GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Médias D&S – Bibliothèque

Huit livres à lire

  • “La femme fatale” Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin,
  • Ed. Albin Michel 230 p 18 €

  • “Ségolène Royal : les coulisses d’une défaite” par Thierry Masure
  • et Christine Courcol, 18 €

  • “L’élection imperdable” Claude Bartolone “L’archipel” 168, 14,95 €
  • “Parti pris” Jean-Christophe Cambadélis Ed. Plon 306 p. 18,50 €
  • “Désert d’avenir” le PS1983-2007 Guillaume Bachelay
  • Ed. Bruno Leprince. 122 p. 7,5 €

  • “Au revoir Royal : pourquoi la gauche en est arrivée là pourquoi il ne faut pas désespérer” Marie-Noëlle Lienemann et Philippe Cohen
  • entretiens Ed. Perrin. 185 p. 13,5 €

  • “L’impasse" de Lionel Jospin Ed. Flammarion, 120 p. 12 €
  • "En quête de gauche : Après la défaite" de Jean-Luc Mélenchon Ed. Balland 310 pages 19,90 €
  • Je les ai lu et je vais vous dire : ils ont tous raison quelque part et ils confirment la même chose depuis leurs postes d’observation et leurs raisonnements différents.

    (En attendant les livres annoncés de Ségolène Royal et de Julien Dray déjà intitulé “Réglements de comptes”)

    "La femme fatale" c’est bien décrit, mais la base est fausse, ce n’est pas une histoire sentimentale mais une vraie divergence politique. Ceci dit, ce livre démonte les mécanismes de l’isolement de la direction de campagne du “282” autour de Ségolène, qui ne voit plus le monde réel et les vraies attentes populaires.

    “Les coulisses d’une défaite” le confirment : la campagne de Ségolène a été solitaire avec des gourous qui n’avaient pas de base sociale, ni de culture socialiste suffisante, qui ont agi dans le “dos” du PS et ont perdu aussi à cause de cela.

    “L’élection imperdable”, Claude Bartolone est dense et efficace, il a raison, Ségolène avait tout en main, mais elle n’a voulu ni de social, ni d’union de la gauche, ni du PS, solitaire, elle a décidé l’alliance au centre avec Bayrou, et elle a écarté ceux qui la contredisaient alors.

    “Parti pris” confirme, côté DSK, ce que décrit Bartolone coté Fabius : il rajoute une chose, c’est la violence de la pression de Lionel Jospin en septembre 2006 avant le dépôt des candidatures.

    “Désert d’avenir” c’est le plus jeune et le plus bref, mais Guillaume Bachelay dit l’essentiel, cela vient de loin, de l’abdication devant le monétarisme en 1983, ce ne fut pas une parenthése, hélas. Il y a une racine politique à tout cela.

    “Adieu Royal”, Marie Noëlle Lienemann a raison, elle dénonce une créature auto fabriquée, et toutes ses limites politiques, celles d’une opération hors des traditions de la gauche, de son historique, de ses syndicats et associations.

    C’est Lionel Jospin qui, en patron, est le plus ferme, il démontre “L’impasse” avec une précision d’horloger, la pseudo démocratie participative, la carte scolaire, les jurys citoyens, les centres d’enfermement, le nucléaire civil iranien, il affirme : “elle n’avait ni les qualités politiques ni les qualités humaines”. Il montre comment elle fait l’impasse sur l’histoire, sur l’union de la gauche, et il propose une nouvelle “‘unité de toute la gauche”, sans césure entre la gauche modérée et radicale.

    “En quête de gauche”, Jean Luc Mélenchon s’interroge sur le fait de quitter le Ps et de construire un autre parti à la façon Die Linke. je ne crois pas qu’il faut faire cela à l’heure actuelle, ne partons pas battus.

    Mais il manque l’axe essentiel qui n’est pas “personnel” mais politique : il n’y a pas eu de programme social dans la campagne de Ségolène Royal pour s’attaquer au “il faut travailler plus pour gagner plus”, il n’y a rien eu de serieux pour les 35 h, la retraite à 60 ans, un code du travail protecteur, des salaires plus élevés, des impots directs et progressifs, des services publics étendus, une économie mixte, et le partage des richesses comme axe central.

    Le fond est que la “mondialisation” a bon dos, elle n’explique pas tout et ne justifie pas qu’on ne puisse pas faire une politique alternative !

    Le fond, c’est qu’il fallait voter tous “non” au réferendum du 29 mai 2005 : si le premier secrétaire du Ps avait pris cette position, il serait aujourd’hui élu président de la

    République par une gauche unie.

    Le fond est que la “synthése” du Mans était un camouflet, un abandon de la part de la gauche du parti, que le “projet” socialiste était plus droitier que les projets de 1997 et de 2002, qu’il n’y a pas eu de volonté pour dire que le problème

    n’était pas le “coût du travail mais le “coût du capital”.

    Le fond c’est qu’il faut remettre en cause l’élection du président au suffrage universel, et en revenir à un systéme parlementaire (Lionel Jospin dit le contraire, hélas, lui qui a inversé à tort le calendrier électoral).

    Le fond c’est qu’il faut contre attaquer frontalement contre le néo-libéralisme pour un retour aux valeurs de la Sécurité sociale, de la démocratie sociale.

    Pour une VIe République sociale, ainsi que le dit le projet FM-D&S.

    Et il ne faut pas ni scissionner ni tirer un trait sur le PS, au contraire, il faut rassembler toutes les forces de sa gauche pour peser sur son centre,

    et construire une nouvelle majorité.

    Et appeler à un dépassement, par un nouveau congrès fondateur, avec toute la gauche qui le veut, le peut et qui devrait désigner, dans des primaires, un candidat commun dès le premier tour avec le PCF, les Verts, et tous ceux de la gauche qui le souhaitent.

    Il faut que le PS reste “socialiste”, qu’il en revienne aux fondamentaux, pas d’alliance au centre, comme le dit Lionel Jospin. Il faut renforcer la démocratie, la proportionnelle dans le parti et dans le pays.

    Gérard Filoche

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