Etablir un nouveau contrôle administratif sur les licenciements
En 1986, la droite avait supprimé le précédent contrôle de
l’administration sur les licenciements qu’elle avait elle-même
instauré en 1975 et dont les prémices existaient
depuis 1945. L’établissement d’un nouveau mode de contrôle
appartenait au programme socialiste de 1997, mais cette promesse
n’a pas été tenue. La gauche devra enfin instaurer un
nouveau type de contrôle administratif pour empêcher les
licenciements abusifs. Les licenciements seront suspendus en
cas de doute manifeste sur le motif, les licenciés sans cause
réelle et sérieuse pourront être réintégrés.
Actuellement, le salarié licencié «sans cause réelle et sérieuse»
reste, même s’il est dans son droit, et malgré le jugement favorable
des Prud’hommes, exclu de l’entreprise en ne bénéficiant
que d’indemnités souvent faibles et tardives.
On a ainsi le cas paradoxal, inacceptable, où celui qui a raison
auprès de la justice, mais n’est pas pour autant rétabli dans ses
droits ! Dans le cas de licenciement individuel, la gauche devra
permettre à l’inspection du travail, saisie par un syndicat, de
suspendre la procédure dès lors qu’il y a «un doute manifeste»
sur le bien-fondé juridique du licenciement.
Le salarié restera dans l’entreprise et si l’employeur veut poursuivre
la procédure, ce sera à lui de le défendre devant le juge
concerné. La loi de modernisation sociale de janvier 2002 sera
rétablie et améliorée : pour les licenciements collectifs, la loi de
modernisation sociale sera rétablie et améliorée de façon à donner
à la puissance publique les moyens d’interdire effectivement,
les délocalisations, externalisations et licenciements
boursiers, spéculatifs, sans cause réelle et sérieuse. Le contrôle
et la taxation massive des délocalisations boursières et des
externalisations artificielles est l’arme par excellence contre
l’avidité du capital financier : il n’existe aucune raison de les
laisser détruire des emplois, des vies, des régions, des pays, des
droits sociaux universels pour le seul triomphe des profits
maximum. Si l’existence de réelles difficultés économiques est
reconnue, l’inspection du travail pourra rendre la procédure
«nulle et de nul effet » en dressant un «constat de carence »
dans un délai de huit jours après la fin de toutes les procédures,
lorsque «les mesures visant au reclassement sont insuffisantes
», sauf si le comité d’entreprise ou les délégués du personnel, à
la majorité, ou le conseiller du salarié constatent que l’employeur
a fait les efforts nécessaires en matière de reclassement
et d’indemnisation des salariés concernés et qu’il a mené une
politique active de ré-industrialisation du bassin d’emplois touché
par la fermeture éventuelle du site.
En cas de licenciement collectif, lorsque la spéculation boursière
sera la motivation réelle, et non de réelles difficultés économiques,
l’inspection du travail saisie par un syndicat pourra en
suspendre l’exécution.
Des actionnaires et employeurs qui auraient bénéficié d’aides
publiques seraient contraints de les restituer pour licencier
lorsque les licenciements seront motivés par la recherche de
marges supplémentaires.
Et, selon les cas, la puissance publique pourrait imposer des
versements de mois de salaires aux salariés, et de mois de
salaires aux Assedic, d’un niveau tel qu’il soit dissuasif, les
actionnaires perdant ainsi ce que leur rapacité leur faisait entrevoir
comme bénéfices supplémentaires.