La réforme des retraites en question
L'intégralité de la discussion avec Gérard Filoche, inspecteur du
travail et membre du NPS (Nouveau Parti socialiste),
Gérard Filoche : Bonjour à tous.Bernie : Dans le fond, qu'est-ce qui justifie aujourd'hui des
différences de traitement entre les pensions des agents de l'Etat et
celles des salariés ou professions libérales ?
Gérard Filoche : Rien. La seule responsabilité de cette différence
revient à M. Balladur, qui a créé en 1993 une inégalité intolérable en
allongeant la durée de cotisation du privé de 37,5 à 40 annuités.
Berny : A propos des manifestations contre la réforme des retraites, on
entend beaucoup parler de manifestations de "nantis". Ce terme vous
choque-t-il ?
Gérard Filoche : Profondément. Cela se saurait si les nantis
manifestaient dans les rues. 5 % des gens en France possèdent 50 % du
patrimoine. Je suis sûr qu'aucun d'eux ne manifeste.
Agenda : J'aimerais savoir si les syndicats ont évoqué avec le
gouvernement la possibilité de financer les retraites au moyen d'une
augmentation des cotisations patronales, et pas seulement salariales, à
partir de 2005.
Gérard Filoche : Bien entendu. C'est le fond du problème et sa
solution. Mais le gouvernement et le Medef ne veulent rien entendre.
C'est pour cela qu'il faut être plus nombreux à manifester.
Marxattac : Le débat sur les retraites a, on le sait, été le moyen dans
les autres pays de l'OCDE d'introduire le libéralisme à haute dose.
Comment faire pour ne pas virer vers un modèle de capitalisme à
l'anglo-saxonne, dans le contexte d'une Europe très libérale, tout en
étant un modèle performant ?
Gérard Filoche : D'abord s'opposer à MM. Chirac, Raffarin et Fillon,
parce que ce sont eux les promoteurs du modèle anglo-saxon. Ce qu'ils
sont en train de faire, c'est d'essayer d'imposer une politique à la
Thatcher en France. Ils s'en prennent à la fois à nos retraites, à la
Sécurité sociale, à l'école publique, à nos emplois et à nos salaires.
La notion de performance, pour eux, est assimilée à la notion de
superprofits au détriment de l'immense majorité des humains, des
salariés.
INTÉRÊTS PARTICULIERS CONTRE INTÉRÊT COLLECTIF ?
Berny : L'opposition à la réforme n'est-elle pas l'illustration que
chacun défend son cas personnel au détriment de l'intérêt collectif ?
Les Français ne peuvent-ils pas comprendre que l'effort doit être
consenti par tous pour sauver le système actuel des retraites ?
Gérard Filoche : C'est le contraire. Les grandes manifestations qui
rassemblent en ce moment des millions de personnes sont le témoignage
de la défense de l'intérêt collectif. Le plan de MM. Raffarin et Fillon
en matière de retraites reviendrait à faire travailler davantage les
salariés en les faisant gagner moins. Cela ferait effondrer le système
de retraites par répartition. Or, c'est le seul système solidaire. S'il
s'effondre, tous les gens seront poussés à des solutions individuelles
: épargne, capitalisation, assurance... Ce serait le basculement de ce
qui existe comme solidarité dans notre République vers le système
anglo-saxon individualiste.
Serge : Qu'est-ce qu'il faut faire, alors ? Attendre et laisser creuser
la dette ?
Gérard Filoche : Quelle dette ? Il n'y a pas de dette dans nos
retraites. Le système par répartition - nos concitoyens ne le savent
pas assez - n'est pas une épargne. C'est un système qui vise à payer en
temps réel, en direct, la retraite par ceux qui travaillent. Chacun
peut le vérifier sur sa feuille de paie, entre le salaire brut du haut
de la feuille de paie et le salaire net qu'il perçoit, il y a des
cotisations sociales. Elles servent à faire face à la maladie, au
chômage, aux charges de familles nombreuses, aux accidents du travail
et aux retraites. C'est ce qu'il y a de plus beau dans notre pays, ces
cotisations, parce qu'elles sont mutualisées. Et elles sont reversées
aux différentes caisses de protection sociale et donc, aux retraités.
Nos caisses de retraite ne sont pas endettées à l'heure actuelle. Et si
elles l'étaient plus tard, à cause de l'augmentation du nombre de
retraités, alors nous devrions augmenter ces cotisations pour y faire
face. C'est une solution préférable à l'allongement du nombre
d'annuités nécessaires pour recevoir une retraite décente.
LA "RESPONSABILITÉ" DE M. BALLADUR
Rexmulder : Ne pensez-vous pas que le Parti socialiste, dont vous êtes
membre, est en grande partie responsable de la situation actuelle ?
N'est-ce pas MM. Jospin et Chirac qui, en mars 2002, sont allés à
Barcelone, signer en catimini non seulement la libéralisation des
services publics et leur privatisation annoncée, mais également
l'accroissement à quarante-deux ans, au niveau européen, donc pour la
France, de la durée de cotisation pour les retraites ?
Gérard Filoche : Non. Les responsabilités de la gauche et de la droite
ne sont pas les mêmes. Celui qui a fait l'attaque la plus dure contre
nos retraites est M. Balladur. Il a prolongé de 37,5 à 40 annuités
l'obligation de travailler pour près de 14 millions de personnes du
privé. Or, dans le privé comme dans le public d'ailleurs, les gens
travaillent en moyenne 37 ans. M. Balladur le savait, et il a donc
hypocritement plongé ces salariés dans une situation de préretraite, de
demi-chômage, de fin de droits. Deux sur trois sont licenciés ou exclus
avant 60 ans. Deux sur trois arrivent à 60 ans sans être en activité,
et M. Balladur savait pertinemment qu'ils n'auraient pas leurs
trimestres pour toucher leurs retraites à taux plein, à 60 ans.
La deuxième chose qu'a faite M. Balladur, c'est de calculer le taux de
la retraite sur les vingt-cinq meilleures années au lieu des dix
meilleures années. Pour les gens qui ont eu des parcours professionnels
chaotiques, c'est évidemment une baisse du taux de la retraite,
notamment pour les femmes.
Troisièmement, M. Balladur a désindexé les retraites des salaires et
les a indexées sur les prix. Cela signifie que les retraités n'ont plus
jamais d'augmentation jusqu'à leur mort. Avec ces trois mesures
scélérates qui s'appliquent totalement du 1er janvier 2003 pour le
nombre de trimestres jusqu'au 1er janvier 2008 pour le nombre d'années
servant au calcul, M. Balladur a fait reculer le droit à la retraite à
60 ans au taux plein. Ce que l'on peut reprocher à la gauche, c'est de
ne pas avoir abrogé les mesures Balladur.
Ramdou : Pourquoi M. Filoche n'a-t-il pas protesté pour soutenir le
privé lors du passage aux quarante annuités ? Pourquoi lui et le PS
n'ont-ils pas mis à profit les cinq années qui ont suivi le
gouvernement Juppé pour revenir sur cette réforme Balladur ? Cela ne
demandait pas beaucoup de temps et était très simple à faire puisqu'il
suffisait de faire voter cinq mots : la réforme Balladur est abrogée.
Abcdefg : Etes-vous satisfait de la manière dont le PS a géré le
dossier des retraites entre 1997 et 2002 ?
Gérard Filoche : D'abord, personnellement, en 1993, je n'étais pas au
Parti socialiste mais j'y suis rentré en me battant pour qu'il abroge
les mesures Balladur. J'anime un journal mensuel, Démocratie et
Socialisme, qui, depuis dix ans, mène campagne sur ce thème. J'ai
défendu dans les conventions du Parti socialiste de 1996 le principe au
retour des 37,5 annuités. Je l'ai, avec mes amis de la Gauche
socialiste, fait voter plusieurs fois par la majorité des militants du
Parti socialiste. Je l'ai encore défendu dans le Congrès qui vient de
se clore à Dijon, et 40 % des militants soutenaient globalement cette
position. Je déplore, comme ce monsieur, de ne pas avoir pu influencer
suffisamment la direction du Parti socialiste et le gouvernement Jospin
pour qu'il abroge les mesures Balladur 1993.
Mais comme à tout effort, il y a quand même des débuts de récompense,
François Hollande, au congrès de Dijon, dans sa conclusion, a dit qu'il
défendrait la retraite à 60 ans à taux plein, qu'il reviendrait sur les
mesures Balladur, qu'il demandait le retrait du plan Fillon-Raffarin,
qu'il s'opposait à l'allongement de durée de cotisation et qu'il
préférait l'augmentation des cotisations patronales, CSG et salariales.
Ce n'est pas encore tout à fait tout ce que je souhaite. Mais la
direction du Parti socialiste vient de franchir un grand pas dans ce
sens, en appelant à manifester le 25 mai prochain, avec l'immense
majorité des syndicats qui organisent la montée sur Paris pour défendre
nos retraites.
Berny : Pourquoi ne pas obliger les salariés à souscrire les solutions
individuelles : épargne, assurance ? Cette épargne et cette assurance
seraient prélevées directement sur salaire. Y voyez-vous une inégalité
?
Gérard Filoche : Bien sûr, c'est le principe même de l'inégalité. Alors
qu'aujourd'hui, il y a des cotisations sociales proportionnelles qui
servent à cela. Qui peut épargner en plus de cela ? Un salarié sur
deux, en France, gagne moins de 8 600 francs. Deux salariés sur trois
gagnent moins de 10 000 francs. Pour épargner, il faut gagner plus. Ce
sont donc ceux qui auraient les plus gros salaires qui y
parviendraient, au détriment de l'immense majorité laissée à des
solutions individuelles auxquelles elles n'auraient pas accès.
LE "RAFFATHON"
Ringard : Quelles perspectives pour une mobilisation éclatée ? Est-ce
jouable en l'absence de perspective politique ?
Gérard Filoche : D'abord, la mobilisation n'est pas éclatée. Il y a eu
des temps forts progressifs depuis cinq mois. Le 1er février, il y a eu
400 000 manifestants, le 3 avril, il y a eu 580 000 manifestants dans
127 cortèges approuvés, selon les sondages, par 72 % des Français. Le 1
er mai, il y a eu 300 000 manifestants, le double des défilés
ordinaires de ce jour-là. Depuis le 6 avril, il y a des grèves des
enseignants dans des dizaines d'académies. Leur ampleur est
insuffisamment relatée par la presse. Le 13 mai, il y a eu plus de 2
millions de manifestants, dans plusieurs centaines de villes, davantage
qu'en novembre-décembre 1995. En 1995, le 12 décembre, il y avait eu,
selon la police, 900 000 manifestants, en vérité 2 millions. Et cela
avait fait reculer M. Juppé. A l'époque, on appelait ça le "Juppéthon".
Maintenant, on a le "Raffathon". Aujourd'hui et demain, il y a des
journées d'action et des grèves. Le 25 mai, il y a la TGM : très grande
manifestation. Si M. Raffarin ose encore maintenir son projet au
conseil des ministres du 28 mai, tous les syndicats ont décidé une
grève générale reconductible à partir du 3 juin. Notamment les sept
syndicats de cheminots. Et cela s'étendra. MM Raffarin et Fillon ont en
face d'eux un mouvement qui peut être supérieur à celui de novembre
1995 et de Mai 68 réunis. Ils auront peut-être le double de
manifestants que M. Juppé a eus. Même si ce n'est pas la rue qui
gouverne, il faudra bien l'entendre.
Ringard : Et la CFDT ? [en réponse à l'affirmation de M. Filoche : "la
mobilisation n'est pas éclatée]
Gérard Filoche : M. Chérèque a fait défection. Ce n'est malheureusement
pas la première fois que la direction de la CFDT manque au mouvement
social et à sa propre base. Il y a des dizaines et des dizaines de
structures de la CFDT. Probablement, aujourd'hui, une majorité entend
poursuivre le combat malgré la défection du petit noyau regroupé autour
de M. Chérèque. Ils appellent à la fois à manifester le 25 mai et à la
fois en interne, à un congrès extraordinaire. M. Chérèque n'avait pas
de légitimité pour passer l'accord assez piteux qu'il a signé avec M.
Raffarin. Même la CFTC ne s'est pas engagée dans cette voie et appelle
à la manifestation du 25 mai avec l'UNSA, Force ouvrière, la CGT, la
FSU, le groupe des Dix, SUD.
Guy : N'oubliez-vous pas dans vos critiques les préoccupations des
actifs qui ont commencé à travailler à l'âge de 13, 14 ans,
l'importance de la pénibilité du travail pour certains salariés (et
artisans) du secteur privé et les mères au foyer qui ont éduqué de
futurs cotisants (dans un contexte de fort recul de la natalité) ?
Gérard Filoche : Ceux qui ont travaillé très tôt, en principe, à partir
de 16 ans - puisque l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans ; en deçà,
c'est de l'apprentissage - devraient avoir la possibilité de prendre
leur retraite quand ils ont le nombre légal d'annuités de cotisation.
Les métiers pénibles devraient aussi donner droit à des retraites plus
tôt. Il est terrifiant de voir un ouvrier du bâtiment de 55 ans
derrière un marteau piqueur ou de savoir qu'une infirmière, avec des
horaires décalés et des nuits de travail - même si théoriquement elles
peuvent prendre leur retraite au bout de quinze ans - est obligée
d'attendre 60 ans pour avoir une pension décente. La pénibilité
physique et mentale du travail devrait donner des droits dès 55 ans
dans un certain nombre de cas. Troisièmement, une chose est certaine,
c'est que le travail entre 60 et 65 ans est le plus pénible. Les années
comptent double. Et elles pèsent pour raccourcir l'espérance de vie.
Les statistiques sont là, hélas! Si vous travaillez jusqu'à 61, 62, 63
ou 64 ans, vous mourez un an, deux ans, ou trois ans plus tôt. Le plus
hypocrite et insupportable dans la réforme Raffarin-Fillon, c'est qu'en
repoussant la retraite de 60 à 65 ans, il impose des années plus dures
de travail, et il prive des meilleures années de retraite où l'on est
encore en bonne santé, le plus souvent. Tout cela pour faire plaisir
aux actionnaires.
"REPRENDRE AU CAPITAL CE QUI A ÉTÉ PRIS AU TRAVAIL"
Marxattac : Le débat a des liens consubstantiels avec la place du
travail dans nos sociétés. Quel projet socialiste défendez-vous sur ce
point ?
Gérard Filoche : Revaloriser le travail ! Depuis quinze ans, la part
des salaires dans notre pays a reculé de 11 points par rapport à la
part des profits. La première de nos volontés, c'est de renverser cela,
d'augmenter les salaires, de redistribuer les richesses, de réduire les
inégalités. Sur tous les médias, en ce moment, règne un discours disant
qu'il faut travailler plus, gagner moins, souffrir davantage, se
sacrifier, être productif, compétitif, attractif, et je vous épargne
les autres termes que vous entendrez sur les radios en vous réveillant
tous les matins. En fait, si nous suivons MM. Chirac, Raffarin et
Fillon, on doit tous se serrer la ceinture, sauf les grands
capitalistes. Eux, ils veulent toujours davantage de marges, ils
recherchent le profit maximum et mènent campagne pour réduire nos
salaires à la portion congrue. Les socialistes veulent aussi renverser
cela, aussi bien dans l'idéologie que dans les faits. Revaloriser le
travail, ce n'est pas le rendre plus dur, plus long et moins payé,
c'est faire de vraies 35 heures pour tous, une vraie retraite à 60 ans
pour tous et de meilleurs salaires pour tous. Cela signifie reprendre
au capital ce qu'il a pris au travail, dans les quinze dernières
années.
Quiche : Comment ? N'est ce pas démagogique de prodiguer des bons
conseils sans donner les clés de leur réalisation ?
Gérard Filoche : Comment peut-on dire que c'est difficile de reprendre
11 % qui ont été pris par le capital au travail ? Pourquoi faudrait-il
que cela aille toujours dans les mêmes poches ? Y a-t-il une fatalité ?
Rexmulder : Les gouvernements socialistes sont ceux qui ont le plus
privatisé. Comptent-ils renationaliser ?
Gérard Filoche : Je tiens le discours qui semble sorti de façon
dominante du congrès de Dijon hier. Nous tirons les enseignements du 21
avril, nous nous proposons de défendre et de reconstruire un secteur
public fort. Nous nous opposons à toute ouverture du capital d'EDF, par
exemple ; à toute nouvelle privatisation. Nous voulons donc proposer à
la gauche un nouveau pacte social, une nouvelle République qui, cette
fois, nous l'espérons et nous le voulons, permettra d'opérer une
transformation sociale durable.
Bidji23 : Pourquoi, selon vous, le dossier des retraites bloque-t-il
autant en France, alors que nos voisins européens n'ont pas rechigné
devant la nécessité d'une telle réforme ?
UNE "COMBATIVITÉ SOCIALE PLUS FORTE" EN FRANCE
Gérard Filoche : En Europe, justement, il vient d'y avoir un million de
manifestants en Autriche, et leur dossier est similaire au nôtre. Dans
les pays qui, malheureusement pour eux, ont repoussé la date de départ
en retraite surgissent maintenant de gros problèmes. Le chômage
s'accroît - cela est facile à comprendre dès lors que l'on fait
travailler, deux, trois, voire quatre ans de plus. Les jeunes ne
trouvent pas de travail. La fatigue, le stress, les maladies
professionnelles pèsent sur les espérances de vie. Donc, en Europe, il
n'y a pas de panacée ni d'attractivité qui contredirait la défense de
nos retraites, à 60 ans, à taux plein en France. Sans être chauvin, la
combativité sociale est plus forte. Nous sommes plus solidaires. Nous
sommes le pays qui a fait deux grèves générales en trente ans.
Peut-être une troisième ! Et nous savons défendre nos acquis sociaux.
En 1995, un journal italien, La Repubblica, écrivait : "L'Europe est un
volcan, et quand la lave veut sortir, elle choisit Paris."
Matrix : Quelles sont vos propositions actuelles pour l'avenir des
retraites ?
Gérard Filoche : 60, 75, 10, 37,5, indexés sur les salaires. Cela veut
dire : 60 ans à taux plein, 75 % de taux de remplacement, calcul sur
les dix meilleures années, 37,5 annuités de cotisation pour tous.
Retraite indexée sur les salaires. Pour financer cela, il faut
augmenter notamment les cotisations patronales, de 0,3 % entre 2006 et
2036. Cela représente un effort de redistribution des richesses à
hauteur de 0,3 % du PIB. Pour comparer, souvenons-nous que les
cotisations patronales ont baissé de 13,5 % dans les quinze dernières
années, et que la France a donné 0,1 % du PIB à Copenhague, au
Danemark, en décembre 2002 pour permettre l'élargissement de l'Europe.
Cela indique le caractère relatif de l'effort de financement à faire
pour protéger nos retraites actuelles. Ces données proviennent des
travaux du COR (Conseil d'orientation des retraites) mis en place par
Lionel Jospin avec tous les partenaires sociaux concernés.