La santé des femmes en France
Plusieurs publications récentes «La
santé des femmes en France»,
(Drees, La Documentation française),
«La santé des femmes au travail en
Europe» de Laurent Vogel et un rapport
récent de l’OMS montre que comme
dans les domaines économiques, politiques,
éducatifs, les femmes disposent
de droits inégaux et différents en ce qui
concerne la santé et l’accès aux soins de
santé. Les professionnels de la santé estiment
que les inégalités
entre les sexes ont conduit
à une dévaluation et une
négligence systématique de
la santé des femmes.
L’OMS reconnaît elle-même
que «le sexe – le fait
biologique d’être un
homme ou une femme – et
le «genre» – ont un impact
important sur la santé. »
En France, l’enquête de la
DREES est la première
enquête exhaustive menée
sur le sujet. Outre un état
des lieux, l’ouvrage met
également l’accent sur les
différences entre hommes
et femmes, les disparités
territoriales ainsi que les
inégalités sociales en
matière de santé.
Les grands thèmes, tels que
«santé sexuelle et reproductive
», «périnatalité»,
«maladies infectieuses»,
«maladies chroniques et
vieillissement», «cancers
», «addictions» ou
encore «santé mentale» et «précarité et
santé». Les trois dossiers thématiques
qui viennent compléter ce panorama portent
sur «périnatalité et santé des
femmes» qui aborde notamment l’évolution
du nombre de maternités et un bilan
du plan périnatal, «sexualité, contraception,
prévention et rapports de genre» qui
présente une synthèse de publications
récentes des chercheurs de l’unité mixte
Inserm-Ined U822, et «violences, santé
et événements difficiles : situation comparée
des femmes et des hommes» qui
analyse les grandes spécificités des liens
entre violences et santé chez les femmes,
au regard de celles des hommes.
En bref, moins d’accueil pour les pathologies
féminines, moins de prise en charge
sociale. Choquant ! même aux yeux de
Roselyne Bachelot.
Au niveau européen, c’est la santé des
femmes au travail qui préoccupe.
Comme le souligne Laurent Vogel dans
son ouvrage : les politiques en santé et
sécurité n’abordent généralement pas la
dimension de genre: les risques spécifiques
aux femmes sont soit ignorés soit
sous-estimés ; les priorités sont définies
pour des activités et des secteurs spécifiquement
masculins.
Au niveau mondial l’OMS constate que
le nombre des femmes âgées augmente
dans le monde entier ; que la durée de la
vie des femmes au-delà de 50 ans est en
augmentation sensible, et ce partout dans
le monde; et qu’il reste beaucoup à faire
pour améliorer la santé des femmes âgées
et pour qu’elles demeurent une ressource
pour leur famille et leur communauté.
Contrairement à une idée reçue, les
femmes âgées vivent majoritairement
dans des pays en développement. Les
écarts entre espérance de vie masculine
et féminine sont très importants. Dans les
pays industrialisés, les femmes vivent en
moyenne de six à huit ans de plus que les
hommes.
Dans au moins 35 pays, l’espérance de
vie des femmes dépasse maintenant
80 ans et elle approche de ce seuil dans
plusieurs autres pays.
Cependant, l’espérance de
vie des femmes varie sensiblement
selon le niveau de
développement des pays,
allant d’un peu plus de
50 ans dans les pays les
moins avancés à plus de 60
ou 70 ans dans les pays qui
connaissent un développement
économique rapide. »
Les femmes âgées sont plus
exposées aux altérations
fonctionnelles que les
hommes.
«Des déterminants économiques,
sociaux, politiques
et culturels puissants
influent sur la façon dont les
femmes vieillissent et ils ont
des conséquences profondes
sur la santé et la qualité de la
vie, et sur les coûts qui en
résultent pour les systèmes
de soins de santé. C’est ainsi
que la pauvreté des personnes
âgées va souvent de
pair avec un faible niveau
économique antérieur et elle
est un déterminant de la santé à tous les
stades de la vie. Les pays qui disposent
de données sur la pauvreté en fonction de
l’âge et du sexe (surtout les pays industrialisés)
montrent que la pauvreté
menace plus les femmes âgées que les
hommes âgés.
Les habitudes culturelles sont aussi à
prendre en compte.
Les fillettes et jeunes filles interdites de
sport ou d’éducation physique paieront
cette carence culturelle par le manque de
mobilité pour leurs vieux jours.
Virginie Houadec