GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Non au travail le dimanche

Nous avons déjà argumenté

dans D&S longuement sur tous

les aspects néfastes pour les

salariés, l’économie, l’emploi,

la vie sociale, culturelle,

citoyenne familiale, du travail

le dimanche.

Ouvrir le dimanche, supprimer

le repos dominical, c’est du

vandalisme social.

Un de nos camarades

syndicalistes, Gérard Marino

nous envoie des arguments

supplémentaires.

Il y a un autre argument possible

contre la généralisation de l’ouverture

des commerces le dimanche, c’est

l’exemple du Brésil.

Là-bas, après avoir épuisé les gains de

concurrence liés à une plus grande ouverture

des magasins le dimanche, ils ont

décidé d’aller encore plus loin... Plus

loin. Oui ! Plus tard...!

Nombre de magasins sont ouverts la

NUIT pour les mêmes raisons (et avec

les mêmes conséquences) que celles qui

sont invoquées en ce moment pour généraliser

leur activité le dimanche.

France-Inter a organisé un débat sur le

pouvoir d’achat en partant du livre

«Travailler plus pour vivre mal et

gagner moins» qui décortiquait le système

WAL.MART aux USA. Cela nous

ramène environ 30 ans en arrière lorsque

les syndicats se battaient contre la généralisation

du travail de nuit. Petit à petit,

ils ont dû céder le terrain.

D‘abord les femmes ont été préservées

mais pensez donc, des ressources

humaines rémunérées en moyenne 30 %

de moins, quelle aubaine, alors, au nom

d’une prétendue égalité professionnelle

homme-femme, ils ont imposé que les

femmes aient accès au travail de nuit.

Le travail de nuit comme le travail le

dimanche n’est pas et ne devrait en aucun

cas être la norme mais l’exception.

Mais aujourd’hui les 3 x 8 sont devenues

la norme et demain ils veulent que ça le

soit pour le travail du dimanche.

Une telle ouverture des magasins n’augmentera

pourtant pas le pouvoir d’achat

des français, il y aura déplacement des

achats au détriment du petit commerce

vers les grandes surfaces et les franchisés.

Comme pour le travail de nuit où

l’augmentation de la productivité il n’y

aura aucun profit pour les salariés qui

n’ont pas eu droit au gâteau. En 20 ans

10% en moins pour les salaires et 10 %

en plus pour le capital.

Nous sommes au coeur même des causes

de la crise actuelle. Crise qui ne touchera

que les salariés, les riches en sortiront

encore plus riches.

D’accord, actuellement déjà plus de

3 millions de salariés travaillent les

diman-ches, dans des secteurs bien définis,

la santé, le transport, l’audiovisuel,

la police, la gendarmerie, les commerces

dans les régions touristiques.

Demain, insidieusement, ce sera au tour

des 23 millions autres salariés. Quel rapport

avec le livre et WAL.MART ?

Au début des années soixante un petit

épicier de l’Arizona a compris le premier

l’avantage des codes barres et avec un

slogan «Les prix les plus bas tous les

jours» a créé un empire commercial qui

a réalisé 374 milliards de chiffres d’affaires

en 2007.

Les secrets de cette réussite ? Les prix les

plus bas, oui, 20 % mais surtout les

salaires les plus bas.

Le salaire d’un employé est de 8 dollars

de l’heure soit 4 dollars de moins que le

salaire le plus bas aux USA. Aucune protection

santé, des conditions de travail

plus dégradées que celles d’un discount

européen. Des magasins immenses,

20000 m au minimum, ouvert 24/24 et

7/7. Plus de 140000 références contre

environ 80000 pour un grand distributeur

français. En début de chaîne écrasement

des rémunérations des producteurs. Chez

WAL.MART pas de protection sociale, ni

de syndicat; en Angleterre, dans un de

ses magasins les employés se sont syndiqués,

réponse de WAL.MART: fermeture

immédiate du magasin. C’est la

dictature du capital.

Qui d’entre nous, moi y compris, ne

regarde pas à économiser 20 cts sur une

plaquette de beurre, d’acheter son jean

15/20 moins cher sans se soucier d’en

connaî-tre la provenance?

Résultat: tout le monde court après les

plus bas prix, c’est un réflexe naturel, et

par là même ce tout le monde est

constamment paupérisé par des salaires

toujours tirés vers le bas.

C’est la chaîne infernale du capitalisme

qui a su instaurer une dérégulation totale

du marché et qui nous a plongé dans une

crise économique et sociale dont nous ne

connaissons pas encore les limites.

Allons nous continuer, à l’image de la

grenouille, nous laisser cuire à petit feu,

quand allons nous sonner le tocsin de la

révolte, la réforme a démontré ses

limites.

Gérard Marino


Note: Dans les Bouches-du-Rhône, en

dépit d’une bataille acharnée pour faire

payer à la CGT son opposition au travail

du dimanche, la CGT devient première

organisation avec 38 % des voix à Plan

de campagne et gagne 5,5 % alors que

FO en perd 13% et la participation atteint

70 %.

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