Pour l'étude historique des mouvements révolutionnaires
Dissidences est le nom d’un projet d’étude scientifique
des mouvements révolutionnaires de gauche,
qui s’incarne dans un collectif de chercheurs, un site
Internet et une collection de volumes faisant suite à une
revue autoproduite.
MATURATION (1997-1998)
Dissidences a connu sa première matérialisation en juin
1997, avec la rédaction d’un appel intitulé «Recherche et
extrême gauche : un nouveau départ ? ». Ce texte, rédigé par
Jean-Guillaume Lanuque (alors enseignant d’histoire stagiaire
achevant son DEA), fut envoyé à un certain nombre de
chercheurs - dont plusieurs collaborateurs du Dictionnaire
biographique du mouvement ouvrier français (le Maitron) -
qui le diffusèrent autour d’eux, finissant par rassembler une
première équipe informelle.
Celle-ci se chargea de rédiger une déclaration d’intentions
afin d’expliciter la nature du projet, celui d’une histoire
scientifique des mouvements révolutionnaires de gauche,
non sans difficultés : le texte définitif fut finalement approuvé
en juin 1998. Des discussions, polémiques et mutations
allongèrent en effet la maturation du bulletin: départs de
Sylvain Boulouque et de Jean-Pierre Hirou en raison de la
peur d’un possible académisme, d’une insuffisante ouverture
sur l’ensemble des mouvements révolutionnaires
et de divergences historiographiques ; hypothèse de reprise
des Cahiers Léon Trotsky de Pierre Broué, finalement abandonnée…
LA REVUE PAPIER (1998-2004)
Le premier numéro du Bulletin de liaison des études sur les
mouvements révolutionnaires (BLEMR) ne parut donc qu’en
décembre 1998, après une souscription préalable, et autour
d’une équipe stabilisée (Jean-Pierre Bigaré, enseignant en
philosophie travaillant sur «Socialisme ou Barbarie»;
Philippe Bourrinet, salarié par l’ONU, auteur de travaux de
recherche sur les communismes de gauche ; Charles
Jacquier, docteur en histoire, dont la thèse portait sur Boris
Souvarine ; Florence Collet et Quentin Dauphiné, étudiants,
ainsi que Yann Kindo, enseignant, et J-G. Lanuque, tous
quatre travaillant sur les trotskysmes).
On y trouvait notes de lecture, articles de réflexion, présentations
de centres d’archives, de maisons d’éditions, bibliographies
thématiques puis chronologies, revues des livres et
des publications, ainsi qu’une liste de chercheurs travaillant
sur le champ d’études. Les changements les plus notables de
cette première formule papier, à la parution semestrielle,
intervinrent avec plusieurs des numéros suivants. Le numéro
5 d’avril 2000, mis en page pour la première fois par
Aurélien Moreau (étudiant), s’articulait ainsi autour d’un
dossier thématique. Cette conception d’axer le contenu
autour d’un dossier thématique central devait faire florès. Le
n°6 de septembre 2000 vit le terme de BLEMR devenir le
sous titre de Dissidences, titre proposé par Stéphane
Moulain (enseignant d’histoire). Parallèlement, grâce aux
efforts de Sylvain Delouvée (doctorant en psychologie
sociale), un site Internet fut créé (1). Enfin, les deux dernières
parutions, des volumes doubles, intégrèrent une nouvelle
déclaration d’intentions, finalisée en juin 2002.
MUTATIONS
DE L’ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE
Tout au long de cette première période d’existence, l’équipe
de rédaction connut des changements, souvent liés aux
débats sur la nature du projet, avec la difficulté de se positionner
entre une histoire militante et une histoire strictement
universitaire. Certains quittèrent la revue suite à des désaccords
: C. Jacquier après le n°6, en raison d’un fonctionnement
collectif qui lui semblait déficient et de ce qu’il
diagnostiquait comme une « universitarisation rampante de
la revue » (1) ; P. Bourrinet après le n°7, face à ce qu’il analysait
comme une prise de contrôle de la revue par des militants
ou sympathisants de la LCR (2).
Parallèlement, pendant que quelques membres fondateurs du
projet partaient sur la pointe des pieds (F. Collet, J-P. Bigaré,
Y. Kindo), d’autres l’intégraient provisoirement (Michel
Christ du n°4 au 6, A. Moreau du n°5 au volume 1, Thierry
Choffat du n°9 au 14-15). D’autres encore sont venus enrichir
durablement le comité de rédaction en cours de route :
Stéphane Moulain et Sylvain Delouvée à partir du n°6 ;
Jean-Paul Salles, professeur d’histoire détaché dans le supérieur,
du n°7 ; Franck Gaudichaud, doctorant en sciences
politiques, et Georges Ubbiali, maître de conférence en
sociologie, du n°9 ; Christian Beuvain, enseignant d’histoire
doctorant, du 12-13 ; Hervé Chalton, doctorant, et Olivier
Neveux, doctorant en arts du spectacle, du 14-15. Divers
membres du collectif s’impliquèrent également, sous l’étiquette
de Dissidences-BLEMR, dans des travaux extérieurs :
un CD Rom sur l’histoire du communisme aux éditions Etat
de veille en avril 2001 ; deux invitations à l’université d’été
de la LCR en août 2000 et août 2002 ; deux journées
d’études à l’université de Bourgogne le 5 juin 2002 (3) et le
10 novembre 2004 (4)…
LE PASSAGE
DE L’AUTOPRODUCTION
À L’ÉDITION PROFESSIONNELLE
(2004-2008)
Après un projet de partenariat avec l’université de Dijon,
finalement resté sans suite, les démarches auprès de divers
éditeurs entamées en 2004 devaient permettre de passer à un
stade supérieur de publication, celui de volumes thématiques
et non plus de simples bulletins autoproduits. Pour cela, une
association fut également officiellement créée, les amis de
Dissidences, avec l’ouverture d’un compte bancaire autonome.
Cette dernière démarche était d’ailleurs une condition de
l’aide accordée par le CNL, toutes les demandes à cet égard
s’étant heurtées à une fin de non-recevoir. Des pourparlers
furent d’abord entrepris avec un éditeur professionnel engagé.
Ils durèrent assez longtemps, et finalement, alors que
l’accord semblait avoir été conclu quant à la publication
d’un premier volume entièrement terminé sur «Révolution,
lutte armée et terrorisme », cet éditeur se rétracta, obligeant
à reprendre les recherches.
Les éditions de L’Harmattan endossèrent alors concrètement
la publication des deux premiers volumes (le premier,
«Révolution, lutte armée et terrorisme », en février 2006, le
second sur «Daniel Guérin, révolutionnaire en mouvement(
s)» (5) en mars 2007), avant que les propositions faites
par les éditions le Bord de l’eau (Bordeaux) ne fassent
migrer le projet chez eux, à partir du n°3 (voir ci-dessous).
Ces volumes s’ouvrent tous par une troisième déclaration
d’intentions validée en février 2006, «Pourquoi
Dissidences? » (6).
DISSIDENCES AUJOURD’HUI
L’équipe de rédaction actuelle, la plus étoffée à ce jour, se
compose de Yannick Beaulieu, Christian Beuvain, Hervé
Chalton, Vincent Chambarlhac, Sylvain Delouvée, Franck
Gaudichaud, David Hamelin, Jean-Guillaume Lanuque,
Olivier Neveux, Stéphane Moulain, Stéphane Paquelin,
Stéphanie Rizet, Jean-Paul Salles, Florent Schoumacher,
Frédéric Thomas et Georges Ubbiali. Les membres de la
rédaction se répartissent géographiquement à travers toute la
France avec deux pôles principaux, le Grand Est et Paris.
Plusieurs d’entre eux ont récemment collaboré à l’écriture
d’articles pour l’encyclopédie La France des années 1968,
parue chez Syllepse. Des assemblées générales sont organisées
au moins une fois l’an pour compléter les échanges par
Internet.
Le site Dissidences est le complément indispensable des
volumes papier, avec une mise en ligne mensuelle de notes
de lecture - dont une partie autour d’un thème -, une revue
des revues bi-annuelle, des actualités et des articles inédits
[[7. Parmi les derniers, citons « Le spectre de Smolny ? Retour
sur le 90e anniversaire d’octobre 1917 à travers textes et
images animées » de Christian Beuvain et Jean-Guillaume
Lanuque ([5]), «Eisenstein fait écran» de Vincent
Chambarlhac ([6]), ou « Les guerres coloniales françaises
au miroir communiste: quelques livres et deux ou trois
choses que l’on sait d’elles » de Christian Beuvain.]]. Une newsletter dont la parution est calquée sur la publication
des volumes, fait le point sur les nouveautés les plus
importantes.
COMITÉ DE RÉDACTION
recherches sur l’histoire visuelle du mouvement ouvrier
CNRS 5605
de conférences à l’université de Rennes 2
conférences en civilisation hispano-américaine à l’université
Grenoble 3
Poitiers)
coordinateur du corpus « extrême gauche (marxiste) » du
dictionnaire Maitron
spectacle (université Marc Bloch de Strasbourg)
aujourd’hui cadre administratif au sein de la fonction
publique d’Etat
l’université de Bourgogne
DISSIDENCES-BLEMR,
PREMIÈRE SÉRIE
s)
en Seconde Guerre mondiale
mouvement révolutionnaire chilien
DISSIDENCES, NOUVELLE SÉRIE
s), 2007.
la Première Guerre mondiale, 2007.
dans la contestation, 2008.
2008.
Belgique, à paraître en octobre 2009.
A paraître en 2010 : n°8 sur les Maoïsmes en France et n°9
sur Les Arts dans les années 1930.
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Matéo Alaluf (Professeur de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles), Paul Alliès (Professeur de Science politique à
l’Université de Montpellier), Marc Angenot (Professeur de Lettres à l’Université McGill de Montréal), Nathalie Brémand
(Chercheuse associée au GERHICO, Université de Poitiers et Directrice de la rédaction de la Bibliothèque virtuelle Les premiers
socialismes (BPVS), David Berry (Professeur à la Loughborough University (Grande-Bretagne), Roberto Bianchi
(Professeur d’histoire contemporaine, Firenze, Università degli Studi), Miguel Chueca (Maître de conférences en langue et civilisation
hispanique, Université de Paris X-Nanterre), Donatella Della Porta (Professeur de sociologie à l’European University
Institute, Florence), Marnix Dressen (Professeur de sociologie à l’Université de Lille 1), Michel Dreyfus (Directeur de
recherche au CNRS, Centre d’histoire sociale du XXe siècle, Université de Paris I), Eros Francescangeli (Professeur à
l’Université de Padoue), Stathis Kouvelakis (Politologue, Professeur au King’s College, Londres G.B.), Lebaron Frédéric
(Professeur de sociologie, Directeur du laboratoire Curapp, Université d’Amiens), Jean-Philippe Legois (Directeur de la
Mission Caarme, Université de Reims), Michaël Löwy (Sociologue, Directeur de recherche émérite au CNRS), Gérard
Mauger, (Directeur de recherche au CNRS, Centre de Recherches Politiques de Paris I), Robi Morder, (Professeur associé à
l’Université de Reims), René Mouriaux (Directeur de recherche à la Fondation nationale des Sciences politiques, Paris),
Philippe Pelletier (Professeur de Géographie à l’Université de Lyon 2), Claude Pennetier (Ingénieur de recherche au CNRS,
Centre d’histoire sociale du XXe siècle, Université de Paris I, Directeur du Maitron), Wayne Thorpe (Professeur d’Histoire à
la McMaster University d’Hamilton en Ontario (Canada), Enzo Traverso (Maître de Conférences en sociologie, Université
d’Amiens, Curapp), Marcel van der Linden (Directeur de Recherche à l’Institut International d’Histoire Sociale d’Amsterdam
et Professeur d’histoire du mouvement social à l’Université d’Amsterdam)
(1): Voir sa lettre publiée dans le numéro 7 de Dissidences-
BLEMR, décembre 2000, p.52. (retour)
(2): Voir sa lettre publiée dans le numéro 8 de Dissidences-
BLEMR, mai 2001, p.46. (retour)
(3): ? Histoire de l’extrême gauche française : le cas du trotskisme.
Une histoire impossible ? », journée d’étude organisée
par l’Université de Bourgogne/Institut d’histoire
contemporaine (Dijon). Les différentes communications
furent publiées dans les Cahiers Léon Trotsky n°79,
décembre 2002. (retour)
(4): ? Approches sur la sociologie et l’histoire des trotskistes»,
journée d’études organisée par l’Institut d’Histoire
Contemporaine de l’Université de Dijon. Communications
restées inédites à ce jour. (retour)
(5): Actes (partiels) du colloque tenu en 2004 à l’université de
Loughborough (Royaume-Uni) sous la direction de David
Berry. (retour)
(6): (4). (retour)