GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Écologie

Mille milliards par an pour le climat

Le dernier rapport du GIEC est tombé le 8 octobre 2018. Il est sans appel. Il confirme toutes les données du réchauffement, de rejets de gaz à effet de serre, d’impacts environnementaux qui mettent en péril la vie de l’espèce humaine. Les scientifiques, unanimes, poussent un cri d’alarme face à l’urgence de l’action nécessaire.

L’éminent climatologue Jean Jouzel dénonce la montée des inégalités, selon l’endroit du globe où l’on habite et le niveau de développement du pays dans lequel on vit (équipements publics, habitat, ressources en tous genres, course à la croissance…).

Le rapport du GIEC1 explique qu’il reste une chance minime de maintenir le réchauffement sous les 1,5 C° si des décisions d’ampleur sont prises dans les toutes prochaines années… Il faut agir vite, très vite et se décider à y mettre les moyens.

Justice sociale et justice climatique

Dans un article relatant la manifestation pour le climat du 13 octobre, Christophe Guegneau, journaliste à Mediapart, a constaté que la dispersion du rassemblement, place de la République, s’est passé vite, voire très vite. À proximité, « le frère de Gaye Camara, tué le 17 janvier par un policier à Épinay-sur-Seine, prenait la parole contre les violences policières : « C’est la police qu’il faut viser, c’est l’État. Nous réclamons la justice » devant une foule, en majorité venue des quartiers populaires, [qui] acquiesçait ». Et le journaliste de conclure : « Jamais la justice sociale et la justice climatique ne semblaient aussi éloignées ».

Pourtant, les inégalités sociales et climatiques sont intimement liées. Qu’elles soient analysées à l’échelle du monde, entre pays pauvres et pays riches, ou à l’échelle des familles – entre celles, précaires en matière énergétique, surexposées aux aléas climatiques, aux catastrophes naturelles et les autres –, le climat divise le monde en deux.

Le besoin de règles collectives

Vivre dans un monde fini et contraignant, imposant des limites. Voilà une des leçons de la raréfaction des ressources et des conséquences de l’humanité sur le climat.

Thomas Schauder, professeur de philosophie, le résume ainsi sur son blog Mediapart : « Le libéralisme politique et économique nous a confortés dans l’idée que la liberté était la valeur cardinale, et qu’elle devait gagner toujours plus de terrain, que l’État devait la préserver et non la restreindre. Mais cette absence de limite se heurte, à présent, à la limite des ressources. Une vérité fondamentale vient brutalement se rappeler à nous : un monde sans contrainte n’existe pas ».

C’est donc de règles collectives dont nous avons besoin, notamment pour protéger les plus exposés, les plus fragiles.

Une transition créatrice d’emplois

Pour financer une transition écologique qui soit également sociale, il faut une « bifurcation du modèle de développement », comme le note avec raison Jean-Marie Harribey2. Cela nécessite aussi des investissements importants et ciblés dans la construction, l’urbanisme, la mobilité, le développement des énergies renouvelables, l’industrie.

Le GIEC a estimé à mille milliards d’euros par an (jusqu’en 2050) l’effort financier à faire pour réaliser cette transition. Mille milliards, ce n’est pas qu’un coût ! C’est aussi un investissement car l’engagement en faveur du climat est aussi créateur d’emplois. On parle de 6 à 900 000 emplois en France et même de 6 millions dans toute l’Europe.

Face aux crises les plus graves, comme la crise financière de 2008, les gouvernements ont réagi vite. Très vite... Mille milliards d’euros avaient ainsi été injectés dans le circuit financier afin de sauver les banquiers. Pourquoi ne pourrait-on pas le faire pour sauver la banquise ?

Cet article de notre camarade Natalie Francq est à retrouver dans le numéro de novembre 2018 de la revue Démocratie&Socialisme

(1) https://www.ipcc.ch/pdf/session48/pr_181008_P48_spm_fr.pdf pour consulter le communiqué de presse du GIEC, rédigé suite à la publication de son rapport 2018.

(2) https://blogs.alternatives-economiques.fr/harribey/2014/03/12/comment-bifurquer-financer-la-transition-ecologique

La démarche ARTÉE de la Région Nouvelle-Aquitaine

Sous condition de ressources, la région Nouvelle-Aquitaine assure l’avance des travaux de rénovation énergétique auprès des artisans pour le compte des ménages, en attendant que les aides auxquelles ils ont accès soient débloquées.

Pour plus d’informations : https://www.artee.fr

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