GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

À Gauche

Pour la République sociale (contribution)

Le texte ci-dessous est extrait d’une contribution commune de militant.e.s de République et Socialisme et de la Gauche Démocratique et Sociale. Il s’accompagne d’une démarche ouverte à tous pour mener des campagnes et organiser des conférences thématiques, des cercles de formation…Début octobre une formation sur la sécurité sociale a eu lieu, en novembre ce sera sur les enjeux du budget …

 Pour la République sociale

L’irruption d’Emmanuel Macron à la Présidentielle, le bouleversement des équilibres à gauche, la crise de la droite rebattent les cartes du jeu politique.

Cette irruption s’est appuyée sur la crise à gauche. Une crise installée depuis longtemps du fait de ses divisions et de l’accompagnement voire de la promotion par son aile la plus néolibérale de la mondialisation financière. Une crise qui se solde par le rejet du parti qui était majoritaire à gauche depuis 40 ans. Une mondialisation financière qui entraine en France, en Europe et dans le monde, la destruction des droits du travail. C’est le socle sur lequel se construit la montée des nationalismes en l’absence d’une gauche unifiée autour d’un programme progressiste de transformation sociale.

Macron, président des riches, avocat de l’ultralibéralisme semble s’épanouir dans les institutions de la Vème République qui ne peuvent que renforcer son sentiment de monarque républicain tout puissant.

Mais cette force n’est qu’apparente et elle ne repose sur aucune base sociale solide. Sa force vient de nos faiblesses.

Refonder une perspective politique, construire une alternative majoritaire nécessite de rassembler sur un projet.

Notre projet c’est la République sociale. Son actualité est encore plus brûlante aujourd’hui que du temps de Jaurès. La République sociale est l’alternative aux politiques d’austérités, le remède aux effets de la mondialisation financière et de la montée des nationalismes.

La principale force de nos sociétés développées c’est le salariat. Ce dernier est en expansion partout sur la planète. Il représente 90 % de la population active en France : la jeunesse est composée pour l’essentiel de futurs salariés, les chômeurs sont des salariés privés d’emploi et la plupart des retraités sont d’anciens salariés.

Les salariés créent les richesses mais n’en reçoivent qu’une part sans cesse remise en cause, sans cesse réduite. Majoritaire en nombre le salariat doit avoir une représentation politique pour faire valoir ses intérêts qui rejoignent ceux de la quasi-totalité de la population. C’est la seule façon concrète de lutter contre l’abstention et l’extrême-droite, en permettant à nombre de salariés d’exprimer dans les urnes un vote positif au premier et au second tour qui lie leur intérêt à l’intérêt de la très grande majorité de la population.

(…)

La République sociale, c’est le social au cœur

Augmenter les salaires, élargir et améliorer la protection sociale financée par les cotisations sociales ; reprendre la marche historique de la réduction du temps de travail en lien avec le progrès technique, l’intelligence artificielle, développer un droit du travail protecteur, assurer l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, en finir avec la précarité imposées, source de pauvreté ; conquérir de nouveaux droits pour satisfaire à l’autonomie de la jeunesse, pour assurer une sécurité sociale professionnelle, pour des droits face à la dépendance, pour la défense et le développement des services publics… c’est repartir les richesse autrement.

La place du travail doit être réinterrogée. Il doit retrouver son rôle d’émancipation. Qu’il soit manuel, technique, intellectuel, le travail humain doit être reconnu, valorisé, correctement rémunéré. L’ubérisation, l’asservissement à la machine, à des cadences ou à des objectifs hors de portée doivent être, à l’inverse, combattus.

Débarrasser le travail de ses contraintes, de l’oppression que lui impose la recherche du profit maximum et de plus en plus à court terme, tel est notre objectif. Donner au travail de nouvelles finalités sociales, collectives, d’intérêt public, c’est commencer à remettre en question le travail marchandise.

L’écologie est l’une des urgences les plus brûlantes du siècle

Le capitalisme, l’exploitation de l’homme par l’homme, sont porteurs de guerre. Le 20ème siècle a aussi été le révélateur d’une exploitation des richesses naturelles, d’une industrialisation, ignorante des effets toxiques pour l’être humain et son environnement. Les logiques de développement capitaliste sont sources de danger grave et de plus en plus imminent pour l’humanité.

L’action résolue pour la transition écologique est une des priorités de ce début du 21ème siècle. Elle suppose une mobilisation et un rapport de forces mettant en cause la logique capitaliste. Seul le salariat est en mesure de créer ce rapport de forces. A la folie destructrice du capitalisme, à l’avidité des profits immédiats, il faut opposer un autre modèle de développement soucieux du milieu dans lequel nous vivons, de la biodiversité, du climat… La République sociale est écologique.

La démocratie jusqu’au bout

Les salariés sont subordonnés, les femmes sont dominées, les femmes salariés sont victimes d’une exploitation spécifique renforcée, la jeunesse subit des politiques sans avoir son mot à dire. Les choix qui nous concernent sont faits sans nous.

La République sociale, c’est la liberté de la presse, la liberté de manifester, la liberté d’opinion. Ce sont de nouveaux droits au travail comme dans la société. C’est le refus des discriminations en fonction de l’origine, de la couleur de la peau… C’est la garantie de l’égalité des droits pour tous et toutes. C’est la laïcité qui sépare les religions de l’État et organise la neutralité de l’État pour mieux permettre l’expression de toutes les opinions dans l’espace public. Elle reconnait toutes les croyances, elle permet à chacun d’y pratiquer son culte dans le respect de la protection des droits et libertés de toutes et tous. La laïcité est un pilier nécessaire de la République, de la citoyenneté et de l’émancipation des femmes.

C’est aussi le refus de faire de la Méditerranée une fosse commune et la solidarité envers les migrants.

Il faut en finir avec la monarchie républicaine, le « coup d’État permanent », le 49-3, une Constitution de la Vème République qui donne tous les pouvoirs à un Président et ses « obligés », qui nie le rôle des élus, au Parlement, dans les collectivités.

S’exprimer partout, partir des aspirations majoritaires, respecter et tenir compte des revendications minoritaires c’est avoir des lus à la proportionnelle.  Un exécutif faible. Un législatif fort.

La République sociale, c’est la VIème République, pour laquelle nous militons. Elle doit être sociale, parlementaire, laïque, féministe, écologique et pacifiste.

C’est en même temps, l’action énergique pour une Europe sociale, parlementaire, écologique, féministe, laïque et pacifique, respectant la souveraineté populaire.

Unifier la gauche pour dégager une alternative majoritaire

Pour mener ce projet il faut unifier la gauche. C’est-à-dire unifier toutes les forces qui se réclament du salariat. Pour résister, un front unique permanent est nécessaire ! Pour gouverner, mettre en œuvre le projet d’une République sociale, il en va de même.

(…)

Venant d’expériences et d’histoires différentes nous confronterons nos conceptions respectives sur lesquelles demeurent des désaccords. Il en est ainsi sur les questions qui traversent l’ensemble de la gauche sur la laïcité, les questions de la souveraineté, de la place des nations et de l’Europe.

Nous faisons le choix d’avancer ensemble. Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous sépare. Unifier la gauche suppose une telle démarche : un accord sur ce qui rassemble et permet de construire une alternative cohérente, la reconnaissance des différences et des désaccords sur lesquels poursuivre débats et réflexions.

Septembre 2018

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