GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Syndicats

Et FO dans tout ça ?

Les débats qui animent en ce moment certains secteurs syndicaux autour de la recomposition syndicale ont souvent tendance à laisser FO dans l'angle mort de la discussion. Les militants qui quittent aujourd'hui la CFDT ont pour la plupart manifesté leur attachement au syndicalisme confédéré, et à une orientation clairement anti-libérale. Pourtant, alors-même que ces deux critères s'appliquent bien à Force Ouvrière, la question d'une adhésion massive à cette confédération ne se pose pas vraiment.

Depuis Bergeron, bien de l'eau à coulé sur les ponts.


Quand Marc Blondel a assumé la direction de FO, il l'a fait dans des conditions de forte division interne. Son discours centré autour d'un syndicalisme lutte-de-classe ne reflétait pas la réalité de ce qu'étaient tous les syndicats et Fédérations FO. Alors que son mandat arrive bientôt à terme, la bonne question est de savoir s'il a réussi ou non à faire muter son syndicat. D'une certaine manière, c'est l'enjeu qui se cache derrière la bataille de succession entre Jean-Claude Mailly, le dauphin de Marc Blondel, et Jean-Claude Mallet, ancien président de la CNAM, plus nostalgique d'une époque où FO occupait la place qu'occupe aujourd'hui la CFDT.

Sans préjuger de l'issue du Congrès, on peut d'ores et déjà constater qu'un certain changement culturel a définitivement eu lieu au sein de FO. La génération du mouvement de novembre-décembre 1995 a été d'emblée habituée à la manifestation comme mode d'action syndicale, ce qui ne s'oppose pas bien sûr à la négociation, à laquelle FO voue un attachement historique. Pour un jeune militant de FO, la négociation collective doit s'imposer par un rapport de force. Plus récemment, l'orientation de FO sur les retraites (FO, contrairement à la CGT, rejetait en soi toute proposition d'allongement de la durée de cotisation des fonctionnaires, et prônait le retour pour tous les salariés aux 37.5 annuités, par souci de cohérence avec la durée moyenne réelle de travail en France) a été soutenue par tout le Bureau confédéral. A part quelques fédérations très hostiles comme la Fédération de la Métallurgie, l'orientation de FO a été approuvée et portée par l'ensemble des militants.

FO a muté, donc. Ceci ne règle pas la question de sa place dans le mouvement syndical, de son avenir. Le rôle historique de FO a été de défendre une CGT qui ne soit pas la courroie de transmission du PCF. Cette mission est obsolète aujourd'hui, alors que reste-t-il à FO ? Il lui reste sans doute la responsabilité de défendre une certaine analyse économique, à laquelle la CGT a renoncé, embourbée dans ses doutes post-staliniens. Car si l'on peut souhaiter le retour de la Grande CGT, il est évident que celle-ci ne peut se borner à être la CGT d'aujourd'hui en plus grand. C'est-là que FO doit trouver toute son utilité, en dépassant les sectarismes en son sein et à son encontre.

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