Pour sauver la banquise, sauvons nous des banquiers... et des marchands d'armes
Le rapport annuel de l’Institut international de recherche
pour la paix de Stockholm (Sipri), publié lundi 8 juin
2009, constate que les dépenses militaires à travers le
monde n’ont jamais été aussi importantes. Le document rapporte
qu’en 2008, et ce malgré la crise financière qui a frappé la planète,
l’enveloppe consacrée aux dépenses militaires a augmenté de
4 % en un an, atteignant le niveau record de 1 464 milliards de
dollars à travers le monde.
Après, ils nous font du baratin sur le sauvetage de la planète,
la croissance verte, la lutte contre les pandémies, mais l’essentiel
des richesses des pays capitalistes sont consacrées à la
guerre et à l’armement pour la faire.
Plusieurs éléments expliquent ce chiffre, expliquerait le rapport
du Sipri : la concrétisation du concept de «guerre contre le terrorisme
», qui «a poussé plusieurs pays à voir leurs problèmes à travers
une perspective fortement militarisée», ainsi que les guerres
menées en Irak et en Afghanistan, qui «ont coûté 903 milliards de
dollars de dépenses militaires supplémentaires pour les seuls
Etats-Unis».
Washington contribue le plus à l’explosion des fonds destinés à
l’armée, et reste en tête du classement établi par le Sipri avec 607
milliards de dollars dépensés en 2008, soit près de 41 % des
dépenses militaires mondiales. Les Etats-Unis dépensent plus que
les quatorze autres principaux pays réunis, selon l’ONG. Les
fabricants d’armes ont réalisé un chiffre d’affaires en hausse. En
2007, les 100 plus grandes entreprises du secteur, parmi lesquels
l’américain Boeing, devant le britannique BAE Systems et
Lockheed Martin, ont connu un chiffre d’affaires de 347 milliards
de dollars, en hausse de 5 % par rapport à 2006.
La Chine qui, avec la Russie, a quasiment triplé son budget militaire
depuis dix ans, est pour la première fois le deuxième pays
dans ce classement, avec 6 % du total, devant la France (4,5 %)
et le Royaume-Uni (4,5 %). L’Amérique du Sud a augmenté ses
dépenses militaires de près de 50 % en dix ans, notamment en raison
de «la course de fond engagée par le Brésil pour le statut de
puissance régionale et l’escalade des dépenses en Colombie liée
à son conflit intérieur».