GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Pour un parti libre, démocratique, uni et unitaire à gauche

Bonjour, salut et fraternité ! À Harlem et à tous ! Ceux qui ont étudié les résultats électoraux des 23 et 30 mars et les ont projeté dans l’avenir, ont établi qu’avec le même niveau de vote, c’est à dire d’abstentions parmi l’électorat socialiste, nous allions perdre les européennes, le Sénat, puis 19 régions sur 20 en 2015, la moitié des départements et qu’il nous restera finalement un groupe de 50 députés sur 300 en 2017. Pourquoi mène-t-on une politique qui nous suicide ? Pourquoi ?

Il n’y a aucune fatalité à cela. C’est cap suicide ou cap a gauche. Il faut choisir de redresser tant qu’il est temps et de dire que la politique suivie depuis 20 mois nous conduit à notre perte. C’est arrivé à tous les autres avant, le PASOK, le PSOE, le PSP, à Papandréou, Zapatero, ou Socrates. Je ne croyais pas que cela pouvait nous arriver, mais les résultats des 23 et 30 mars ont été brutaux. Que voulez-vous, quand on prend 2,7 milliards sur les petites retraites, qu’on gèle les points d’indice, qu’on bloque le Smic, qu’on annonce 35 milliards aux patrons et une austérité de 50 milliards avant les élections… Eh bien, nos électeurs nous ont sanctionnés, puisqu’ils n’avaient pas du tout voté pour cela en mai et juin 2012.

Pour nous en sortir, notre parti doit être libre, démocratique, uni et unitaire.

1°) Un parti libre. Tu as raison, Jean-Christophe, il ne faut pas commencer une carrière de béni oui-oui à 62 ans - d’ailleurs à aucun âge. Et il faut que notre parti soit indépendant et fasse remonter ce que veulent nos électeurs à l’exécutif. Il doit même tirer les cloches. Tiens, un exemple : dire que nous sommes pour le Smic, nous opposer vivement a tout retour du Smic jeune. Le dire vigoureusement clair et net à Pascal Lamy, Hubert Védrine, Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen, et Pierre Gattaz, et à cette offensive médiatique qui s’amplifie sur ce sujet parce que le Président reçoit ces gens-là. Non au pouvoir personnel, non au pouvoir d’un seul homme. Oui à un parti vivant, démocratique.

2°) Un parti démocratique : parce que tu as raison, Jean-Christophe, il faut mener les débats, tous les débats, sérieusement, librement, jusqu’au bout, pas pour le plaisir de débattre, mais pour avancer. Nous, nous avons mené le débat et alerté le BN sur le fait que nous allions dans le mur, partielles après partielles, et il y en a eu 8, de l’Oise à Brignoles, nous avons sonné l’alerte. Nous avons voulu débattre, mais nous n’avons pas été entendus. La terrible déroute des 23 et 30 mars, qui déstabilise tout l’enracinement local de notre parti, nous aurions pu l’éviter.

Ce n’est pas un vote -sanction local contre nos maires- mais un vote national contre la politique de l’exécutif. Nos électeurs ont fait grève- comme tu l’as dit.

Et tout cela, pourquoi ? Pour dire que nous redressons le pays ? Mais ce n’est pas vrai, et on le sait tous. Depuis que nous diminuons les déficits, la dette augmente. Elle augmente. Parce que notre politique n’est pas la bonne, même pour atteindre l’objectif officiel proclamé ! Bon sang, répondez à cela ! Si on discute, discutons des faits, pour « avancer », Jean-Christophe ! On a baissé les déficits de Sarkozy de 7,5 à 5,3 puis à 4,3 l’an passé. Et la dette depuis 20 mois, depuis qu’on fait ça, a augmenté de 8 points, de 85,9 à 94,3 %. Parce ce que donner la priorité à rembourser les intérêts d’une dette qu’on ne remboursera jamais, ça étouffe notre redressement économique, ça nous fait décliner. Je l’avais dit à la tribune du Congres de Toulouse. Ca s’est vérifié partout ailleurs en Europe. Et ceux qui ont mené cette politique ont été battus partout en Europe. Partout.

On va faire quoi ? Respecter 3 % pour faire plaisir au néolibéral fou, Olli Rehn, un gourou intégriste qui veut étrangler nos droits sociaux ? Pourquoi 3 % ? Qui a décidé un beau jour au doigt mouillé ? Ça rime à quoi ? Pourquoi pas aller jusqu’à 2 %, et supprimer encore des écoles, des profs, des trains, des services publics ? Quelle folie !

Prenons l’exemple de la baisse du salaire brut pour augmenter le salaire net, dont a parlé Guillaume Bachelay tout à l’heure à cette tribune. Où a-t-on jamais discuté de cela ? Ou ? Ce n’est pas anodin, c’était dans le programme de Marine le Pen. Notre parti l’a combattu cette proposition, des brochures ont été publiées pour l’attaquer. Car c’est un coup contre un élément fondamental du programme du Conseil National de la Résistance, du CNR, la partie du salaire mutualisée, mise dans un pot commune redistribuée a chacun selon ses besoins. Il est dit que les salariés auront 500 euros, mais on sait que ce n’est pas vrai. Ils n’auront jamais 500 euros de plus. Ils auront 500 euros de moins sur le brut et 500 euros de plus sur le net. C’est un jeu de bonneteau. Mais qui paiera ce qui viendra à manquer sur la protection sociale ? Ce sera les impôts que les salariés devront payer pour compenser les 500 euros de moins pour la santé, les retraites, etc.

Enfin, disons-le : qui a inventé qu’on allait retirer 10 milliards du budget des collectivités locales à 11 onze mois des régionales et des cantonales ? Qui fait ça ? Pourquoi nous tuer ainsi ? Qui va défendre cela devant les électeurs ? En plus, on annonce qu’on va diminuer le nombre de Régions, et supprimer les Conseils Départementaux. Vous vous rendez compte qu’on va présenter des milliers de candidats, qui auront pour mission de recevoir 10 milliards de moins, de fermer leurs structures, et de partir en cours ou en fin de mandat en éteignant la lumière ? C’est courir d’avance et à grande vitesse à la défaite ; ceux qui programment cela sont soit inconscients soit organisateurs du suicide collectif. Tout ça pour arriver à un système de « länder » français, encore inconnu chez nous, et qui sera à coup sur plus coûteux et moins démocratique…

3°) Un parti uni : notre parti ne peut être uni que s’il est libre et démocratique. Tu dis que tu veux rassembler tout le monde, Jean-Christophe, mais tu arrives, nommé dans la foulée d’un gouvernement qui ne représente qu’une tête d’épingle, même pas tout la motion 1 du parti socialiste. Il ne rassemble pas tous les socialistes. Il ne rassemble pas la gauche non plus, ni les Verts, ni le FdG. Il ne vous échappe pas qu’il n’a pas de majorité au Parlement pour faire sa politique, pour donner 35 milliards sans contrepartie à Gattaz et pour réduire de 50 milliards le bien-être de nos concitoyens. Il y a 88 députés qui le refusent. Au BN, il y a 29 membres sur 72 qui le refusent, il y a 7500 militants qui ont signé l’appel de ces 40 % du BN. Et ici 32 % qui disent « non ». Il faut entendre et faire les gestes, c’est à la majorité de les faire, pour nous rassembler.

Alors pour en sortir, il fallait un vote militant, essayer de redonner un souffle, reconstruire, un élan indépendant à notre parti, au moins avec le droit pour les militants d’élire, (puisque ça se faisait ainsi), le premier secrétaire. En refusant ce vote, vous n’unifiez pas le parti, alors que faire voter en juin aurait été un bon signal. Mais vous refusez, vous avez tort. Auriez-vous peur des militants ? Il est vrai que la motion 1 n’est pas sûre d’avoir conservé une majorité dans le parti, pas plus que le parti n’a conservé ses électeurs. Les mêmes effets extérieurs ont sûrement les mêmes conséquences intérieures. Non ? Si ce soir il y a ici 72 voix d’un côté et 147 de l’autre, qui nous dit que dans le parti ce n’est pas l’inverse ? On ne le saura pas, puisque vous ne voulez pas le vote. Ce qui affaiblit le reste : le débat.

4°) Enfin, un parti unitaire : reprenons contact avec la gauche au lieu de chercher à plaire à la droite. Le Parlement doit l’emporte sur l’exécutif. Démocratie, là aussi. Il n’y pas de majorité dans le parti, dans la gauche et dans le pays pour la politique du gouvernement Valls, mais il y a une majorité rouge-rose-verte au Parlement, à retrouver, à reconstruire, à rassembler. Retrouvons tous nos électeurs de gauche, avec un gouvernement PS/ EELV/FDG, rouge-rose-vert

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