La baisse du chômage était prévue mécaniquement (communiqué anti-CPE No 5)
Pourquoi Villepin a t il tout misé, dés le début de son gouvernement sur la « baisse du chômage » ? Parce qu'il était certain qu'elle se produirait mécaniquement ! Le départ à la retraite de la génération baby-boom de l'après-guerre devait pousser, sans créer d'emploi, simplement pour les remplacer, à des embauches massives...
A tel point que Villepin s'était donné « cent jours »... et que, fin 2005, courant 2006, il pouvait être sûr et certain de son coup ! Normalement, le phénomène aurait dû être tellement important que le chômage pouvait diminuer drastiquement, vers 9 puis 8 voire 7 % de la population active...Mais une telle baisse, si importante, ni Villepin ni le Medef n'en veulent !
Alors Villepin a pris des mesures non pas pour diminuer le chômage mais pour freiner son recul et aussi des mesures pour contenir les exigences que les jeunes arrivant à l'emploi massivement, auraient été en situation d'obtenir !
Quelqu'un doutant de cela m'a apostrophé en prétendant qu'on ne pouvait imaginer un tel « complot » et que Villepin voulant être élu et voulant être jugé sur la baisse du chômage ne pouvait jouer un tel « double jeu »...
Cette personne est naïve : car tout prouve qu'il en est ainsi ! Le fait que le chômage n'ait baissé que de 0,5 % en 2005 est le fruit d'une politique, en dépit de son affichage, qui vise un autre but : fragiliser, sous le chantage à l'emploi, les droits des salariés et leurs revendications salariales - d'où le Cne, le Cpe, la mise en cause du Cdi, et du Code du travail.
Toutes les mesures de Villepin freinent la baisse du chômage :
Toutes ces pressions visent à retarder les départs massifs en retraite ! Autant de postes que les jeunes pouvaient espérer et qu'ils n'ont pas ! Comment s'étonner, dans ces conditions, qu'il y ait 23 % de jeunes sans emploi ?
En fait l'essentiel des chômeurs officiellement comptabilisés en « moins » provient de ces radiations, et non pas des emplois créés, tandis que les effets des départs en retraite sont neutralisés au maximum.
Donc, Villepin peut faire plaisir au patronat en accentuant le chantage à l'emploi sur les jeunes : avec comme slogan central, « Un Cpe c'est mieux que rien ».
Alors que les jeunes pouvaient espérer profiter du tournant démographique pour accéder enfin, massivement à de vrais boulots, Villepin les force à accepter des « emplois soumis » à droits dégradés, et donc à bas salaires !
C'est ça le fond de la politique de Villepin et non pas la lutte contre un chômage qui doit de toute façon diminuer !
Gérard Filoche, le lundi 31 janvier 2006