GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

La gauche est majoritaire le 14 mars

Avec 54 % des voix exprimées au premier tour des élections du 14 mars, le total des voix de gauche (PS, Europe-Ecologie, Front de gauche, NPA, LO) l’emporte nettement au niveau national sur ceux de la droite (UMP, Modem, FN).

Le PS que tant de voix disaient « mort » est le principal parti du pays avec près de 30 % des voix. 40 % en région Midi-Pyrénées. Avec les 12,5 % pour les écologistes et les 6,5 % pour le Front de gauche, une majorité politique existe.

La gauche est clairement en position de s’unir entre PS, EE, et FG pour accentuer cette dynamique au second tour. Le NPA paie un prix pour son isolationnisme non unitaire, mais avec LO ils appellent d’abord à battre la droite. La France, y compris le total des voix aux Européennes en 2009, ne cesse donc de donner et redonner une majorité à la gauche, en 2004, en 2005, en 2008, et en 2010. Cela confirme la tendance lourde constatée depuis des années : l'électorat français est à gauche, et bien à gauche. Appelé à voter pour une gauche unie, il s'y retrouve, et donne au Parti Socialiste la première place à gauche. L'échec de la dernière présidentielle est à mesurer à cette aune : il faut combler le décalage entre l'électorat de gauche et le discours du candidat à la présidentielle.

Cela renvoie au fait qu’il y a eu un caractère exceptionnel et des limites bien réelles à la victoire du candidat de la droite dure néo-libérale à la présidentielle de 2007. La mise en œuvre de sa politique néo libérale, thatchérienne, reaganienne, est contre nature dans notre pays, et elle rencontre une résistance opiniâtre de la majorité de notre société. Cela se voit par le fait que la droite subit une déroute sans précédent. Dans un pays normalement démocratique se poserait la question d’élections générales anticipées. La droite est en situation d’éclatement (même à l’intérieur de l’UMP) et de division puisque d’une part le Modem (4 %) appelle à voter contre l’UMP, et de l’autre le Front national (12 %) appelle et est à nouveau en position de se maintenir. Ce n'est pas l'UMP mais la coalition UMP - De Villiers –CPNT - Nouveau centre, réalisée dès le premier tour par Sarkozy - Fillon qui n'est même pas parvenue, avec 27,5 % des voix, à arriver en tête le 14 mars. Dix ministres sont battus, et, par exemple, Luc Chatel est 6 points derrière les listes de gauche à Chaumont chez lui, tout comme Benoît Apparu à Chalons en Champagne. Ajouté à l’impasse économique, sociale, institutionnelle du pouvoir, la fin du quinquennat est en cause.

C’est un résultat remarquable, alors que tant de coups ont été portés contre le salariat, contre tous ceux qui produisent les richesses de ce pays et n’en reçoivent pas leur part.

C’est remarquable alors que tous les grands médias sarkozystes dominants ont braqué les feux pendant des mois sur des « affaires » sordides et les questions d’identité nationale ou de « sécurité ».

L’enjeu du 21 mars est certes de reconduire les régions de gauche, mais c’est aussi de rejeter de façon nette la politique anti-sociale brutale de cette majorité depuis le 6 mai 2007 et d’empêcher au maximum les mauvais coups d’un plan de rigueur annoncé. On peut, il faut tout faire, avec une dynamique unitaire et un programme de fond, pour transformer l’essai et l’emporter au maximum dans toutes les régions au 2e tour.

De quoi l’abstention massive de 53,5 % est–elle le nom ?

Elle est d’abord un signe d’hostilité puissante au pouvoir dominant lui-même : les caricatures de discours contradictoires et les tromperies démagogiques permanentes de Sarkozy irritent au plus au point l’électorat qui en a assez de cette démagogie, du « bling-bling », de cette politique tournée vers les seuls privilégiés. Il y a un vrai et profond phénomène d’écoeurement provoqué par le sarkozysme

Mais il faut convenir que ce rejet ne se traduit pas encore par une conviction, une confiance, une adhésion suffisante à la gauche. Pour remporter toutes les régionales et surtout pour empêcher ce pouvoir de nuire jusqu’en 2012, il faut susciter un enthousiasme plus grand encore et créer la confiance pour une vraie politique de gauche alternative que les salariés de ce pays attendent. Pour réussir les luttes à compter de la mobilisation prévue le 23 mars...

Par exemple, Sarkozy en approuvant les plans de rigueur en Grèce, Islande, Espagne, Portugal, livre du même coup la France aux “agences de notation” bidon de type Ficht et autres spéculateurs qui veulent nous imposer le même sort : la gauche doit s’y opposer vigoureusement et défendre la répartition des richesses comme instrument de relance anti-rigueur. La défense de nos retraites à 60 ans, la réduction du temps de travail pour l’emploi de tous, la hausse massive des salaires, la limitation des hauts revenus et grandes fortunes, fait partie de ce qui est attendu, par notre peuple, de la gauche, pour vivre mieux, tous, ensemble.

Au delà du rôle protecteur des régions, c’est surtout ce qui est dorénavant attendu : abroger nationalement les désastres du sarkozysme, reconstruire une vraie politique sociale. Une issue politique existe à nouveau, l’unité de toute la gauche, pour une transformation sociale profonde.

Pour D&S, Gérard Filoche

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