6 mai 2007. Résultat de l’élection présidentielle. Nicolas Sarkozy est élu.

Reprise du contact avec le monde bien réel de chez nous … Nous voici dans notre groupe MJS de province. Quels sont les grands thèmes jeunes et socialistes du moment ? La rénovation du parti, le travail d’opposition, l’autonomie des universités. Ce sont les grands thèmes vaguement maîtrisés par la majorité des militants, vraiment vaguement. Alors, me direz-vous, comment remédier à ce manque de formation qui nous empêche d’être la force pensante socialiste de demain ?

La solution n’est ni dans l’avenir, ni dans un Kinder Surprise®, mais bien dans ce que nous enseigne, je crois, le passé ! Et pourquoi pas, soyons ambitieux ! dans l’histoire du Parti... Communiste ! L’école élémentaire et l’école centrale par exemple ( Le PC disposait d'écoles de formation au niveau des sections et au niveau central ). Vos parents vous en parlent peut-être, du temps où le PC était le grand Parti de tous les ouvriers. Il faut se replonger dans l’histoire de la gauche afin de redevenir –durablement– le grand parti de la gauche réformiste.

Former les militants, être un Parti de militants, c’est avoir des militants qui sont émancipés de toute obligation de consulter la ligne pour la diffuser, qui suivent une ligne parce qu’ils la comprennent et qu’ils sont capables de l’expliquer et de la diffuser de la manière la plus efficace et la plus juste possible aux ''masses''. N’oublions pas que l’éducation populaire a toujours été l’un des principaux combats de la gauche. N’oublions pas que les militants du MJS sont les militants PS de demain !

Il semblerait qu’une carence idéologique se soit installée au sein du PS. C’est l’objet principal du débat sur la rénovation. Certains disent même que le Parti n’a plus de vrai programme, la faute à la synthèse diront d’autres. Il est vrai qu’une synthèse offre des avantages, mais aussi l’inconvénient de perdre en clarté lorsqu'elle ratisse large, trop large [?]. Alors l’électeur lambda ne s’y retrouve plus, tout comme le militant lambda. Les querelles nationales semblent bien lointaines et le militant de base pense n'avoir aucune influence sur son propre parti. Rien n’est fait pour attirer de nouveaux adhérents, et encore moins pour conserver ceux existants. A titre d'exemple, selon les chiffres du PS, l'érosion en cette année post électorale serait de 80 000 adhérents, à savoir 33% des effectifs.

Pourtant, le MJS a tous les atouts pour mener à bien une mission d’éducation populaire et militante envers ses adhérents. Tout comme notre nouveau président ainsi que notre nouveau premier ministre le disent, la réforme de l’université est la réforme la plus importante de leur mandat. Ils ont compris – à juste titre et suivant un bon raisonnement politique – que l’université c’est la base de la formation idéologique de toutes les générations.

Préparer l’avenir, c’est former la jeunesse. Et la jeunesse socialiste, elle est au MJS et c’est au MJS de la former. Il est donc primordial, pour l’avenir du MJS, pour sa dynamique, pour sa pérennité, d’ouvrir une réflexion sur la mise en place d’un cadre de formation solidaire interne à notre organisation, en s’orientant vers l’analyse du fonctionnement passé des organisations de jeunesse de gauche. Il est temps d’offrir au militant du MJS les moyens de s’investir dans la construction idéologique du Parti Socialiste de demain.

Ugo Bernalicis

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