L'été de trop de Sarkozy
2000 chômeurs de plus par jour et Sarkozy pérore à Versailles, sans dire un
mot de ce qu’il propose de précis pour stopper les centaines de milliers
de licenciements qui surviennent en catastrophe. La crise est devant
nous, profonde, durable, mais il ne prône aucune forme de nationalisation des banques
et du crédit, aucune forme de contrôle sérieux des spéculateurs. Il refuse tout contrôle
sur ces licenciements abusifs, d’aubaine, sous prétexte de crise.
Aucune menace contre les profiteurs, contre ses amis les banqueroutiers, l’économie
casino: et pour cause, ce sont ses amis du Fouquet’s, Sarkozy les alimente, les subventionne,
les protège. Il ose même se féliciter de la fusion ANPE-ASSEDIC alors que le
pôle emploi est en pleine déroute: effectifs insuffisants, caisses vides, moyens improbables.
Même quand il annonce que « tout licencié économique doit pouvoir garder son
salaire et recevoir une formation pendant un an », à condition qu’il renonce à ces indemnités,
qui peut y croire ? Les indemnités ont été diminuées, les contraintes d’« employabilité
» ont été férocement accrues au détriment de tous les chômeurs. Tout ce qu’il
propose, c’est de « prendre des mesures massives en faveur de l’activité partielle » donc,
en clair de « travailler moins pour gagner moins ». Il est le premier licencieur en supprimant
140 000 postes de fonctionnaires, dans ce pays qui a tant et tant besoin de services
publics. Il veut imposer le travail des « seniors » alors que ceux-ci sont « virés » à
57 ans, après 37 annuités de cotisations, il veut encore abaisser le niveau de leurs
retraites en leur fixant les objectifs inatteignables de 41 annuités et de 67 ans. Et ce, en
faisant que les « juniors » ne trouvent pas de travail décent : on a 23% des jeunes qui
cherchent un emploi.
Sarkozy bloque le Smic à 8,82 euros de l’heure pour 3,4 millions de salariés dont
940000 sont déjà à temps partiel. Ce alors qu’il fait subventionner par les impôts des
salariés, des heures supplémentaires à ceux qui ont un boulot au détriment de ceux qui
n’en ont pas. Il donne 65 milliards par an aux chefs d’entreprises sans aucun effet sur
l’emploi. Il a cautionné les banques à hauteur de 360 milliards, les patrons de l’automobile
pour 6,5 milliards, les restaurateurs pour 2,5 milliards. Il donne un « bouclier fiscal
» aux 500 premières familles qui ont gagné 80 milliards d’euros de plus en 2007
qu’en 2006. La misère, les travailleurs pauvres d’un côté et la protection de la « cagnotte
» privée, de la rente spéculative de l’autre.
Sarkozy prétend refuser « la politique de la rigueur », car pour lui cela signifierait augmenter
les impôts… de ceux qui gagnent toujours plus, des centaines, des milliers de fois
le Smic, avec parachutes dorés, stocks option, retraites chapeaux… Il va honteusement
prêcher pour le « travail décent » devant l’OIT, devant 183 pays, le 15 juin à Genève,
mais son discours est totalement à l’opposé de ce qu’il fait en pratique en France où il
rogne les droits du travail et de la protection sociale (« complémentaires » pour le trou
aggravé de la sécu et des hôpitaux, pour les retraites à 67 ans…). Il propos des « écoles
de la deuxième chance » mais détruit « l’école publique de la première chance » en supprimant
des dizaines de milliers de postes d’enseignants dont on a plus besoin que
jamais. Ainsi de suite.
Sarkozy conduit une politique qui nous mène à la catastrophe et à l’explosion sociale…
en dépit de ses tam-tam médiatiques sur la victoire qu’il aurait remportée le 7 juin…
avec 10,5 % des voix des électeurs inscrits ! Mais il est vrai que ce tam-tam ne marche
qu’à cause des défaillances de l’opposition, de l’absence d’unité à gauche, de l’absence
d’une vraie volonté et d’un programme alternatif. Nous savons qu’on ne peut redresser
la situation sans redresser le PS : nous ne voulons pas être « l’aiguillon de dehors », derrière
« le cul de la vache », c’est par le col qu’on veut faire se mouvoir l’animal dans la
bonne direction. On continue donc notre action au coeur de la gauche, pour l’unité de
TOUTE la gauche, pas une unité partielle, utile mais aux marges, non, nous luttons pour
une unité potentiellement majoritaire!