Coin chiffons pour filles

Une étoile jaune ou un triangle rouge sur le manteau, une chiffon rouge sur le coeur, une carré de toile cirée rouge accroché à l'aide d'une épingle à nourrice et un chiffon sur la tête.

Un drapeau multicolore à sa fenêtre avec le mot PAZ,un drapeau rouge,un drapeau bleu, blanc rouge une jambe gauche de pantalon relevée et un chiffon sur la tête.

Des femmes en noir, des femmes tondues, des femmes frappant sur des casseroles et un chiffon sur la tête.

Ce petit bout de chiffon que nous dit-il ?

Dieu existe. Le voile est une obligation religieuse sexuée. Les femmes ne sont pas les égales des hommes. Elles sont de telles tentatrices qu'il faut les cacher de la vue des hommes qui ne savent pas se tenir.

Mais ce petit bout de chiffon nous dit également : « Tu m'as exclus, je t'exclus » car c'est bien sur le terreau de la relégation sociale et territoriale et des discriminations qu'il prospère.

Ces jeunes filles sont-elles consentantes, ou subissent-elles les pressions communautaires et/ou sociales. ?

Un bout de chiffon peut ébranler la République. Eduquer à vivre ensemble

Quelles représentations des rapports entre les femmes et les hommes, la présence d'une femme voilée induit-elle?

Comment construire le principe d'égalité de droit entre les hommes et les femmes, si les femmes doivent se cacher dans l'espace public parce qu'elles représenteraient une source de désordre et si on considère les hommes comme des brutes incapables de maîtriser leurs pulsions sexuelles à la vue de la moindre mèche de cheveux ?

Comment tolérer l'endoctrinement des enfants ?

Comment éduquer les enfants au principe constitutionnel d'égalité entre les hommes et les femmes ?

Un bout de chiffon qui a été effacé des illustrations des manuels scolaires marocains, une cinquantaine de manuels d'arabe, de français, d'éducation islamique et d'histoire-géographie ont été passés au crible par une commission composée d'inspecteurs-trices, d'enseignant-e-s, de parents d'élèves et de membres d'associations féminines. « La petite fille est très peu présente, ou, quand on la voit, elle porte un hijab (voile) et aide sa mère dans les travaux ménagers Les femmes sont sept fois moins représentée que les hommes et toujours de manière dévalorisante.Ce rapport a abouti à la féminisation des manuels scolaires et une réactualisation intégrant le nouveau Code de la famille.au MarocLa lutte contre le racisme et les discriminations doit s'articuler avec une lutte contre tous les intégrismes, avec en particulier la revendication d'une égalité réelle des droits entre les sexes. Oui ce petit bout de chiffon est une atteinte à la dignité des femme.

Virginie Houadec

C'était le 25 novembre 1960

Le 25 novembre, trois militantes dominicaines, les sœurs Mirabal, furent assassinées par les sbires de Rafael Trujillo.

Elles participaient activement aux actions politiques menées contre le régime en place et furent incarcérées à plusieurs reprises. Elles symbolisaient la résistance à la dictature de Trujillo Ces meurtres causèrent un choc énorme à la population toute entière et furent l'un des facteurs qui déclenchèrent le renversement de la dictature.

Lors de la Première rencontre féministe pour l'Amérique latine et les Caraïbes en 1981, les femmes dénoncèrent les violences qu'elles avaient subi, (viols, coups et harcèlement sexuel), ainsi que les violences commises par l'État, comme les tortures et les viols des femmes incarcérées pour des raisons politiques. Les sœurs Mirabal symbolisant aussi bien la résistance d'un peuple que la résistance des femmes, il fut décidé, à l'issue de cette rencontre, de faire du 25 novembre la " Journée de l'élimination de la violence à l'égard des femmes " commémorée depuis dans de nombreux pays d'Amérique Latine sous des noms aussi divers que " Journée de la non-violence à l'égard des femmes " ou " Journée de l'éradication de la violence à l'égard des femmes ".

L’article en PDF