Le continent englouti
Plongeant de 6 à 10 points dans les sondages, trois de ses
ministres se cachant derrière des « médiateurs », un Premier
ministre inexistant, deux millions et demi de salariés dans
les rues le 29 janvier, la Guadeloupe et la Martinique en
grève générale, Nicolas Sarkozy répète obstinément : « J’ai
été élu pour faire des réformes, je les ferai » !
Il oublie que ce n’est pas ses promesses de « réformes » qui
l’ont fait élire mais son affirmation qu’il était possible de «
travailler plus pour gagner plus » et que la réalité aujourd’hui
se situe exactement aux antipodes lorsqu’il prône la
généralisation du chômage partiel, c’est-à-dire « travailler
moins pour gagner moins ».
Il oublie également qu’il n’a jamais annoncé que ces
réformes se traduiraient par la baisse du montant des
retraites, par des franchises pour l’assurance-maladie, par le
recul des salaires, par la privatisation d’EDF, de la Poste et
par celles, plus larvées mais encore plus redoutables, de
l’Hôpital public, de l’Ecole et de l’Université, par un
cadeau fiscal (annuel) de 15 milliards d’euros pour les nantis.
Il avait annoncé « les caisses sont vides » mais elles se sont
miraculeusement remplies pour accorder 360 milliards
d’euros aux banquiers responsables de la crise financière,
pour octroyer, sous prétexte de « relancer les investissement
», des milliards d’euros au patronat dans le seul but de
maintenir leurs profits, sans accorder un sou pour les
salaires.
Il oublie surtout que depuis son élection, le monde est
plongé dans une crise généralisée et que le « paradis » néolibéral
anglo-saxon qu’il nous promettait a été englouti par
cette crise. La montée massive du chômage, des licenciements,
la baisse accélérée des salaires au Royaume Uni et
aux Etats-Unis dissipent les dernières illusions sur le « paradis
» de Sarkozy. Le continent néolibéral est aujourd’hui
englouti avec les milliers de milliards de crédit, de spéculation
boursière, de fonds de pension qui le maintenaient
hors de l’eau.
Le continent où il avait promis de nous mener a disparu
mais Nicolas Sarkozy maintient le cap ! Michel Audiard
dans son fameux dialogue des « Tontons flingueurs » affirmait
déjà : « C’est curieux, chez les marins, ce besoin de
faire des phrases… »
Jean-Jacques Chavigné