GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Actions & Campagnes politiques

La responsabilité de la gauche

Depuis que 1981 a mis fin à 23 années de gaullisme, la droite est à la recherche d'une victoire décisive contre le mouvement social afin de mettre un terme à l'instabilité politique que connaît désormais la Ve République. Elle veut rééditer ce qu'a réussi Margaret Thatcher en triomphant devant les mineurs britanniques et en assurant ainsi une victoire politiquement durable au néo-libéralisme.

L'enjeu de la bataille sur les retraites réside dans l'alternative ouverte, si la droite va jusqu'au bout, par la crise sociale qui vient. A savoir : du mouvement social et du gouvernement, quelle est la force qui va l'emporter ?

Si le mouvement social se développe et paralyse le gouvernement, il peut créer une crise politique dont la droite ne se relèvera pas vraiment. C'est pourquoi, dans ce cas, le gouvernement devra choisir de céder aux revendications, tant qu'il est encore temps pour lui, ou de céder la place plus tôt que prévu et sans perspective de retour.

La gauche doit aider le mouvement social à triompher

Néanmoins, le mouvement social se lève en s'assurant de chacun de ses pas. Dans la situation actuelle, il ne compte que sur lui-même. Pour que la victoire soit arrachée grâce à la peur de la droite devant la menace de crise politique, il faudrait que la gauche s'affirme comme candidate au pouvoir.

La gauche n'est pas prête, alors la droite peut se permettre de tenir tête au mouvement social car son pouvoir politique n'est pas encore menacé. Les salariés mobilisés le savent. Ils savent que la droite a la majorité parlementaire et que la constitution de la Ve République lui permet de gouverner jusqu'aux prochaines échéances électorales en étant minoritaire dans le pays.

Cette réalité est un obstacle que les salariés mobilisés peuvent estimer trop haut pour pouvoir le franchir : leur mobilisation n'a pas pour objectif de remplacer un parti commun de la gauche unie qui n'existe pas, mais d'obtenir satisfaction sur les revendications.

Pour aider les salariés en lutte, la gauche doit s'unir autour d'un programme qui répond à leurs aspirations.

La combativité des salariés peut vaincre le gouvernement et…

pousser la gauche à se relever de ses défaites

La droite peut pourtant être battue par le mouvement social, être affaiblie et même discréditée pour devoir céder la place plus ou moins rapidement. Sans Mai 68, combien d'années aurait-on dû attendre la constitution de l'Union de la gauche et l'adoption du Programme commun ? La conversion de la gauche aux 35 heures par la loi est évidemment le résultat de Novembre-Décembre 95. Et l'entêtement de Juppé assura la défaite de la droite en 1997. La droite le sait. Lorsqu'en 1986 le gouvernement Chirac tarde trop à retirer le projet Devaquet, elle est battue à l'échéance électorale suivante de 1988.

Mais, parfois, elle sait aussi retirer son projet avant que s'ouvre une crise politique qui l'engagerait dans une impasse, comme en 1994 où Balladur retira la réforme Bayrou de la loi Falloux.

Ce sont toujours les mouvements sociaux qui ont placé la gauche devant ses responsabilités. Sans mouvement social, la gauche peine à rester la gauche. Et la gauche se renouvelle par les mouvements sociaux.

D'ailleurs, les débats du congrès du Parti socialiste ont montré que la température monte : les revendications du mouvement social font l'unanimité dans les congrès où elles sont présentées et les courants qui les ont défendues ont obtenu 40 % des voix des adhérents.

Avec 2 millions de manifestants lors du 13 mai, est engagée la marche vers le 25 mai, qui peut précipiter la droite dans une crise sans rémission.

Nous sommes sur la bonne voie, mais pas encore au bout de la route

Pierre Ruscassie

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