Les débats sont vifs parmi les parlementaires socialistes, mais ils ont lieu aussi au sein des sections et fédérations du PS. Pour exemple, les deux motions adoptées le 25 avril par le Conseil fédéral des Pyrénées-Atlantiques l’une en soutien àl’appel « il n’y a pas qu’une seule politique possible » des 29 membres du BN, l’autre se solidarisant avec les députés socialistes qui se sont abstenus lors du vote de confiance au gouvernement Valls. Nous publions ci-dessous un autre exemple, une motion adoptée par la fédération de la Loire le 14 avril dernier.

Lors des élections municipales la déception, la désespérance, voire la défiance, ont conduit une part essentielle de notre base à se détourner de nos candidats. Les critiques dirigées contre le Président de la République et le Gouvernement ne doivent pas nous exonérer de nos propres responsabilités en tant que parti. Le rôle du Parti socialiste ne peut se résumer à la reprise des communiqués ministériels ou à l’accompagnement matériel des campagnes électorales.

Aussi, est-il urgent que notre parti s’inscrive activement dans les débats, décisifs pour l’avenir de notre pays, initiés lors du discours de politique générale du Premier ministre sur le « pacte de responsabilité », le « pacte de solidarité » et les orientations budgétaires. L'objectif des 3% des déficits ne peut être la seule boussole de la politique gouvernementale.

La question qui est posée est éminemment politique, c’est celle de savoir si notre parti continuera à accepter d’être considéré comme un parti de « godillots » se contentant d’approuver le Président de la République et le Gouvernement ou s’il sera capable d’exprimer son propre point de vue pour infléchir leur politique et les aider à réussir.

C’est aussi une question de démocratie interne et de respect des militants. À aucun moment, le contenu de ces « pactes » n'a été discuté au sein de notre famille politique. En l’état, il apparaît en décalage avec des positions que nous avons adoptées jusqu'ici.

De même, le choix de l'orientation et du Premier Secrétaire doit revenir aux militants. Harlem Désir a demandé à Jean-Christophe Cambadélis de devenir le Premier secrétaire du Parti socialiste. Jean-Christophe Cambadélis, quant à lui, a eu parfaitement raison d’affirmer sa volonté d’être élu par les militants : un simple vote du Conseil national ne lui donnerait que fort peu de légitimité. Cette élection doit aussi être l’occasion d’une discussion de fond sur l’orientation du PS. Le « casting » n’est pas le plus important. Chaque candidat doit pouvoir publier un texte définissant les grandes orientations qu’il voudrait voir adopter par notre parti et être élu (ou non) sur la base de ce texte.

Nous, militants socialistes de la Loire, réunis en Conseil Fédéral ce lundi 14 avril, demandons à ce que Jean-Christophe Cambadélis ne soit désigné que de façon transitoire par le CN et qu¹il soit directement missionné pour organiser à l¹automne un moment militant de débat et de vote sur les questions d’orientation et de direction du parti afin que l'élection du Premier Secrétaire, couplée à un véritable débat d'orientation politique, soit effectuée par tous les adhérents de notre Parti.

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