GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Féminisme

Inégalités hommes-femmes

Depuis quatre ans en France le 25 novembre est la : journée internationale contre les violences faites aux femmes, une journée encore et toujours nécessaire. Quand on dit violences faites aux femmes, on pense aux coups, on pense à la barbarie de ce qu'ont vécu Sohane, Gofrane. Il y a d'autres violences plus « subtiles », plus « fines », plus « naturelles », plus symboliques.

L'emploi et le salaire :

Alors que les filles réussissent mieux dans les études que les garçons,les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont stables environ 22 % en défaveur des femmes et comme le souligne une enquête de l'Insee « La stabilité de l'écart des salaires mensuels entre les femmes et les hommes et de la composition de cet écart peut être jugée étonnante » C'est peu de le dire : la loi sur l'égalité salariale date de 1972, rien que ça. Les femmes sont plus diplômées que les hommes et cette progression est constante depuis le milieu des années soixante-dix. Mais rien n'y fait « la répartition des femmes et des hommes par métier, fonction, secteur et durée de travail. » reste identique « C'est là la source majeure de l'inégalité salariale entre les femmes et les hommes et le principal facteur de sa persistance. »

Encore et toujours 87% des smicards sont des smicardes .

Encore et toujours la majorité des chômeurs sont des chômeuses.

Ces écarts inadmissibles, que dirait-on si, à niveau d'études supérieurs les hommes noirs de peau étaient payés 22% de moins que ceux à la peau blanche ?

La retraite :

22 % en moins sur le salaire c'est aussi 22 % en moins sur la retraite « si on tient compte du temps partiel, c'est-à-dire si on convertit les périodes passées dans des emplois à temps partiel en périodes d'emploi en équivalent temps plein, alors les femmes de la génération 1970 devraient sur ce plan connaître en moyenne le même déroulement de carrière que les femmes nées au milieu des années 1950. Cette stagnation concerne tous les niveaux de qualification.» Et pourtant dans les années 70 la moitié des femmes âgées de 25 à 59 ans étaient actives. Aujourd'hui, les trois quarts le sont.

« Les hommes retraités du secteur privé des générations 1965-1974 percevraient une pension supérieure de plus de moitié à celle des femmes. » En effet, elles sont plus souvent à temps partiel que les hommes et leur salaire est inférieur comme nous venons de le voir.

La violence :

2.000.000 de femmes victimes de violence conjugale en France .

Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les jours

Selon l'enquête ENVEFF :

Un million et demi de femmes ont été confrontées à une situation de violence, verbale, physique et/ou sexuelle.

Une femme sur 20 environ a subi une agression physique, des coups à la tentative de meurtre

1,2 % ont été victimes d'agressions sexuelles, de l'attouchement au viol. Ce chiffre passe à 2,2 % dans la tranche d'âge des 20-24 ans

48.000 femmes ont été victimes de viol (sur 15,88 millions de femmes de 20-59 ans).

La majorité des violences se produit au sein de la sphère familiale ou privée. Ces violences conjugales restent bien trop souvent taboues et franchissent peu les murs des domiciles .

Les violences conjugales relevées par l'enquête vont des menaces, chantage affectif sur les enfants, mépris, à la séquestration ou mise à la porte, les rapports sexuels imposés, les coups et la tentative de meurtre. Elles concernent une femme sur 10 vivant en couple Les plus jeunes sont les plus touchées (15,3%).

Ces violences conjugales relèvent de toutes les classes sociales. Les agricultrices sont les moins atteintes (5,1 %), les étudiantes (12,4 %)

« Changer les comportements et les choix professionnels. » ne pas traiter ces inégalités comme allant de soi, pire comme « naturelles » c'est ça faire de la politique !

Virginie Houadec

Document PDF à télécharger
L’article en PDF

Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS




La revue papier

Les Vidéos

En voir plus…