GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

L'Amérique du sud à contre-courant des Usa

Alors que Bush l'emportait largement aux Etats - Unis, l'Amérique du Sud confirmait les succès de la social - démocratie sur le continent. Après le Venezuela avec Hugo Chavez, le Chili avec Ricardo Lagos, le Brésil avec Lula Da Silva, l'Argentine avec Nestor Kirchner, c'est l'Uruguay qui vient pour la première fois d'élire un président de gauche, Tabare Vasquez.

Le PT a globalement renforcé ses positions face à la droite, notamment au Nord, mais stagne au Sud et perd la ville hôte des Forum Sociaux Mondiaux ; Porto Alegre ; et Sao Paulo conquise en 2000, face au parti de centre - gauche Psdb, qui se renforce lui surtout au Sud. La droit dure, elle, s'effondre. Lula est conforté, mais il devra profiter de la reprise économique pour mieux répondre aux besoins sociaux de ses concitoyens avant la présidentielle de 2006.

Si aucun gouvernement de gauche du continent ne mène une politique aussi à gauche que l'on pourrait le souhaiter, leur nombre et leur solidarité leur donnent et leur donneront plus d'assurance pour persévérer et résister aux pressions américaines. Les négociations sur la Zone de Libre Echange des Amériques (Zlea) pourraient être sérieusement infléchies, Chavez conforté ; l'Amérique du Sud se remet progressivement de la grave crise financière qui l'a touché au tournant du siècle et continuera d'affirmer son retour sur la scène politique internationale, symbolisé par l'émergence de l'alliance indo-brésilienne dans les négociations de l'Omc.

Le poids de la dette reste un fardeau pour la région, qui reste sous la pressions du Fmi. Les politiques des états sont lourdement entravées et doivent, comme au Brésil, consacrer une part énorme de leur profits (le budget brésilien est excédentaire de 5%) au remboursement de la dette. Mais les résistances se renforcent : après la remunicipalisation de l'eau à Cochabamba et l'échec de la privatisation du gaz en Bolivie, l'Argentine résiste aux prétentions du Fmi et des multinationales opérant dans son pays.

Eau bien public en Uruguay

L'Uruguay vient elle d'inscrire dans la Constitution à son article 47 l'eau comme bien public non privatisable, cogéré avec la société civile, concomitamment à l'élection présidentielle. L'écrivain Eduardo Galeano confirme : " Il y a quelques années, en 1992, l'Uruguay avait été aussi le seul pays du monde à soumettre à référendum la privatisation des entreprises publiques. 72 pour cent de citoyens avaient voté contre. Ne serait-il pas démocratique de voter partout sur les privatisations vu qu'elles compromettent le destin de plusieurs générations ? ".

Après l'échec mémorable du referendum révocatoire d'Hugo Chavez en août, son parti a remporté 20 des 22 élections régionales (tiens, cela ne vous rappelle rien ?), alors qu'il en détenait précédemment 14, et renforce sa position concernant les mairies. " Curieusement " , L'Hebdo des Socialistes du 5 novembre, qui liste les récents succès de la gauche sur le continent, ne fait aucune allusion à Chavez...

Christophe Piercy

Sur l'alternance à Porto Alegre, lire :

http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org

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