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Le chômage partiel ou l’horreur économique sarkozyste

Le roi du « travailler plus pour gagner plus » s’est transformé en roi du « travailler moins pour gagner moins ». Remarquez, ce n’est pas contradictoire, car les « uns », happy few, à Neuilly travaillent plus et gagnent plus tandis que les « autres », en masse, à Clichy, travaillent moins et gagnent moins.

Le chômage partiel, c’est le rêve du patron en temps de crise : il épuise ses stocks sans être obligé de dépenser pour en produire d’autres. Il n’a même pas à payer d’indemnités de licenciements : il affame seulement ses salariés.

Le gouvernement Fillon-Bertrand-Hortefeux a donc abondé les rémunérations des chômeurs partiels, allongé les durées autorisées dudit chômage et diminué la part que les employeurs devaient prendre en charge.

Le chômage partiel, c’est l’horreur économique totale : on paye moins les salariés pour en faire moins. Ca nuit à l’économie, ça nuit au salarié, ça ne fait jour qu’aux bénéfices du patron.

Avant ils proclamaient : « C’est le travail qui produit du travail ». Ils en rajoutaient : « il faut travailler plus pour s’en sortir ». Laurence Parisot sortait l’un de ses aphorismes préférés : « Si je travaille sept heures, je donne du travail à ma secrétaire, si je travaille dix heures, il faut que j’en embauche une autre ». Là, c’est devenu : « Pour gagner toujours dix heures de salaire, je ne paye plus ma secrétaire que trois heures et je vire l’autre ».

Le slogan nouveau pour faire passer la pilule, c’est : « Mieux vaut être chômeur partiel que chômeur total ». ou encore : « Ne vous plaignez pas, c’est la crise, ça pourrait être pire pour vous ». Ce qui n’empêche de nombreuses grèves comme à Sandouville de s’opposer au malheur de voir fondre encore plus son salaire déjà maigre.

L’état sarkoziste n’hésite pas à rajouter des « aides » aux patrons qui font « travailler moins » : c’est-à-dire qu’il utilise les finances publiques, les impôts des salariés (vu que le « bouclier fiscal » protége ceux des actionnaires) pour financer la réduction à 60 % des salaires de celles et ceux qu’on placardise à temps partiel. Vivre avec 60 % d’un salaire quand on sait qu’un sur deux est déjà inférieur à 1480 euros, et qu’il y a 7 millions de travailleurs pauvres en dessous de 850 euros, voilà le nouveau paradis de Bling-bling. Il prétendait « aller chercher la croissance avec les dents », être le « président du pouvoir d’achat » : le voilà qui réduit croissance et pouvoir d’achat.

Il prétendait que quand les riches s’enrichissaient, ça finissait par aider les pauvres : là, il concède que son système en est au point qu’il doit encore plus appauvrir les pauvres pour garder les riches, riches.

Gérard Filoche

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