglia, Alain Vidalies (qui a signé d'emblée avec Laurent Fabius) etc...

Ce "périmètre" est discutable : selon nous, il ne doit pas être fermé... Les uns veulent en exclure certains, ou les faire patienter, par un sas ou un autre, les autres veulent tout le monde ensemble tout de suite, ce n'est pas facile de plaire à tous à la fois, d'éviter les exclusives, de faciliter les rapprochements, en dépit du caractère et de l'histoire des uns et des autres, mais nous, NOUS VOULONS y travailler sans préalable...

Il y faut de la pédagogie et du doigté. Il faut lever les méfiances.

Notre idée est qu'il faut unir toute la gauche socialiste, puis l'ouvrir, nous voulons une gauche qui ne soit ni fermée, ni diluée, une gauche ouverte, sociale, combative, collective, démocratique !

Pour nous faire comprendre : D&S dit qu'on veut éviter deux extrêmes, deux erreurs : ni "feu sur le quartier général", ni "synthèse sans principe comme au Mans". Mais on sait qu'il existe encore des partisans de la synthèse (de moins en moins nombreux, il est vrai...) et des camarades plus "fermés" qui ne croient plus qu'on peut ancrer le PS à gauche... Il faut réunifier au maximum tout ça quand même, selon nous, D&S.

On nous dit : "- Oui, mais il faut que la gauche cherche à être majoritaire, pas qu’elle s’isole, elle-même, d’emblée. On doit viser à être majoritaires à ce congrès. Pas d'emblée se situer comme minoritaires”. Certes. On veut gagner le plus largement possible - évidemment. Mais pas dans un "magmas", pas dans une soupe où tout le monde se retrouverait - sans base politique. D'où le fait que les "reconstructeurs" nous laissent très très sceptiques : car quel est leur "fond" politique ? Bernoit Hamon nous a dit partager la même méfiance, le même refus du “magmas”, ce qui est très positif. Que disent en effet les reconstructeurs sur les 35 h, la retraite à 60 ans, le Smic à 1500 euros tout de suite, le code du travail à reconstruire, la Sécu pour tous, la VIe République sociale, parlementaire, démocratique, laïque ?

Nous ne serons donc pas les uns et les autres d'un "magmas" de cette sorte !

On nous dit "- Oui, mais il faut des alliés, pourquoi pas Martine Aubry ?" Par exemple. Hé bien oui, bien sûr ! Mais ce n'est pas par cette question-là, selon nous, qu'il faut commencer. Il faut commencer par avoir une politique et une force, c'est ce que dit notre contribution. Et puis il faut savoir s'ouvrir et négocier. Pourquoi pas avec Martine Aubry, en effet ? Nous sommes totalement ouverts. Mais encore une fois, d'abord, quid, avec Martine Aubry, des 35 h, du code du travail de la retraite à 60 ans, de la Sécu ?

Il faut de la méthode : un fond politique clair d'abord, pas des grandes phrases généreuses mais vagues, mais des objectifs sociaux, précis, centraux, décisifs pour gagner !

La gauche peut et doit se réunir autour de cela.

Nous avons commencé en ce sens, en contribuant sans préalable, de façon informelle, exploratoire, à susciter une réunion le 2 juillet dernier :

Voilà publiquement, car il semble que cela s'est répandu, et qu'il faille, à ce stade, que ce soit public, le compte rendu que nous, D&S, en avions fait en secrétariat de rédaction le 3 juillet :

"le 3 juillet Pour Info au SR seulement :

Le 2 juillet au soir, de 21 h à 24 h, au restaurant Zeyer, 14°, après le CN du PS, se sont réunis pour la première fois, des rédacteurs de trois contributions de gauche : Pascal Cherki (NPS 75) un camarade NPS 50, Sybille Fasso (D&S 75) Gérard Filoche (D&S 75) Benoît Hamon (NPS 75) Marie-Noëlle Lienemann (GA 62), Emmanuel Maurel (GA 95), Paul Quilès (GA 81), Roberto Romero (NPS 75), Jérôme Saddier (NPS 75) Eric Thouzeau (D&S 44) : un premier échange, une volonté de travail commune au cours du débat sur les contributions, s’est révélé possible. L’idée d’une convergence construite de la gauche du parti a été planifiée pendant l’été, avec des étapes, d'ici au mois de septembre, avec des commissions de travail sur le fond, et sur l'organisation.

Il a été évoqué la possibilité de préparer un texte commun sur le fond pour septembre, de lancer des signaux à travers des tribunes publiques croisées, sur les thèmes les plus évidemment identifiants en commun, et d’organiser des journées d’études nationales (“ateliers du changement” ?) en septembre (les 6 ou 7 ?). Il a été décidé de discuter avec d’une part Jean Luc Mélenchon et d’autre part Marc Dolez pour voir quelles seraient leurs intentions vis à vis d’un tel regroupement politique de la gauche du parti.

En un mot l’idée qui est la nôtre (faire dans le parti ce qu’on préconise à l’extérieur, l’unité de la gauche pour mieux s’ouvrir et gagner) d’assembler la gauche du parti pour peser sur la suite des événements, est donc en marche concrète à compter de ce 2 juillet. Le fond politique existe : une gauche socialiste unie, selon nous D&S, ferait évènement et changerait la donne du congrès - encore faut il qu’elle soit forte, collective, combative. Et qu’elle soit ouverte pour s’imposer comme une composante incontournable d’une nouvelle majorité ancrant le parti à gauche. "

Ce petit compte-rendu du 3 juillet ci-dessus n'avait pas vocation à être diffusé au-delà de D&S. Mais il est arrivé à Jean-Luc Mélenchon qui s'en est étonné rudement, et a protesté de n'avoir été associé dés la première réunion. Mais la première réunion a justement discuté de comment l'associer et personne ne s'y est opposé sauf sur le délai et garanties pour y parvenir...

Depuis, les initiatives devraient fleurir. Les trois composantes doivent se voir sur des questions politiques et concrètes. Nous y œuvrons, avec le même langage devant tous, loyalement, de façon transparente.

Nous avons rappelé, pour que cela avance, les camarades Roberto, Marie-Noëlle, Emmanuel, Pascal, plusieurs fois en ce sens depuis deux semaines.

Paul Quilés s'était proposé le 2 juillet pour discuter avec JL Mélenchon et nous aussi, D&S.

Marc Dolez que nous avions sollicité aussi, plusieurs fois, par écrit et par oral, ne nous a pas fermé la porte, mais a considéré le 2 juillet qu’il n’y avait pas urgence à une rencontre.

Hier, vendredi 18 juillet, de 13 à 14 h 30, au Sénat, Jean-Luc Mélenchon a accepté et organisé une réunion avec D&S, nous étions six, trois à trois, deux délégations, une PRS, une D&S.

En fait, il ressort de cette réunion PRS-D&S - que nous demandions depuis plus de six mois - que l'accord pourrait être possible. PRS plaide aussi pour l'unité de la gauche socialiste ! Avec un ton, dirions nous, un peu ultimatiste là ou nous œuvrons à voir un ton diplomatique : mais s’il n’y a que cela, c’est soluble ! En matière de "clarification" politique, nous avons sans doute les mêmes exigences, même si ce n’est pas tout à fait la même démarche.

Nous pensons qu'il faut œuvrer à un début d'alliance, et que "la dynamique" fera le reste : on n'a jamais vu des alliances qui se nouent sur "tout" en étant "clairs sur tout". Si l'on croit que les "reconstructeurs" sont tellement confus que ce magmas ne fonctionnera pas, pourquoi faire de la délimitation avec ces reconstructeurs un pré-condition de tout rapprochement ?

Ainsi, entre PRS et D&S, en d'une heure et demie de rencontre, nous n'avons pas discuté de nos proximités et différences, non, nous avons discuté de ce qui nous séparait ou pas dans la démarche vis-à-vis des autres !

Jean Luc Mélenchon expliquant même qu'il n'y avait pas de "problèmes avec nous" (D&S). Pourtant il y en a :

nous n'avons pas la même approche de la place centrale des questions sociales,

nous ne sommes pas du tout partisans de prés ou de loin d'un "die linke" à la française, nous sommes pour une seule gauche

nous avons comme objectif d'ancrer le PS à gauche, pas de le défier jusqu’à une presque rupture, ni d'être à la fois dedans et dehors... Il ne faut pas, selon nous, s’asseoir entre deux chaises, mais se faire comprendre de tout le parti... Notre contribution ne se veut pas polémique, ultimatiste, mais propositionnelle et constructive.

Mais c'est vrai, ce sont des approches différentes mais parfaitement surmontables, dépassables car si PRS s'engage dans une unité de la gauche du PS, cela veut dire en pratique que c'est là, à gauche du PS, que se jouent les batailles à venir... Là aussi, nous n'allons pas faire un préalable de la “clarification" en les sommant de dire, avant tout pas en avant, s’ils veulent ou non ancrer à gauche le parti ou s'ils veulent préparer une autre issue, par exemple, aux européennes...Nous ne l’avons même pas abordé !

Nous cherchons, pour progresser, ce qui unit, laissons de côté ce qui sépare encore, et gageons que le travail en commun résorbera le reste, telle est la démarche de D&S.

Nous avons ainsi suscité et accepté la réunion du "Zeyer" au périmètre limité en espérant que, par la suite, nous réussirions à élargir ce périmètre.

Nous avons proposé une réunion nationale commune, par exemple les 6 et 7 septembre, et en ce cas, nous cesserions d’organiser la nôtre à Toulouse ce week-end là : et si cela ne réussit pas à se faire, nous inviterons toute la gauche à notre réunion de Toulouse, toute la gauche, périmètre large et ouvert...

Nous avons proposé des articles, ou "tribunes" de presse croisées, signées par des membres des différentes sensibilités, D&S, Changer, PRS, FM, et puis NPS, par deux ou trois, pour indiquer notre volonté, pour faire savoir ou nous voulons aller... quitte à ce que peu à peu l'unité se dessine avec des passerelles...

Mais il semble que les camarades de PRS veulent un seul paquet du premier coup, et sur le fond, clarifiant d’abord, toutes les composantes... si on peut, tant mieux ! Mais sinon, faisons deux ou trois paquets, et construisons le rassemblement en septembre...

Nous cherchons, nous D&S, à ce que l'été soit utile, qu'on profite du temps qui passe pour préparer une motion commune de la gauche...

On était sortis, optimistes de la réunion NPS, D&S, Changer, du 2 juillet, nous sortons, patients, de la réunion D&S-PRS du 18 juillet...

On continue... Que les militants et signataires des contributions nous aident ! Il faut intervenir ! Que les partisans de l’unité de la gauche socialiste, dans chaque contribution, fassent savoir leur volonté d’unité, signent et supportent ceux qui y oeuvrent, de façon transparente, méthodique, sans préalable, mais avec fermeté, sur un contenu social central et clair !

Pour D&S, Gérard Filoche, samedi 19 juillet 2008

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