GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Féminisme

Les 40 ans du mouvement des femmes

Alors que les quarante bougies du mouvement des femmes viennent d’être soufflées, on peut dire que le féminisme se porte bien et que la relève est assurée. On est bien loin des accusations de ringardise et c’est notamment, la bataille de l’automne 2010 sur les retraites qui a permis cet enracinement de la question de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le champ syndical. La relève est présente dans un foisonnement de nouvelles associations, citons la plus dynamique du moment Osez le féminisme qui diffuse via son mensuel et sa lettre informatique des analyses à la fois très riches et très pragmatiques. En six mois, son site http://viedemeuf.fr a reçu plus de 700 000 visites.

Citons également, l’association Femmes égalité qui soutient les femmes sans papiers dans leurs démarches de régularisation et les aide à « comprendre qu’elles font parties d’un groupe, d’un collectif ». Comme l’explique Courrier international du 16 décembre, ce sont de plus en plus souvent des femmes d’origine étrangère qui s’occupent en France d’enfants, de malades et de personnes âgées, et effectuent des travaux domestiques. « Avec une population vieillissante et l’un des taux de natalité les plus élevées de l’Union européenne, la France a besoin d’aides à domicile ». Selon le dernier rapport sur les migrations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le taux d’emploi des femmes d’origine étrangère en France a augmenté régulièrement depuis une décennie, passant de 44,2 % en 1995 à 52,3 % en 2008. Mais, comme l’indique Courrier International, « il s’agit d’emplois précaires. Les femmes travaillent seules, dans l’isolement des domiciles privés. (…) Elles ne possèdent aucune preuve attestant de leurs années de travail, ni de bulletins de salaire, ni de faux documents ». « Les femmes s’en sortent toujours moins bien que les hommes (…) qui pour la plupart travaillent dans les restaurants ou sur les chantiers de construction ».

Pourtant, il y a encore du boulot. Deux exemples :

La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’Homme vient de rendre un arrêt, relatif au droit à l’avortement en Irlande. On attendait que la Cour en profite pour se prononcer clairement sur le droit à l’avortement. Les juges européens par un raisonnement assez critiquable, ont décidé de faire primer les valeurs morales nationales aussi bien sur les droits individuels des femmes que sur le consensus européen soutenant ces droits. En conséquence, si la protection conventionnelle de la femme enceinte et de ses choix n’est pas nulle, force est de constater qu’elle se trouve, pour l’essentiel, à la merci des décisions quasi-souveraines de chaque Etat.

L’Institut national de la statistique et des études économiques, en collaboration avec la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, vient de publier une analyse sur les femmes et la pauvreté. Intitulée, « Les femmes sont davantage confrontées à la pauvreté. Les facteurs à l’origine de cette disparité », cette étude indique que « si les femmes vivent plus souvent que les hommes dans des conditions de pauvreté, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, cette situation est amplifiée ». Ainsi, les femmes sont plus souvent seules ou mono-parent et elles ont moins souvent un emploi. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur se place parmi les régions aux taux d'emploi féminins les plus faibles. De plus, lorsqu'elles sont en emploi, les femmes perçoivent des rémunérations plus faibles. En neutralisant l'effet du temps de travail, du secteur, de la qualification et de l'âge, les salaires féminins restent en Provence-Alpes-Côte d'Azur inférieurs de 8 % à ceux des hommes. On peut parier que la situation n’est pas propre à la région PACA.

Rassurons–nous, 2011 sera une grande année car selon le Figaro, une chercheuse canadienne vient de démontrer que le cerveau des femmes est plus actif que celui des hommes.

Virginie Houadec

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