GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

L'université de rentrée de FM-D&S à Cuincy

La section socialiste avait

remarquablement travaillé pour préparer le gymnase Jean Lenne de Cuincy afin d'accueillir les militants venus d'une

cinquantaine de départements,

et ceux de la région Nord-Pas-de-Calais qui ont participé, trois jours durant aux travaux.

Dés l'après-midi du vendredi, tout était en place pour l'accueil, les ateliers, les repas, le logement, la sonorisation, les enregistrements...

Les trois premiers ateliers se sont partagés les 170 premiers camarades arrivés dés le vendredi après midi :

Atelier n°1 :

« Ce qui bouge en Amérique latine » présidé par Sybille Fasso, animé par Gérard Filoche, (rapporteur Jean-Marie Marquaille), a été l'occasion pendant deux heures de faire le point sur le mouvement de masse qui pousse à gauche le continent. Autre époque que la guerilla, autre époque le « foco », ce sont les mouvements populaires, syndicalistes, hier interdits, bannis, écrasés qui se soulèvent aujourd'hui et réussissent à gagner les élections en dépit du lourd poids des oppressions, des préjugés, des médias capitalistes. De Caracas à La Paz, de Managua à Mexico, de Buenos-Aires à Sao Paulo, de Santiago du Chili à Montevideo, ce n'est plus l'heure des brasiers, mais l'heure de la grande lumière.

En France, rien n'est expliqué, tout est déformé : Chavez est présenté comme un populiste de « l'axe du mal » anti-Bush, Evo Morales comme un « Ben Laden andin » un «cocaleros », Castro comme un simple dictateur bananier sans que l'histoire de la révolution Cubaine ne soit étudiée,

Michéle Bachelet, victorieuse au Chili, nul ne raconte le mouvement de la jeunesse qu'elle a dû affronter, Lula semble rééligible, grâce à son action contre la faim, mais nul ne montre les limites de son action contre le Fmi. L'Argentine a été littéralement cassée et pillée, mais nul ne montre les responsabilités de la Banque mondiale et de Michel Camdessus, inspirateur de Sarkozy. Le Nicaragua démocratique ne s'est jamais remis de la guerre menée par les Usa avec l'argent et l'armement...iranien ! Et l'on ne parle pas davantage en France du “double pouvoir” qui existe au Mexique entre ceux qui ont triché aux élections et ceux qui les ont gagné et qui contestent chaque jour, par millions, le résultat officiel... Pas plus qu'on analyse le pillage réalisé au nom du « libre échange » dans le Nafta, l'Alena, les marchés communs imposés par les Etats-Unis selon l'exemple de l'Europe libérale...

D&S s'est fait l'écho régulièrement des évènements en Bolivie, dés 2003, les « guerres de l'eau et du gaz », des enjeux au Venezuela, derrière Hugo Chavez, et le rapporteur a pris soin, tout en critiquant l'absence de démocratie à Cuba, de défendre le peuple cubain contre les attaques et le blocus etatsuniens.

Atelier n° 2 :

Animé par Alain Rey, l'atelier a bénéficié des connaissances historiques et militantes de Louis Mexandeau, lui-même, qui a planché sur l'actualité du Front populaire (70° anniversaire !) Louis Mexandeau, né le 6 juillet 1931 à Wanquetin (Pas-de-Calais). professeur agrégé d'histoire, universitaire, député du Calvados de 1973 à 1981 et de 1986 à 2002, ministre des PTT du 22 mai 1981 au 19 mars 1986, Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants du 18 mai 1991 au 29 mars 1993 est auteur d' « Une histoire du Parti socialiste » qui lui a permis de resituer dans le temps et dans le présent la grande expérience du Front populaire (cf. D&S n°136). Grands débats, grand moment. Le rapporteur était Jean-Marie Blot.

Atelier n°3 :

C'est Jean-Jacques Chavigné, bien connu et apprécié par la qualité de ses articles dans D&S qui a animé l'atelier sur « Les réalités et les évolutions récentes du capitalisme ». Un exposé de fond sur les variations du capitalisme sous l'égide de la grande finance internationale et des puissants groupes multinationaux qui ont mis la mondialisation en coupe réglée dans le seul intérêt de leurs actionnaires. C'est Jean-Jacques Chavigné qui écrivait dans D&S n° 132, à propos de « La Grande Transformation » de Karl Polanyi : “Difficile de trouver un ouvrage qui soit plus d'actualité que ce livre fascinant, combinant avec une tel souci de vérité économie, histoire, anthropologie et politique. Polanyi décrit la montée du « laissez faire », ce que l'on appellerait aujourd'hui le libéralisme, du début du XIXème, jusqu'à l'effondrement de la société qui était issue de cette « fabrique du diable » au cours des années 1930. Mais il estimait que les politiques mises en œuvre après la seconde guerre mondiale avaient définitivement refermée cette parenthèse odieuse pour l'humanité. En réalité, hélas, c'étaient les années que vivait alors Polanyi (partie intégrante de ce que l'on a appelé plus tard les « trente glorieuses ») qui constituaient une parenthèse entre deux périodes libérales. La première allait de la révolution industrielle en Angleterre au début du XIXème siècle jusqu'à « l'effondrement de la civilisation du XIXème siècle », dans les années 1930. La seconde a commencé à la fin des années 1970 et au début des années 1980 avec l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher. Nous devons comprendre pour lutter contre ceux qui veulent nous ramener au XIX° siècle”. Animateur Marc Baron. Rapporteur Eric Thouzeau.

Samedi 30 septembre, trois tables rondes :

La première, le matin :

« Refonder la République et élargir la démocratie » :

Nous avions la joie de recevoir à la fois, Bruno Julliard (président de l'Unef) Hélène Franco (au nom du Syndicat de la Magistrature) Jean-Michel Drevon (représentant de la direction de la Fsu) en compagnie de notre ami Pierre Ruscassie, et sous la présidence d'Eric Toellenaere.

La salle

La salle attentive, qui avait été largement partie prenante de la lutte victorieuse contre le Cpe, en début d'année, se plaisait à entendre l'un des leaders syndicaux de la jeunesse qui avait été porté en tête du mouvement.

Bruno Julliard est toujours très clair, très précis, aussi bien pour analyser les luttes, les rapports de force que pour formuler les revendications. Il a décrit la précarité dans laquelle est plongée délibérément la jeunesse... il a revendiqué de vrais Cdi, de vrais emplois payés au Smic, pour les jeunes entrant sur le marché du travail. Il a démontré que c'était possible, et qu'on pouvait aussi, dans l'intérêt des étudiants et de l'université, mettre en place une allocation d'autonomie (revendiquée par l'Unef depuis... 1965). Il a expliqué toutes ses réticences face au « service civique obligatoire » tel qu'il semble envisagé aujourd'hui de gauche à droite... dans une confusion étrange et opaque. Le dirigeant de la Fsu, lui aussi a expliqué les luttes de son syndicat en défense des retraites, pour les salaires, pour l'éducation nationale, pour le service public, contre le Cpe. De 2003 à 2006, ce sont des années lourdes de mobilisations en profondeur quasiment sans précédent dans la durée, dans la force, dans l'opiniâtreté des salariés concernés du public mais aussi du privé. Eric Tollenaere (venu de Nancy) a expliqué l'importance de la défense de la République laïque et Pierre Ruscassie (Pyrenées atlantiques) le rôle d'une République parlementaire, tous deux développant le contenu du projet pour une « VI° République sociale » de FM-D&S paru en avril (D&S n°134 spécial 40 pages).

La deuxième table ronde, « un autre monde est possible »,

sous la présidence de Claude Touchefeu (vice-présidente du conseil général de Haute-Garonne), a réuni dans un même débat avec la salle, Anne Ferreira (député européenne), Jean-Maurice Dehousse (dirigeant socialiste belge), Jacques Généreux, (bien connu de tous les camarades depuis sa campagne pour le « non » en 2005, avec le « trio socialiste ».

Bien sûr qu'une autre Europe est possible, une Europe sociale, une Europe des 35 h, une Europe du Smic européen, une Europe démocratique et non pas l'Europe ultra-libérale qu'on a voulu nous imposer avec le « Tce » (Traité constitutionnel européen) rédigé sous la houlette de Giscard d'Estaing. Bien sûr qu'il y a une alternative à la constitution libérale et que le vote de 55 % des Français ne peut être contourné : c'est en 2008 sous présidence française que les choses se joueront à nouveau, d'où l'importance de la désignation du candidat socialiste ui pourrait remporter l'élection d'ici là.

La troisième table ronde « réduire les inégalités et répondre à l'urgence sociale »

était au cœur de l'actualité : « réduire les inégalités et répondre à l'urgence sociale » : Jean-Yves Lalanne (syndicaliste Cgt de l'énergie, venu de Pau) qui présidait ce débat souligna la nécessité de l'abrogation des lois anti-sociales de la droite, préalable à une politique de gauche. Différentes propositions issues du projet de Fm-D&S furent soumises au débat. La question des services publics de l'énergie et d'Edf-Gdf, ce fut Dominique Ben, de la Cgt-Gdf qui la défendit. La question du transport, du logement, des besoins sociaux vitaux, ce fut Jeannine Marquaille, vice-présidente de la région Nord Pas de Calais qui en développa l'importance. Et Ian Dufour, inspecteur du travail Cgt expliqua la gravité des attaques pour déconstruire tout le Code du travail depuis 2002 ainsi que les sinistres projet du Medef et de Nicolas Sarkozy. Jean-Michel Drevon, secrétaire national de la Fsu présenta la situation sociale dans l'éducation nationale en la liant à celle de toute la fonction publique menacée par les réformes libérales de l'Etat. On avait en une suite d'interventions cohérentes et complémentaires, une vision des enjeux de l'élection présidentielle à venir : salaires, 35 h, retraites, services publics, c'était un choix de société entre l'extrêmisme

ultra-libéral d'un Sarkozy et ce qui devait être le programme de la gauche, un véritable « projet socialiste ».

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Grand oral de Laurent Fabius

C'est vers 16 h 30 qu'arriva Laurent Fabius, précédé de Jean-Luc Mélenchon, accompagné de Claude Bartolone, de Michaël Moglia, reçu par Marc Dolez et Gérard Filoche au nom de Fm-D&S. la salle était archi comble et ceux qui prirent la peine de compter, dénombrèrent 400 participants, ce qui, pour un « petit » courant, sans moyens financiers, n'est pas négligeable. « C'est une belle réunion » nous dit Laurent Fabius, acclamé.

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Selon la dépêche officielle Afp, Laurent Fabius, a « déclaré samedi à Cuincy (Nord) "assumer complètement" son changement d'orientation politique. "Les valeurs du socialisme n'ont pas varié d'un iota (...) mais sur les propositions concrètes, il est vrai que les choses ont changé pour moi", “J'ai changé ? Oui, je l'assume complètement", a ajouté l'ancien Premier ministre, en faisant allusion à ses engagements très marqués à gauche depuis deux ans, alors qu'il a longtemps eu l'image d'un social-libéral. "Les choses ont changé, d'abord parce qu'on a gouverné et que j'ai gouverné", a-t-il expliqué, dans un "monde qui n'est plus le même". "Tout cela fait qu'honnêtement, je dis aujourd'hui que si le pays doit être redressé, ce doit être par la gauche, que si la gauche veut gagner, ce ne peut être que sur des positions clairement de gauche", a ajouté celui qui avait soutenu le "non" au référendum sur la Constitution européenne de mai 2005 comme tous les militants présents de Fm-D&S. "Ce que je dirai, je le ferai mais je refuserai aussi tout conservatisme", a-t-il promis, très applaudi, appelant au "rassemblement de toute la gauche". Parmi les soutiens à sa candidature, M. Fabius a pu noter celui de Michaël Moglia, secrétaire général du courant "Rénover, maintenant" d'Arnaud Montebourg, rallié, lui, à Ségolène Royal.

Le discours de Laurent Fabius fut précis, sur les salaires, les questions sociales qu'il situa au centre de sa campagne, sur l'écologie, sur l'Europe. « Candidat du pouvoir d'achat » et de la « construction du futur », défenseur de 100 euros tout de suite pour le Smic, et de la construction de logements sociaux, défenseur du plein emploi contre la généralisation de la précarité, volontaire de l'union de la gauche plutôt que de la recherche de voix au centre, refusant de marcher sur le terrain de la droite, il a répété que «son programme était socialiste » et qu'il fallait « rassembler notre camp dés le premier tour ».

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Musique agréable aux oreilles des centaines de militants de Fm-D&S qui avaient traversé la France, notamment pour venir l'entendre. Il y eut une photo historique du « trio du non socialiste » avec Laurent Fabius, un quatuor, pour le coup. Dans la salle tous se souvenaient avec émotion de la magnifique campagne du « non socialiste » qui avait touché plus de 35 000 personnes au cours de 86 meetings dans 20 régions... entre fin mars et fin mai 2005. C'est parce que « des socialistes on eu le courage de parler aux socialistes » si le « non » a atteint 55 % des voix, avec 2/3 de voix de gauche, et parmi elles, 59 % de l'électorat socialiste.

Claude Bartolone et Jean-Luc Mélenchon étaient également dans la salle tandis que Laurent Fabius intervenait longuement puis se prêtait à un « grand oral » en répondant aux diverses questions des militants. Tout cela est enregistré et disponible sur commande, en Dvd auprès de D&S, sur notre site, auprès des adhérents Fm-D&S. Coté presse, en plus de l'Afp, il y avait Fr3, Lci, Tf1, le Monde, la Voix du Nord. Le Journal du Dimanche, Paris-Match s'en sont aussi fait écho.

Après que Laurent Fabius nous eut quitté, il y eut un grand banquet républicain jusque tard le soir...dans la gaieté, la fraternité, avec tous les

chants révolutionnaires les plus beaux...

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Le dimanche matin, la table ronde finale

rassembla autour de Marc Dolez et Gérard Filoche, Michaël Moglia (Rénover maintenant), Alexis Corbière (Prs), Marie-Noëlle Lienemann, Jacques Généreux, George Sarre (Mdc), Jeannine Marquaille (vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais), sous la présidence de Robert Spizzichino, Francine Bavay et Patrice Cohen-Seat, excusés au denier moment nous ont envoyé un message.

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Ce fut encore l'occasion d'illustrer la démarche unitaire de toute la gauche du Parti socialiste, et ce qui pouvait être l'unité de toute la gauche entre socialistes, communistes, verts, pour réussir à battre la droite sur un vrai programme de transformation sociale. Nous nous sommes réjouis, en interne, qu'il y ait des orateurs de Nps, de Rm, de Prs, des motions 2 et 5 du congrès du Mans, nous avons exprimé la volonté de Fm-D&S de contribuer à l'unité de toute la gauche socialiste de façon durable, démocratique, principielle, pour les semaines et années à venir.

Nous avons avec force, en présence et avec Georges Sarre, expliqué combien l'unité était indispensable, le désistement, l'appel à battre Sarkozy, la responsabilité qui était sur toutes nos épaules.

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Il était normal que ce soit en chantant l'internationale que les socialistes de Fm-D&S se séparent en se promettant de renouveler une université de rentrée aussi réussie.

Rendez-vous a d'ailleurs été pris l'an prochain au Puy où les camarades acceptent, à leur tour de nous recevoir.

Merci à tous les militants de Cuincy et à ceux de la fédération du Nord qui ont tant travaillé pour permettre la réussite de l'initiative.

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Le DVD "Laurent Fabius - le grand oral de Cuincy" est disponible:

7 Euros hors frais d'expédition à l'adresse suivante :

Forces Militantes pour la Démocratie et le Socialisme,

57, rue de Bellain,

59500 DOUAI

Tél : (03) 27 87 60 65, Fax : (03) 27 87 50 48

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