La victoire est possible
Jamais il n’y a eu autant de signes avertisseurs d’un mouvement social intense.
La majorité écrasante, 73 % de la population, pense que la réforme sarkozyste de pillage des retraites est injuste, infondée, inefficace, et une véritable haine grandit contre le Président du fric, l’homme du Fouquet’s, l’ami des spéculateurs et banqueroutiers. 69 % des sondés ne lui font aucune confiance.
Un front commun des huit syndicats de ce pays tient bon depuis l’été. Des centaines de meetings unitaires ont réuni toute la gauche dans toute la France depuis le 6 mai. Après les défilés du 23 mars, du 29 mai, du 24 juin, il y a eu trois manifestations de trois millions de personnes les 7, 23 septembre et encore le 2 octobre. Ça fait six mois que Sarkozy - Fillon - Wœrth, avec le Medef, essaient de manipuler l’opinion, mentent sur tous les chiffres de la réforme, minorent la mobilisation, mais cela fait six mois qu’ils échouent.
69 % des Français soutiennent la journée de grèves et de manifestations du 12 octobre. Jamais il n’y a eu autant d’appels à des grèves reconductibles à partir du 13, répartis dans tous les secteurs et toutes les régions, dans le privé et le public.
Et 61 % des sondés sont favorables à une « grève durable ».
Tout cela est inédit : car le pouvoir, en face, est divisé, isolé, même s’il fait mine de ne pas voir, de ne pas entendre, pour résister encore face à la mobilisation. L’Élysée bouscule même le Sénat pour accélérer les votes avec le moins de débat possible… comme si la fuite en avant était une solution.
Cela pousse à l’émulation : ceux qui hésitent à se mettre en grève sont entraînés dans l’action par ceux dont la colère est plus mûre. On est au point de cristallisation, de basculement décisif. Confiance, confiance, confiance : un sentiment de « légitime défense sociale » se répand. Il n’y a pas d’autre choix, il faut y aller, tous ensemble, pour de bon, mieux vaut perdre quelques jours de grève maintenant que de perdre deux années de retraite plus tard.
L’unité est totale pour le retrait du projet de loi, la défense du droit de partir à l’âge légal de 60 ans, le refus de toute baisse du niveau des pensions. Avec tous les syndicats, avec le collectif unitaire dit « Attac-Copernic », nous appelons à tout mettre en œuvre pour gagner, grèves reconductibles, manifestations dans les entreprises et dans la rue, les 12 , 13, 14, 15, 16 octobre…
Ils prétendent qu’ils ne céderont pas : mais ils le jureront encore… une heure avant de céder !
