Institutions: une formidable régression du PS
Nous reproduisons, avec son autorisation, l’intervention de Paul Alliès au forum du PS sur les institutions. Paul Alliès est professeur à l'Université de Montpellier, secrétaire national adjoint à la Rénovation du Parti Socialiste, président de la Convention pour la 6e République (C6R).
Le PS a réuni hier soir mercredi 2-2-11 son Forum sur les institutions où Manuel Valls a présenté son rapport avec le soutien de Martine Aubry.J'y ai pris la parole au nom de la Convention pour la 6e République (C6R) pour dire en substance ceci :
Ce texte est donc une formidable régression du Parti socialiste vis-à-vis des réflexions qui ont jalonné les dix années écoulées.
Ces dix années sont celles qui nous séparent du 21 avril 2002 quand déjà Lionel Jospin après avoir « gouverné autrement » pensait pouvoir gagner la Présidentielle en « présidant autrement » (mot d'ordre central de sa campagne) en faisant comme si les institutions de la Ve République pouvaient se résumer à leur pratique par un seul homme.
Cet aveuglement a « impuissanté » la gauche. Elle esquive toujours autant la révolution démocratique dont la France a tant besoin et dont les peuples du Maghreb et du Machrek montrent l'aspiration universelle.
La 6e République en France est l'actualité de cette aspiration.
Au moment où toutes les formations de gauche et même au-delà se montrent disposées à en débattre, il est consternant que le PS soit en train de s'en exclure. La Convention pour la 6e République a accompagné la politisation de la question constitutionnelle de cette dernière décennie. Elle a toujours défendu l'avènement d'une République parlementaire, donc d'un régime primo-ministériel qui la mettrait au diapason de tous les autres pays membres de l'Union Européenne (tous sans exception rejoint ce système même ceux qui s'étaient inspirés de la Constitution française dans les années 70 et 80).
Ce n'est pas le grand soir mais c'est la volonté d'en finir avec des pratiques délétères dont le sarkozysme n'est que le nom provisoire.
Pour qu'il n'ait pas de postérité, à droite comme à gauche, il faut se montrer intransigeant sur la question démocratique et le changement constitutionnel afférant.
Voilà pourquoi la C6R poursuivra ce combat avec ou sans le Parti socialiste. C'est maintenant qu'il faut la rejoindre.
Paul Allies