Et 1, et 2, et 3 millions…
L’issue de la bataille des retraites se joue maintenant dans la rue. Cette bataille a quitté les salons élyséens où la parole
populaire ne pénètre pas. Elle s’est imposée par une mobilisation sans précédent parce que la population a compris que
le gouvernement mentait et préparait une réforme catastrophique sauf pour la poignée de nantis qui tiennent les clés de
la richesse et du pouvoir.
Il ne faut pas travailler plus
Le Premier Ministre a fini par l’avouer : faire travailler davantage
a pour but d’ôter de la tête des travailleurs l’idée même qu’ils
pourraient avoir une tranche de vie libre. Il fait ainsi coup
double : moins de pensions à verser et plus de profits pour les
actionnaires qui applaudissent la réforme.
La baisse du temps de travail sur l’ensemble de la vie est le
meilleur moyen de répartir équitablement les gains de
productivité. Au contraire, les réformes de 1993 et de 2003
fondées sur l’allongement de la durée de cotisation et la
modification des règles de calcul, ont entrainé une baisse de 20 %
des pensions. La réforme en cours provoquerait une baisse
supplémentaire comparable.
La retraite par répartition n’est pas condamnée
L’augmentation considérable du déficit des régimes de retraite
(2,2 milliards en 2006 et 32,2 en 2010) est due en totalité à la
crise du capitalisme. Elle n’est pas due à l’allongement de
l’espérance de vie. Celle-ci est parfaitement assimilable si les
cotisations sociales progressent au rythme des besoins. Le
gouvernement et le patronat ne veulent pas en entendre parler
parce que cela signifierait de prélever sur les profits financiers
qui ont explosé depuis trente ans au même rythme que de la
dégradation des salaires et de l’emploi.
Les inégalités ne sont pas une fatalité
La réforme du gouvernement est plus qu’injuste, elle est
insoutenable. Elle condamne les femmes à ne jamais atteindre la
durée de cotisation exigée et à les faire attendre 67 ans pour
obtenir une pension écrasée par la précarité de leur carrière et de
leur salaire.
Elle condamne les jeunes entrant tardivement dans l’emploi
à courir après 41 ou 42 ans de cotisation.
Elle condamne hommes et femmes ayant commencé à
travailler avant 18 ans à cotiser deux ans de plus.
Elle condamne enfin les victimes de travaux pénibles à
mourir plus tôt parce que le Medef a refusé que la notion de
métier pénible soit inscrite dans la loi.
Les générations futures ne sont pas condamnées
De nombreux jeunes pensent aujourd'hui qu'ils
n'auront aucun droit à la retraite. C'est bien l'objectif de
cette réforme : les obliger à se tourner dès maintenant vers
des formes d’épargne par capitalisation et en finir avec la
solidarité. Mais la retraite des jeunes sera fonction de la
richesse qui sera produite dans l’avenir et de la manière
dont elle sera répartie.
Il est possible de gagner
Plus la mobilisation sociale s’étend, plus le gouvernement
s’arc-boute. C’est presque un bon signe : il a désigné lui-même
ce qu’il considère comme les « fondamentaux » de sa
réforme : le recul des âges de la retraite. Pour les salariés et
l’ensemble de la population, c’est la même chose. La
retraite à 60 ans est un choix social, un droit fondamental :
ne pas perdre sa vie à mal la gagner et bénéficier d’un
temps de vie hors de la contrainte du travail subi.
Le gouvernement n’a aucune légitimité pour imposer cette contre-réforme. De plus, il méprise la représentation
sociale et compte passer en force, ne nous laissant pas d’autre solution que de préparer un affrontement décisif
tel que celui qui a eu lieu contre le CPE ou en décembre 1995. La bataille des retraites est à un tournant. Pour
l’aborder, le mouvement social doit s’amplifier encore. La journée de grèves et de manifestations du 23
septembre, jour où le débat s’ouvrira au Sénat, devra franchir une étape majeure.
Retrait du projet de loi. Faisons entendre nos propositions pour une réforme solidaire.
Retraite à 60 ans à taux plein. Pas un jour de plus, pas un euro de moins.
Collectif « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites »
www.exigences-citoyennes-retraites.net
ATTAC, Fondation Copernic, Solidaires, FSU, UNEF, Femmes Egalité, Osons Le Féminisme, AC! APEIS,
Marches Européennes, FASE, Résistance Sociale, Europe Ecologie/Les Verts, MPEP,
Gauche Unitaire, PCOF, Les Alternatifs, Parti de Gauche, PCF, NPA, G. Filoche (Inspecteur du travail)