Lettre à mes amis socialistes
René
REVOL, membre du Conseil national du Parti Socialiste
Lettre à mes amis socialistes
Dans l'Hérault, la fédération du PS exclut ceux osent s'opposer publiquement!
Ce courrier a pour but de vous informer de l'incroyable machination qui
vient de se monter contre moi dans la Fédération socialiste de
l'Hérault. Au mépris de toutes les règles élémentaires du droit, la
commission fédérale des conflits vient de voter mon exclusion, à la
majorité simple. Comme vous pourrez vous en convaincre en prenant
connaissance des faits qui suivent, il s'agit d'une pure et simple
vengeance consécutive à l'exclusion du PS de Georges Frêche par la
commission nationale des conflits. On aurait pu s'attendre à ce que
cette décision pousse chacun à faire les efforts nécessaires pour que
s'ouvre pour notre fédération une nouvelle ère de rénovation.
Manifestement, il n'en est rien ; un petit noyau de dirigeants
s'accrochant à des méthodes politiques d'un autre âge.
Convoqué devant la commission des conflits de la Fédération de
l'Hérault, présidé par Michel Guibal, ce samedi 27 janvier, celui-ci me
signifiant dans la convocation vouloir « m'entendre » sur certains de
mes « actes individuels »( !), sans autre précision. Alors que
l'information publique de l'exclusion nationale de Georges Frêche
circulait déjà, je rentrais dans la commission, accompagné de deux
témoins, dont mon secrétaire de section[1]. Le président de la
Commission me déclare : « Tu dois bien savoir pourquoi tu es accusé ? »
! Je lui précise que contrairement aux droits les plus élémentaires[2],
j'étais convoqué sans connaître les motifs de ma convocation, sans
avoir accès aux raisons des plaignants et sans qu'on me communique un
quelconque dossier, ce qui constitue un délit d'entrave manifeste.
Refusant de me communiquer ces pièces, le Président de la Commission me
précise oralement deux motifs d'accusation :
1) le fait que lors de la campagne interne de désignation du candidat
socialiste j'aurais « refusé de faire campagne un candidat socialiste
parmi les trois prétendants », préférant participer à des réunions
publiques avec d'autres forces de gauche, notamment antilibérales.
2) le fait qu'au moment de cette désignation j'aurais dénigré
publiquement la Fédération socialiste de l'Hérault, ses dirigeants et
ses grands élus, pour fonctionnement non démocratique.
J'ai d'abord précisé qu'on ne me fournissait aucune preuve matérielle
quelconque de ces accusations, qu'on ne me confrontait pas à mes
accusateurs (ne serait-ce que me transmettre le procès-verbal de leurs
déclarations). Ce à quoi le président de la commission a répondu qu'il
s'agissait de juger mon « comportement général ».
Quant aux deux accusations lancées,
1°) j'ai précisé que je n'avais pas ménagé ma peine pour faire la
campagne interne de Laurent Fabius, comme en témoigne de nombreuses
réunions, et que par ailleurs je trouvais normal et nécessaire pour le
PS que ses membres participent aux débats de toute la gauche ; je
mettais au défi quiconque de trouver une de mes déclarations publiques
qui ne soit pas favorable à l'union de la gauche et donc au PS.
2°) Quant au fonctionnement antidémocratique de la fédération, il a été
souligné maintes fois par la commission électorale nationale du Parti,
et je me félicite lors de la dernière consultation d'avoir contribué à
améliorer la transparence de nos scrutins internes en intervenant pour
que le scrutin se déroule selon les règles. J'ai par ailleurs
publiquement exprimé mon désaccord avec les déclarations de G.Frêche,
aujourd'hui condamnées par le Parti lui-même.
Aucune réponse ne m'a été apportée. Aucune preuve ne m'a été fournie.
C'est donc dans l'arbitraire et la subjectivité la plus totale que la
majorité de cette commission a voté l'exclusion. Il est clair qu'on
veut faire payer l'un des rares responsables socialistes départementaux
qui ait eu le courage de s'opposer à Frêche et au secrétaire fédéral
Navarro.
Décidé à ne pas me laisser faire, sûr de mon droit, je fais appel de
cette décision devant la Commission nationale des conflits, notamment
en tant que membre titulaire du conseil national. Je lui fais confiance
pour faire valoir le droit. Socialiste, attaché aux valeurs du
socialisme, je reste membre du PS (l'appel ayant un caractère
suspensif) et je compte bien défendre ces valeurs contre tous ceux qui
les bafouent, à commencer par les responsables de la fédération et de
la commission fédérale des conflits. Je me réserve la possibilité de
défendre mon droit devant la justice de la République.
Le 28 Janvier 2007
[1] Je tiens à votre disposition le témoignage de ces deux témoins.
[2] Toute procédure d'accusation dans n'importe quelle institution ou
association, publique ou privée, est soumise à la règle contradictoire
(article 14 du code des procédures civiles) qui implique que l'accusé
est préalablement informé avant son audition des accusations précises
qui sont portées contre lui, et des pièces du dossier.