La défaite de la droite aux élections municipales et cantonales a démontré une fois de plus que les Français souhaitent plus que jamais une alternative au néo-libéralisme prôné par Sarkozy et consorts. Malgré un contexte à priori peu favorable à l'émergence de luttes revendicative (de par la situation économique mondiale dominée par la récession économique aux États-Unis et de par la volonté accrue du gouvernement français qui ne cache plus sa volonté d'amplifier son offensive contre le salariat), force est de constater que le climat social tend vers la multiplication des luttes, qu'elles soient de nature défensive (cf. mouvement lycéen) ou bien de nature offensive (cf. la multiplication des grèves pour une revalorisation des salaires dans le secteur privé).

Il serait grand temps que ces attentes soient traduites politiquement, c'est en cela que la préparation du prochain congrès du Parti Socialiste est au cœur de nos préoccupations. Le premier parti de la gauche devra donc en Octobre prochain choisir non seulement un nouveau premier secrétaire mais bel et bien débattre de son programme politique sur le fond. En cela les échos médiatiques ne sont pas très encourageant, on nous promet un duel d'individualités là où nous Socialistes sommes avant tout attachés au débat idéologique. Va t-on laisser étouffer ces débats pour permettre aux dirigeants du Parti Socialiste d'en appeler à l'ouverture au Modem ?... Prenons pour exemple ce qui s'est passé en Italie (cf. article de Julien Guérin). Il y a deux ans on nous la présentait comme "en avance sur nous" elle avait réussi à battre Berlusconi, mais aujourd'hui le voile est bel et bien tombé. Lorsque la gauche italienne a conduit une politique de droite sur le plan sociale et de division avec son aile gauche, elle s'est métamorphosée en gauche qui n'est plus de gauche. Résultat, elle récolte aujourd'hui l'abstention massive et une défaite totale laissant le champs libre à Berlusconi.

L'enjeu en France n'est pas très éloigné, si on laisse la droite du Parti Socialiste remporter le congrès, alors les mêmes causes produiront les mêmes effets. Si nous avons perdu la dernière présidentielle, ce n'est pas pour autant que la France s'est tout d'un coup réveillée comme sociologiquement de droite. Bien au contraire, c'est parce que les Français attendaient une réponse sur la question de l'augmentation du pouvoir d'achat. Notre candidate n'ayant su ou n'ayant voulu y répondre clairement, Sarkozy a été élu. Et c'est bien l'impossibilité de la droite de répondre à cet engagement qui a causé la débâcle de l'UMP aux dernières élections municipales.

Parce que nous voulons battre la droite pour changer la société, il nous faut dès à présent rediscuter les orientations de notre parti. Nous ne voulons pas d'un Parti Socialiste qui serait la caution de gauche du Modem et donc de la droite; bien au contraire nous souhaitons un Parti Socialiste qui soit au coeur de la gauche, capable de traduire les aspirations de nos concitoyens. L' Offensive Socialiste en appelle au rassemblement au sein du parti pour l'élaboration d'une ligne politique à même de rassembler toute la Gauche autour d'un projet commun. L'alternance ne nous suffira pas, nous voulons que la gauche porte une réelle alternative pour battre durablement la droite. Pour cela nous nous associons à la démarche de ''Démocratie et Socialisme" qui est: "d'écrire et de proposer à la discussion de tous les militants socialistes, pour le Conseil national du 1er juillet, une contribution centrée essentiellement sur les questions sociales immédiates afin de répondre aux aspirations du salariat de notre pays. L'objectif est bien de participer à la constitution d'une majorité qui ancre à gauche notre parti, en s'adressant à tous, car il n'est pas question de préjuger à priori des regroupements qui peuvent avoir lieu." ( cf. compte rendu de la réunion du comité de rédaction de Démocratie et Socialisme en date du 13 avril).

Parce que l'avenir du Parti Socialiste nous concerne, nous sommes prêts à l'élaboration, par le débat, d'un programme de transformation de la société, et ainsi déboucher sur un front unique nécessaire de toute la Gauche. Car c'est l'unique moyen de reléguer durablement la politique du Medef et de la droite dans les poubelles de l'histoire !

Yoann Rouvière