A satiété Sarkozy a annoncé qu’il allait tenir ce qu’il avait promis et qu’il ne trahirait pas...C’était l’affichage.

Mais on assiste à autre chose quand il entre dans le domaine de l’action: car chaque mesure annoncée fait mal, trés mal. Donc il faut l’enrober, l’habiller pour mieux faire passer la pilule et ce qu’il y a derrière : obligation de faire de fausses ouvertures, de “faire une étude” pour la TVA, négociation à rallonge pour la mise en concurence des universités et obligation de masquer leur future privatisation, obligation de déguiser le service minimum et d’organiser le silence sur la casse du code du travail (le Conseil d’état vient de trouver pas mal “d’erreurs” dans le projet de recodification...).

Pas si facile que ça, à partir d’une victoire politique à l’arraché, d’imposer une défaite sociale à tout un peuple ! Il faut un activisme permanent pour mentir, trahir, tromper. Car Sarkozy a bien l’intention, non pas de ne pas tenir ses promesses, mais bel et bien d’en faire plus que ce qu’il avait promis.

Difficile d’assurer la quadrature du cercle : à la fois, faire d’énormes cadeaux fiscaux, y ajouter d’autres cadeaux aux employeurs sur les heures supplémentaires, baisser de quatre points les “prélévements obligatoires” (comme ils appellent cela) et en même temps baisser la “Dette” comme il s’y est engagé.

Il faut prendre des mesures impopulaires brutales et elles vont, susciter des réactions hostiles dans le pays. C’est ainsi que les 5000 postes supprimés par De Robien dans les écoles, un moment suspendus, sont redevenus...10 000. Avant qu’il ne soit précisé à nouveau par Darcos, gêné, que “c’etait un ordre de grandeur”. Qui va parler des classes difficiles, de l’aide aux devoirs, de stopper la violence dans les collèges et lycées, avec 10 000 postes de moins. Alors que ce qu’il faudrait c’est sans doute 20 000 à 30 000 postes de plus ? Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, non seulement alimente le chômage, mais va provoquer une véritable catastrophe dans tous les services publics.

Comment parler de pouvoir d’achat, alors que les statistiques mentent sur la hausse du coût de la vie dans tous les domaines, y compris alimentaires. Et voilà qu’on nous balance une courbe statistique tendant à affirmer que les prix alimentaires ont baissé depuis cinq ans et qu’ils vont donc augmenter! Quiconque achéte quelques branches de persil à 2,80 eur sur un marché parisien, ou boit un “petit noir” au comptoir à 3,80 euros sait ce que cela veut dire. Et la TVA à 5 % de plus ne va pas passer comme une lettre à la Poste.

En fait, des millions de gens se sont laissés embarquer dans une élection présidentielle archi médiatisée, par un petit caudillo dont les impuissances vont vite se révéler en dépit de son activisme. Ils ont vu le dessus de l’iceberg, le dessous ne va pas tarder à apparaitre.

L’opposition, une vraie opposition de gauche est donc à reconstruire. Avec la gauche, pas avec le centre. Avec un vrai programme économique de transformation sociale, pas avec du sous simili Sarkozy.

On a vu des socialistes, qui ne représentaient rien au Ps, passer de l’autre côté de la barriére de classe, et se ranger en “jaunes”, sans honte ni pudeur, par pure corruption, dans le gouvernement le plus antisocial depuis Pétain. On en entend d’autres qui disent qu’il faut “attendre et voir”, et même que “Sarkozy a fait son boulot et plus que son boulot” (sic, Dsk) à propos du nouveau “mini traité libéral européen”.

D’autres encore ne saisissent pas l’occasion du blocage du Smic et de la baisse du salaire brut sur les heures supplémentaires, pour défendre la hausse massive des salaires et le rapprochement des durées réelles du travail sur la durée légale.

Si c’est ça la refondation et le socialisme réel, ca ne va pas aller du tout. Si rien ne bouge, tout va bouger : la gauche ne peut supporter d’être ainsi étranglée par ses propres dirigeants, quelque chose va “exploser” quelque part. Au dessus ou en dessous de l’iceberg. Au plan social comme au plan politique.

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